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monument patriotique; c'est pour tous les historiens de l'Europe un monument historique dont ils ne peuvent trop se féliciter d'avoir l'accès. Les volumes que nous signalons ici comprennent les années 1740 à 1747. Ils sont d'une importance toute particulière pour l'histoire des relations de la Prusse avec la France. Un grand nombre de lettres au cardinal Fleury, à des personnages français et surtout aux agents de Frédéric à Paris, jettent sur ces relations un jour tout nouveau. Nous devons nous borner à ces indications sommaires. Il n'y a point d'observations à faire sur des textes qui sont parfaitement classés. Les tables et les répertoires rendent les recherches faciles. Pour indiquer les faits nouveaux qui en ressortent, il faudrait toucher à toute l'histoire du temps: ce serait faire la critique non de la publication de l'Académie de Berlin, mais des historiens qui ont traité du xvIIe siècle. Pour apprécier l'intérêt de ces volumes, il suffit de les ouvrir au hasard. Frédéric avait une manière à lui qui donne du piquant à tout ce qu'il écrit. Les curieux trouveront ici leur compte autant que les politiques ces derniers surtout feront bien de méditer les pensées du roi de Prusse, car on n'a jamais cessé et on cesse moins que jamais de s'en inspirer à Berlin.

A. S.

EDWARD FREEMAN. Historical Essays. Third Series. London, Macmillan, 1879.

La troisième série des Essais historiques de M. Freeman se compose d'articles publiés dans diverses revues de 1855 à 1879. Remaniés en grande partie, et, si l'on peut ainsi dire, mis au point, ils forment dans la pensée de l'auteur trois groupes distincts. Dans le premier, l'historien traite de la puissance romaine en Occident. Les empereurs illyriens et leur pays, Trèves et les Goths à Ravenne sont comme les trois chapitres d'une thèse où M. Freeman s'est efforcé de montrer ce qu'il appelle le caractère œcuménique de Rome. Le second, qui a pour préface des considérations élevées sur la race et le langage, est consacré à l'histoire du sud-est de l'Europe, telle qu'elle apparait à l'écrivain dans l'empire byzantin, dans la Grèce du moyen åge comme dans celle des temps modernes, et chez les Slaves méridionaux. Ce qu'il vient de faire pour Rome, M. Freeman le fait alors pour Athènes dont il cherche à mettre en lumière l'influence universelle. Enfin deux essais, l'un assez court, les Cycles siciliens, l'autre assez étendu, les Normands à Palerme, établissent le vrai caractère de l'histoire de la Sicile.

Le lien qui réunit tous ces fragments, c'est l'idée de la continuité de l'histoire. M. Freeman y insiste avec une véhémence singulière. L'expression d'histoire ancienne et d'histoire moderne l'offense comme une hérésie, et il traite de pédants classiques ceux qui ont le malheur de ne s'intéresser qu'aux événements de quelques àges favorisés. Pour lui, point d'époque sans importance. Il n'a pas assez de dédain pour les gens qui rougiraient de consacrer un moment à l'étude des obscurs

exploits d'un Bélisaire ou d'un Heraclius, d'un Niképhoros ou d'un Tzimiskės. Chaque temps porte en lui son enseignement et n'est qu'une partie d'un grand tout. Ce qui n'empêche pas M. Freeman d'avoir aussi ses sympathies et ses préférences. Il est franchement du parti des Grecs. Il trouve que les limites actuelles de la Grèce sont absurdes, et ne verrait aucun inconvénient à ce que l'Etat grec s'étendit, même morcelé, de Durazzo à Trébizonde. L'essai où il a rencontré sur son chemin l'inévitable question d'Orient est un des plus agréables du recueil, soit que le sujet, par ce qu'il offre d'actuel, fournisse davantage à la curiosité, soit que l'essayiste, passant en revue les différentes phases de l'opinion anglaise sur les Turcs et les Grecs depuis le commencement du siècle, ait ainsi donné une tournure plus piquante et plus vive à sa pensée. En tout cas, c'est celui qui s'adresse au plus grand nombre des lecteurs. Car il faut bien l'avouer, M. Freeman n'écrit pas pour la foule; il écrit surtout pour ceux qui savent. Mais si belles que soient les idées générales dont abonde sa solide érudition, si séduisante que soit la philosophie de l'histoire expliquée par les monuments de l'architecture et par la géographie, on se surprend parfois à regretter dans le savant historien l'absence de ces faits particuliers qui rendent aussi la vie à une époque.

