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ment en lumière. Les inscriptions archaïques sur rochers, du virr® et du vire siècle av. J.-C., nous permettent de jeter un coup d'œil sur l'ancienne civilisation dorienne. Les inscriptions de la période postérieure ont fourni une riche moisson, surtout pour l'époque hellénistique; elles ont montré que la forteresse du sud-est de l'île devait servir aux Ptolémées de point d'appui pour étendre leur influence sur toutes les îles de la mer Égée. Les fouilles, continuées encore par Hiller après la publication du fascicule en question, ont donné de nouveaux textes relatifs à l'histoire d'un personnage important de Théra, Artémidore, poète, officier, juge de paix et prêtre; ces textes ont été publiés par Hiller dans l'Archäol. Anzeiger, 1899, p. 194.

De même que G. Kaibel pour le volume des inscriptions grecques de Sicile et d'Italie, Hiller de Gaertringen a la louable habitude, dans les fascicules d'inscriptions insulaires publiés par lui, de résumer en une brève introduction tous les renseignements, de source littéraire ou autre, qu'on possède sur l'endroit dont elles proviennent. Il n'a dérogé à cette habitude que pour Théra, renvoyant le lecteur à l'ouvrage monumental dans lequel il a réuni tous les documents relatifs à cette île et dont j'aurai à parler plus loin. La proportion usitée dans le C. I. G. entre le commentaire et les textes a été également observée par Hiller; il me semble qu'il a ainsi trouvé le juste milieu entre les notes trop détaillées qui accompagnent les inscriptions de Pergame et les explications par contre un peu trop sommaires de l'édition des pierres inscrites de Magnésie par O. Kern. Bien des inscriptions ne sont compréhensibles ou ne signifient quelque chose que lorsqu'on peut les rapprocher de l'endroit où elles étaient placées; en leur adjoignant des photographies, il est souvent possible de faire cette démonstration. Hiller y a réussi, par exemple, pour la pierre de Nisyros, n° 86, ou pour les inscriptions sur rocher de Théra, grâce aux deux planches annexées à la fin du volume et aux dessins contenus dans le texte. Pour d'autres inscriptions de ce genre, en particulier pour les bornes frontières, il faut convenir avec Wilamowitz qu'elles n'ont d'importance que pour les cartes et la topographie et que leur texte seul, dans un recueil d'inscriptions, ne nous apprend rien. En ce qui concerne le classement des inscriptions, Hiller s'en est tenu au schema usité pour le Corpus grec et comprenant un assez grand nombre de subdivisions; lorsqu'on a sous les yeux une grande quantité de textes, cela facilite sans aucun doute une vue d'ensemble et rend les recherches plus rapides. Nous tomberons d'accord aussi avec Wilamowitz pour reconnaître que l'on ne peut fixer de règle générale pour l'ordonnance et le classement.

Il m'est impossible d'entrer ici dans le détail des textes, importants au point de vue historique, que contient cette publication.

M.-L. STRACK', dans sa monographie sur la dynastie des Ptolémées (cf. LXXIII, p. 157), avait déjà catalogué celles des inscriptions de l'époque des Ptolémées qui ont trait à la maison régnante; une nouvelle liste, plus complète, vient d'être publiée par le même auteur dans un article de l'Archiv für Papyruskunde de U. Wilcken. Il y reproduit intégralement tous les textes trouvés en Égypte; ceux qui proviennent d'autres fouilles, seulement dans la mesure où ils se rapportent à la famille régnante.

Enfin, W. DITTENBERGER a fait paraître une nouvelle édition du second volume de son Recueil des inscriptions grecques; il ne manque donc plus, pour terminer cet excellent ouvrage, que le volume contenant les tables. L'ouvrage montre dans quelle mesure extraordinaire nos connaissances se sont accrues; je ferai remarquer, à cette occasion, que, dans les dix-sept années qui se sont écoulées entre la première et la seconde édition, le nombre des textes relatifs à l'état, au culte et à la vie privée des Grecs s'est augmenté de telle sorte que Dittenberger a pu remplir 800 pages au lieu de 250 et que le nombre de textes transcrits s'est triplé. Ce recueil a contribué, autrefois déjà, de façon très efficace, à atténuer la frayeur ressentie par le grand public en face des gros volumes du Corpus et à faire jaillir l'intarissable source de la tradition épigraphique; il remplira ce but encore plus complètement sous sa nouvelle forme. Par la sélection judicieuse des textes, de même que par des commentaires détaillés, il est destiné à guider le débutant dans l'épigraphie grecque, mais les nombreuses contributions personnelles de l'auteur en font un instrument indispensable, même pour l'érudit.

