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mente dans des proportions telles que les scribes ne mettent plus le même soin à leur travail. Un type convenu se fixe et on le reproduit servilement. Ici encore le changement s'affirme sur la bulle de plomb. C'est alors que les figures des apôtres ont pris cette forme hiératique et à peu près invariable qui leur est restée. « En résumé, la chancellerie apparaît comme un organisme d'une vie, et d'une culture de goût singulières. D'abord immobile et sûre de sa tradition, elle varie sous des influences étrangères, pour arriver de nouveau à une tradition et à un type convenu (p. 7) ».

M. P.-H. a écrit dans sa préface : « J'ai pu faire abstraction le plus souvent des nouvelles publications (depuis 1887), parce que mon material avait été considéré et pénétré par moi jusque dans le plus petit détail, et que, d'ailleurs, discuter ces publications m'aurait entraîné trop loin. » Il faut convenir que malgré le beau dédain pour la bibliographie', M. Pflugk-Harttung a renouvelé un des chapitres principaux de la diplomatique. C'est que le sujet est de ceux qu'on peut matériellement circonscrire, et que l'auteur le connaît à fond.

Louis SALTET.

Journal du docteur Prosper MENIÈRE. Paris, Plon, in-8°, 466 p. 7. fr. 50.

Ce Journal n'est pas très intéressant et n'offre guère de révélations. Il vaut surtout par les conversations du duc Pasquier (mais tout ce que dit Pasquier est rapporté plus au complet et plus exactement dans ses Mémoires), et par nombre de détails sur les dernières années de Lamartine et de Jules Janin. Conme l'indique le titre, l'ouvrage est avant tout un recueil d'anecdotes sur les salons du second Empire. Mais l'éditeur aurait dû contrôler ces anecdotes et veiller avec plus de soin à l'exactitude des noms propres. P.5, lire Montrond et non Montron. P. 17, « laborant » et non laborent. P. 29, « Arqua» et non Arcua. P. 33, Coigny et non Cogni. P. 74, 76, 77, 85, M. Dargaud et non M. d'Argos (cette faute, avouons-le, est incroyable). P. 91, il fallait mettre en note que Narbonne est mort, non à la suite de l'affaire de Dresde ou de Leipzig, mais à Torgau dont il était gouverneur. P. 109, lire Augeard et non Audouard (!), et Augeard, et non pas Besenval, était secrétaire des commandements de la reine. P. 144, Ménière qui s'intéresse tant aux élections de l'Académie, attribue à M. Legouvé le poème de son père, le Mérite des femmes ! P. 176,lire Mme de Broc et non Mme de Brock. P. 183 ce « secrétaire », ce « croque-notes» se nommait Pellenc. P. 327, 328, 329, lire du Cayla et non

1. C'est ainsi que M. P.-H. ne mentionne même pas certaines critiques très justifiées dont sa classification des lettres pontificales, précédemment publiée par lui, avait été l'objet.

du Chayla. P. 364, lire Malet et non Mallet. P. 394, c'est une erreur de dire que « peu après le 21 janvier, le duc d'Orléans fut invité à quitter la France et à se réfugier en Angleterre »; son voyage est antérieur à 1793. P.397,lire Baraguey et non Baraguay.P.401 (et 347), lire Krüdener et non Krudner. P. 402, lire Bellart et non Bellard. P. 403, pourquoi n'avoir pas suppléé le nom de Narbonne, si facile à trouver et déjà cité p. 89? P. 432 y a-t-il eu un amiral Lanusse? P. 444 il eût fallu nommer en note Tissot, mais a-t-il vraiment porté la tête de Mme de Lamballe au bout d'une pique? P. 459, on nous dit que l'empereur, revenu de l'ile d'Elbe, eut peine à constituer un ministère, que lui-même pressentait que la chose ne pouvait durer », et que lorsque Joseph lui demanda de le « maintenir à Madrid », il répondit en montrant son fils qu'il avait sur ses genoux: «< celui-ci ne pourra même régner en France ! »; il y a là une confusion, et Napoléon n'a pu dire ce mot qu'en 1814, et non en 1815.

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A. C.

Le fascicule 2 du tome II des Finnisch-Ugrische Forschungen (Helsingfors, 1902) contient les articles suivants : PAASONEN, emprunts turcs en ostiak; QVIGSTAD, emprunts norrois en lapon; SETALä, l'étymologie du Sampo; plus trois recensions d'ouvrages, et une notice nécrologique sur l'ethnographe hongrois J. Jankó. — V. H.

- M. le capitaine L. LAMOUCHE vient de publier un Essai de Grammaire Lan guedocienne (Paris, Welter, 1902; pet. in-4° de 200 p.), qui avait été précédemment couronné par la Société des langues romanes, et qui méritait à coup sûr cette distinction. Point de prétentions scientifiques dans ce petit livre : l'auteur se contente d'y décrire avec une précision suffisante les sons actuels du parler montpelliérain et passe ensuite à une analyse détaillée des formes. Ce qui complique un peu l'exposé, c'est qu'il a tenu à y comprendre le dialecte de Lodève, patrie du potier Peyrottes; mais cet exposé est clair, malgré tout, fait avec un certain luxe de tableaux en ce qui concerne la nomenclature verbale. Je vois, à la p. 123, porte donné comme un radical atone, tandis que pourtan aurait un radical tonique : c'est évidemment là une faute d'impression. Puis, est-il bien sûr (ainsi qu'il est dit, à la p. 178) que le suffixe -ol, à Montpellier, ne serve plus à former de nouveaux diminutifs? J'avoue que cela m'étonnerait. — E. B.