Léon BOUCHER.

MARQUARDT.

Das Privatleben der Romer. Erster Theil. Leipzig, Hirzel, 1879. 1 vol. in-8° de 372 p. Prix: 10 fr.

Cet ouvrage est le 7 volume du Manuel des antiquités romaines de Marquardt-Mommsen. Il est divisé en huit chapitres qui traitent des noms de personnes, du mariage, des enfants et de l'éducation, des esclaves, de l'hospitalité, de la clientèle et des affranchis, de la disposition des maisons, de la vie journalière, des funérailles.

L'éloge de ce manuel n'est plus à faire. C'est toujours la même abondance de faits et de textes, la même érudition, la même pureté de méthode, la même exactitude dans les citations, et, du moins pour les volumes confiés à M. Marquardt, la même absence de tout esprit de système. L'auteur n'a pu assurément, dans un si petit nombre de pages, épuiser toutes les questions qu'il aborde; mais il note les détails essentiels, il met le lecteur au courant des faits principaux, et il lui fournit les moyens d'approfondir ce qu'il est forcé lui-même d'effleurer. Il ne mérite guère qu'un reproche. Tandis qu'il indique avec soin les plus petites dissertations publiées en Allemagne, il néglige souvent de mentionner des travaux français qui leur sont bien supérieurs.

RECUEILS PÉRIODIQUES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.

1.

Revue des questions historiques. Oct. 81. A. DU BOYS. Lanfranc et Guillaume le Conquérant (art. confus, moins instructif que les chapitres correspondants du livre de M. Crozals. M. du B. voit dans l'entreprise de Guillaume le Conquérant « une mission religieuse et civilisatrice, et exagère l'indépendance de Lanfranc vis-à-vis du roi. A la première page, 2 fois Iruerius pour Irnerius). DOUAIS. Les sources de l'Histoire de l'Inquisition dans le midi de la France (énum. chronol. des sources qui se lit avec fruit, et qui complète sur bien des points le livre de Ch. Molinier. M. D. écrit en un français douteux; il dit: : « la moisson de documents ne pèche pas par l'abondance, » pour dire qu'elle est abondante). — H. DE L'ÉPINOIS. La légation du cardinal Caétani en France (en 1589-1590, d'après les documents des archives du Vatican et de la bibl. Barberini, Très intéressant article. Caétani était envoyé par Sixte-Quint pour apaiser la guerre civile en France. Il ne fit que l'attiser en soutenant avec fanatisme le parti ligueur). - Lettre du P. Leonetti en réponse à l'art. de M. de l'Épinois sur Alexandre VI et réplique de M. de l'É. (M. L. n'apporte aucun bon argument en faveur de sa thèse fantaisiste et le ton acerbe et plaisant de sa lettre contraste avec la modération grave de son adversaire. M. de l'É. maintient ses conclusions et soutient, avec raison, que c'est lui qui a le mieux défendu « l'honneur de l'Église et la dignité de la science »). P. LOUIS LÉVÊQUE. Le concile de Nimes à la fin du Ive s. (concile tenu en 394 pour remédier aux maux de l'Église et de la Gaule. Bonne anal. du texte découvert en 1839, par M. Knust. Cherche à tort un point de repère historique dans la fabuleuse expédition de Chrocus). VAESEN. Un projet de translation du concile de Bâle à Lyon en 1436 (ce projet est prouvé par la lettre d'invitation des bourgeois au concile publié par M. V. Les délégués de Charles VII au concile refusèrent à cause des mouvements démocratiques survenus à Lyon peu de temps auparavant. Les deux faits étaient inconnus). J. VuY. Une procédure calviniste à Genève (article déclamatoire, partial, et n'apprenant rien de nouveau). Comptes-rendus. Gouilloud. Saint-Eucher (D. Piolin fait l'éloge de cette biographie, mais celle de S. Irénée, du même auteur, nous met en garde contre cet éloge). Albanès. La vie de sainte Douceline (excellente introduction historique, texte provençal du XIIIe s., avec trad.).— Van Aken. La fable des Monita secreta (prouve leur caractère apocryphe). - Lettres inédites de Marguerite de Valois, p. p. Ph. Lauzun Cahiers de plaintes et doléances des paroisses de la Sarthe en 1789, p. p. MM. Bellée et Duchemin. T. I. (important).