Je ne pourrai mentionner ici, et en manière d'exemple, que quelques-unes des publications sur des inscriptions grecques isolées; je renvoie, pour le reste, aux nombreux recueils périodiques dans lesquels les inscriptions sont d'habitude publiées et commentées. Quelques-uns de ces travaux seront du reste mentionnés plus loin à la place qui leur appartient.

Dans mon dernier bulletin (vol. LXX, p. 448), j'ai parlé des inscriptions imprécatoires, gravées sur tablettes de plomb et publiées comme appendice aux inscriptions attiques. ZIEBARTH 3 fournit un

1. Inschriften aus ptolemäischer Zeit, dans l'Archiv für Papyrusforschung und verwandte Gebiete de U. Wilcken, t. I, p. 209 et suiv.

2. Sylloge inscriptionum Graecarum, iterum edidit G. D. Leipzig, Hirzel, 1900.

3. Neue attische Fluchtafeln. Götting. gelehrte Nachrichten, 1899, p. 105 et

riche supplément de textes nouveaux, au sujet desquels il faut consulter aussi un commentaire explicatif donné par l'éditeur du premier recueil. Un certain nombre d'actes d'affranchissement déchiffrés sur le côté du grand mur polygonal de Delphes et une reconstitution de la série des inscriptions que portait ce mur sont reproduits dans un article de POмтOW'; la liste des archontes de Delphes au troisième siècle av. J.-C., dressée par ce savant, se trouve confirmée par ces dernières recherches.

Sur les anciennes inscriptions attiques, A. WILHELM2 a publié un article très érudit, basé sur une longue étude des originaux. En première ligne, il étudie le plus ancien décret du peuple athénien que nous connaissions, décret qui, comme on sait, se rapporte à l'île de Salamine. Il en publie un fragment nouveau, malheureusement peu considérable, découvert par Lolling, et il présente, pour différentes parties du texte, une série d'observations très justes dont il faudra tenir compte pour compléter le document. Il saisit aussi cette occasion pour présenter des remarques particulièrement intéressantes sur le caractère graphique des plus anciennes inscriptions attiques en général; il arrive à cette conclusion que le décret doit être daté, non de 560 environ av. J.-C., mais des dix dernières années du vi° siècle, peut-être même de l'époque de Clisthène. Wilhelm démontre plus loin que le même lapicide qui a gravé l'inscription de l'Hécatompédon a gravé également le plus ancien des deux poèmes relatifs à la bataille de Marathon (C. I. A., 333), et il trouve dans ce fait la confirmation de la date 485-484 assignée à ces poèmes par Kirchhoff. Pour ce qui est de combler les lacunes du décret, Wilhelm pense, avec Kirchhoff, que toute tentative ne peut reposer que sur des conjectures; W. JUDEICH3 a néanmoins tenté l'aventure. Il est parti de l'hypothèse, exprimée aussi par Wilhelm, que les articles du décret se rapportent aux anciens habitants de l'île, récemment devenue athénienne; ils ne concernent par conséquent ni les clérouques athéniens comme on l'avait supposé autrefois, ni un personnage notable non athénien, comme on l'avait récemment supposé. Le texte qu'il reconstruit à l'aide de cette hypothèse répond en effet à toutes les exigences et parait en soi très

suiv. Cf. Wünsch, dans le Rhein. Museum, t. LV, p. 62 et 232; O. Hoffmann, dans Philologus N. F., t. XIII, p. 201.

1. Delphische Inschriften, Philologus N. F., t. XII, p. 152.

2. Altattische Schriftdenkmäler. Athenische Mittheilungen, t. XXII, p. 466. 3. Der älteste attische Volksbeschluss. Athen. Mittheil., t. XXIV, p. 321 et suiv.

vraisemblable. Mais il ressort alors du contenu du document qu'il ne faut pas lui assigner une date ultérieure à 560 av. J.-C.

Sous le titre de Poésies de Simonide, A. WILHELM étudie également une série d'inscriptions de l'Attique. C'est à lui que revient l'honneur d'avoir identifié avec plein succès les quelques lettres imprimées dans le C. I. A., II, 1677, avec l'épigramme qui nous est transmise dans l'Anthologie, VII, 254, épigramme qui se rapporte aux cavaliers athéniens tombés à la bataille de Tanagra; la conclusion qui s'impose, infirmant celle de l'Anthologie, c'est que Simonide ne peut être considéré comme l'auteur du poème. Wilhelm démontre, d'une façon aussi concluante, l'identité des fragments gravés sur une statue d'Hermès découverte en Attique avec les deux premières strophes d'un poème qui nous est conservé dans l'Anthologie, VI, 444. Enfin, il nous donne encore le texte, retrouvé par lui près de Mégare, d'une copie prise par Fourmont; c'est une épigramme attribuée à Simonide sur les Mégariens tombés pendant les guerres persiques et que Helladios fit rétablir au Ive ou au ve siècle ap. J.-C. Dans une étude pénétrante et concluante, Wilhelm expose le profit que l'on peut tirer de sa transcription pour la clarté du texte et démontre qu'ici encore l'ancienne inscription de deux lignes a été, dans la tradition littéraire où a puisé Helladios, augmentée de plusieurs lignes et attribuée à Simonide.

0. BENNDORF2 publie une étude sur l'inscription grecque d'un descendant d'Harpagos, gravée sur la stèle de Xanthos; il base son travail sur une nouvelle collation avec l'original et sur des recherches concernant la forme extérieure du monument. Cette étude contient une série d'observations très instructives sur la situation de l'Asie mineure depuis la bataille de l'Eurymédon, et l'auteur se range finalement à l'opinion qui veut que le poème grec ait été à l'origine gravé seul sur le monument et que l'inscription lycienne n'y ait été mise que plus tard.

Une inscription littéraire des plus importantes, malheureusement très abimée à l'époque romaine, mais qui pourrait avoir été gravée à Paros au 1er siècle av. J.-C., a été publiée par HILLER DE GAERTRINGEN 3. Elle reproduit la chronique d'un certain Déméas, datée d'après les archontes de Paros, illustrée de nombreuses citations tirées des poèmes d'Archiloque, et qui se trouvait probablement placée sur le mur d'une construction consacrée au souvenir d'Archiloque.

1. Jahreshefte des österreich. archäol. Instituts, t. II, p. 221.

2. Ibid., t. III, p. 93.

3. Archilochosinschrift aus Paros. Athen. Mittheil., t. XXV, p. 1. REV. HISTOR. LXXVII. 1er FASC.

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L'auteur rend attentif à ce fait que, presque en même temps que sa publication, on a trouvé dans les papyrus de Strasbourg deux petits fragments contenant des poèmes d'Archiloque jusqu'à présent inconnus et que Reitzenstein a publiés dans les Sitzungsberichte de l'Académie de Berlin en 1899, p. 857.

Les résultats donnés jusqu'à présent par les fouilles entreprises à Milet, sous les auspices des musées de Berlin, sont publiés par KEKULE; il reproduit à cette occasion une inscription d'après laquelle un satrape perse, Strusès, prononce un arrêt dans un procès en matière de biens-fonds survenu entre Milet et Myonte. L'auteur identifie ce personnage avec le satrape Struthas mentionné dans Xénophon et Diodore, et il place d'après cela l'inscription peu après 392 av. J.-C. Une seconde inscription trouvée à Milet est publiée par FREDRICH ; c'est un décret honorifique du Koinon des Ioniens, datant de l'époque entre 287 et 284 et dont il existait déjà à Smyrne une copie moins bien conservée.

Les fouilles entreprises récemment sur l'emplacement de l'ancienne Pergame et les recherches faites dans toute la contrée environnante ont fourni un supplément d'inscriptions qui nous sont présentées dans les Mittheilungen des deutschen archäologischen Institutes (vol. XXIV, p. 465). Dans le nombre se trouve un décret, commenté par MOMMSEN, et contenant les instructions données aux préteurs envoyés en Asie probablement en 131 av. J.-C. Dans le même recueil (vol. XXIV), KOERTE continue ses études sur l'Asie Mineure en publiant les textes decouverts et collationnés par lui en Bithynie.

A. WILHELM, dans différents articles, a pu rendre parfaitement claires, en les completant, des inscriptions déjà connues. Une inscription d'Andanie, decouverte par G. Hirschfeld, contient un traite conclu par le dynaste de Carie, Mausolle, avec les habitants de Phaselis. S'il était impossible, par suite de la mutilation du monument, d'en etablir partout le texte avec certitude, l'auteur a cependant prouve à quel point il possède la langue des inscriptions en inquant toutes les manières possibles de compléter le texte. Dans un second article, le même auteur s'occupe d'une inscription publiée deja par Boeckh dans le C. I. G., 1. 148, d'après une copie de Fourment; il reussit à la reconstituer avec certitude, et il en place

1. Ausgrabungen von Milet. Sitzungsberichte der Berliner Akademie, 1900, P14 2. Inschrift zus Mint. A hen. Muthedungen, les tuus, deutsch. Pustitutes,

3. Ein Vertrag des Moussaïos mit den Praseiten. Jahreshefte des österr. area. Pusatus. t. 1, p. 16

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