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(9 lettres de 1689).

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Guillaume. Recherches historiques sur les Hautes-Alpes. I. Les maisons religieuses (très mauvais). Vallois. Péronne, son origine et son déve

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Montgrand. Lauras. Bour

loppement. Kurth. La loi de Beaumont en Belgique. Histoire généalogique de la maison Ruffo (soignée). daloue, sa vie et ses œuvres (excellent). Terris. Jean-François de Remerville (historien, critique et poète. Bonne notice).

2.- Bibliothèque de l'École des chartes. T. XLII. 1881, 3e livr. -VALOIS. Étude sur le rythme des bulles pontificales; fin (important; expose, avec sagacité, un nouveau procédé de critique pour reconnaître l'authenticité des bulles. Le rythme qu'il fallait employer dans ces actes était soumis à des règles précises. Sous Innocent III et pendant la plus grande partie du xшe s., elles furent observées avec une grande rigueur). GIRY. Chartes de Saint-Martin de Tours, collationnées, par Baluze, sur les originaux (4 diplômes de Charles le Chauve, des 13 mars et 16 avril 849, 6 nov. 851 et 30 janv. 869). L. DE MAS LATRIE. Instruction de Foscari, doge de Venise, au consul de la République chargé de complimenter le nouveau roi de Tunis en 1436. AN. DE BARTHÉLEMY. Liste des noms d'hommes gravés sur les monnaies de l'époque mérovingienne (cette liste, la plus complète qui ait été dressée jusqu'ici, est surtout utile au point de vue philologique). Bibliographie. Du Chastel de la Howardries-Neuvireuil. Notices généalogiques tournaisiennes dressées sur titres. T. I (bon). Bulletin de la Société histor. et littéraire de Tournai. T. XVIII (contient : 1° un catalogue, incomplet d'ailleurs, des places et des vues de la ville de Tournai, par M. Déjardin; 2 la 1re partie d'une bonne bibliographie tournaisienne, par M. Desmazières). · Mis de Rochambeau. Les imprimeurs vendômois et leurs œuvres, 1514-1881 (nouvelle édition très améliorée). A. de la Borderie. Correspondance historique des Bénédictins bretons (très intéressant, surtout en ce qui concerne D. Lobineau).

3.

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Le Cabinet historique.-Nouv. série. T. I. 1881, juillet-août. T. de L. Lettres inédites de J.-J. Bouchard; fin. BONNASSIEUX. Un baptême royal au moyen âge (le fils de Jeanne de Navarre et de Philippe le Bel, né en août 1294, le futur Charles le Bel, d'après une déposition de Gaucher de Châtillon faite au sujet de l'annulation du mariage du même Charles avec Blanche de Bourgogne en 1322). RAYNAUD. Inventaire des mss. italiens de la Bibl. nat. qui ne figurent pas dans le catalogue Marsand. Ul. ROBERT. Supplément à l'histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur; suite.

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WINDISCH.

4. Revue celtique. Vol. V, no 1 (août 1881). L'ancienne légende irlandaise et les poésies ossianiques (« l'ancienne légende irlandaise nous donne une image fort précieuse de l'ancienne manière de vivre des Celtes. Les poèmes de Macpherson reposent, pour ce qu'ils ont de celtique, sur l'ancienne légende irlandaise; mais ils la montrent tout à fait défigurée, aussi ne doivent-ils être employés qu'avec la plus grande prudence, comme source pour l'antiquité celtique »).

5.

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Revue archéologique. Nouv. série, 22e année, 1881, juin. MOWAT. Note supplémentaire à la détermination du consulat qui date la table de Henchir Dakhla (L. Attidius Cornelianus, consul suffect en mai 182, est le fils d'un autre personnage du même nom, qui fut légat en Syrie, 162-164. Le collègue de L. Novius Rufus, consul suffect en mai 186, dont le nom est à demi effacé sur les tables des Actes des Arvales, est L. Annius Ravus). Juillet. DELATTRE. Inscriptions de Chemtou (Simittu), en Tunisie; suite.

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6. Journal des savants. 1881, août. HAUREAU. Carmina medii aevi, éd. H. Hagen (critique assez vive de cette édition, où la partie bibliographique est faible). DARESTE. Les anciennes lois de l'Islande. Sept. EGGER. De deux recueils d'inscriptions grecques (l'un par M. Cauer, sous le titre de Delectus inscript. graecarum propter dialectum memorabilium, l'autre de M. Keibel, Epigrammata graeca ex lapidibus conlecta. Ces recueils intéressent plus la linguistique et la littérature que l'histoire; mais M. Egger a profité de l'occasion pour montrer quel secours l'étude des inscriptions apportait à l'histoire).

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7. — Revue critique. 1881, no 31. Lenz. Das Synedrion der Bundesgenossen im zweiten athenischen Bunde (mal écrit; apprend peu de nouveau). Tratchevsky. La France et l'Allemagne sous Louis XVI (critique vivement ce travail, publié d'abord dans la Revue historique). No 22. Jean Zeller. La diplomatie française vers le milieu du xvIe s. (habilement présenté; l'ambassade de G. Pellicier, évêque de Montpellier, à Venise, 1539-42, est traitée d'une manière définitive). = N° 37. Lohmeyer. Geschichte von Ost und Westpreussen, 1re part. (excellent manuel de l'histoire des premiers temps de la Prusse). — Vischer et Boos. Basler Chroniken (excellente publication entreprise par la Société d'histoire et d'antiquités de Bâle). = L. Wogue. Histoire de la Bible et de l'exégèse biblique (n'est nullement au courant des travaux modernes). Wilmanns. Corpus inscriptionum latinarum, vol. VIII (consacré à l'épigraphie de l'Afrique romaine; contient 10,988 articles et de très copieux indices). Berjean. Le second voyage de Vasco de Gama à Calicut (relation flamande publiée vers 1504; traduction peu soignée. Ce texte avait déjà paru avec une traduction allemande et des notes érudites en allemand, par M. Stier). — Friedlænder. Markgraf K. Philipp von Brandenburg und die Græfin Salmour (épisode curieux de la vie d'un fils du Grand Électeur). = N° 39. Joly. Mademoiselle Navarre, comtesse de Mirabeau (curieuse étude, neuve sur plusieurs points). = N° 40. Belot. La République d'Athènes (travail philologique insuffisant; à ce point de vue, l'ouvrage capital est celui de Kirchkoff qui vient de paraitre : Xenophontis qui fertur libellus de Republica Atheniensium. Conjectures forcées quant à la reconstitution du texte; d'ingénieuses remarques historiques, qu'il faut compléter par celles de Müller-Strübing: die attische Schrift vom Staat der Athener, parues en 1880). Schweizer. Corres

pondenz der franzœes. Gesandtschaft in der Schweiz, 1664-71 (boune

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