- La librairie Engelmann, de Leipzig, a entrepris de fournir au public une nouvelle édition, complètement remaniée, d'un des manuels d'histoire universelle les plus populaires pendant longtemps, et à juste titre, de l'autre côté du Rhin. C'est du Lehrbuch der Weltgeschichte de feu Georges Weber, de Heidelberg qu'il s'agit, et dont la vingtième édition avait paru en 1888. Peu après, l'auteur, connu par de nombreux travaux historiques et surtout aussi par sa grande Histoire universelle en quinze volumes, était mort et son manuel plus court en deux volumes n'avait plus été remanié depuis. L'éditeur a chargé M. le professeur Alfred BALDAMUS, de Leipzig, de revoir l'ouvrage, avec le concours de quelques autres savants, et le volume que nous venons de recevoir, le second de l'ouvrage — il y en aura quatre Antiquité. Moyen áge. Temps modernes. Histoire contemporaine)

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qui renferme l'histoire du moyen âge, montre avec quel soin la revision a été faite, et combien le texte en a été augmenté (Georg Weber's Lehr = und Handbuch der Weltgeschichte, 21e Auflage, Bd II: Mittelalter. Leipzig, Engelmann, 1902, in-8°; prix : 7 fr. 50 c.). Il compte 786 pages pour les 512 de la précédente édition. M. Baldamus y a fait entrer l'histoire de l'Extrême-Orient et a remanié presque tous les paragraphes, en y ajoutant maint alinéa nouveau. L'histoire de la civilisation a été également développée. Des considérations générales sont ajoutées au début et à la fin des périodes historiques. L'esprit général de l'ouvrage, dont les jugements, équitables d'ordinaire, et l'impartialité, remarquable à notre époque de querelles nationales et religieuses, faisaient un des principaux mérites du travail du regretté directeur de Heidelberg, n'a pas été modifié pourtant et nous espérons qu'il en sera de même pour les époques plus rapprochées de nous. - R.

-

La Société historique du Bas-Rhin, dans sa revue dirigée par M. Aloyse Meister, professeur à l'Université de Munster (Annalen des Historischen Vereins für den Niederrhein, insbesondre die alte Erzdiocoese Koeln), publie depuis quelque temps des cahiers supplémentaires qui renferment des inventaires sommaires des petites Archives communales de la Prusse rhénane et de la Westphalie. Nous venons de recevoir le sixième de ces suppléments (Beiheft VI, [vol. II], p. 101-214], Koeln, J. W. Boisserée, 1902, in-8°), dans lequel M. le D' Armin TILLE publie le catalogue des archives locales (ecclésiastiques et civiles) des cercles d'Erkelenz, de Geilenkirchen et de Heinsberg. On comprend de quelle utilité sérieuse peut être pour les amateurs dans le domaine de l'histoire provinciale un guide de ce genre, qui leur apprend à trouver des renseignements dans des localités où peu d'entre eux auraient le loisir et les moyens d'aller fouiller des dépôts qui ne sont pas vraiment publics. L'histoire générale de l'Empire elle-même profitera par occasion de ce dépouillement intelligent mis à la disposition des travailleurs. - N.

- M. Charles HASKINS, de l'Université de Harvard, nous envoie le tirage à part de son intéressante étude sur Robert Petit, dit le Bougre, le premier inquisiteur papal envoyé par Grégoire IX dans le nord de la France, dans la première moitié du x siècle (Robert le Bougre and the beginning of Inquisition in Northern France, I-II, American Historical Review, April-July 1902, 44 p. in-8°). Il y ajoute, en les discutant avec une critique prudente et sûre d'elle-même, une série de détails nouveaux à ce que nous savions déjà par M. Lea et d'autres devanciers, sur l'homme et sur son œuvre, d'après des documents recueillis à Rome et à Paris. R.

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Nous avons parlé l'année dernière du premier volume d'un ouvrage que M. Conrad BEYERLE, professeur à l'Université de Fribourg, avait publié sur la propriété foncière et les statuts municipaux de Constance au moyen âge. Nous venons de recevoir un nouveau volume de ce travail (Die Konstanzer Grundeigentumsurknnden der Jahre 1152-1371, Heidelberg, Winter, 1902, VII, 536 pp. in-8°; prix: 20 fr.) qui renferme, pour ainsi dire, les pièces justificatives de cette étude, en nous offrant les documents relatifs à la propriété foncière de la vieille ville épiscopale, depuis les querelles entre les bourgeois et l'abbaye de Kreuzlingen, en 1152, jusqu'à la révolte des corporations d'arts et métiers, en 1370-1371. Ces pièces sont en majeure partie inédites, et empruntées soit aux archives de Constance même, soit à celles de Carlsruhe et de Frauenfeld en Thurgovie. Le but de l'auteur est plutôt d'étudier la nature juridique de ces contrats, actes de

vente, etc., que leur valeur historique; c'est ce qu'il fera dans la seconde moitié de son premier volume, qui paraîtra plus tard. Il annonce également l'apparition prochaine d'un recueil des Stadtrechte de Constance. E.

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Dans la collection des Ausgewaehlte Kirchen-und dogmengeschichtliche Quellenschriften publiée par M. le professeur Krüger, à Tubingue, M. W. KOEHLER, privat-docent à Giessen, vient de publier un recueil de pièces destinées à orienter les historiens et les théologiens sur la querelle des indulgences. (Dokumente zum Ablassstreit von 1517, Tubingen u. Leipzig, Mohr, 1902, VIII, 160 p. in-8°; prix : 3 fr. 75). On y trouvera les plus anciens documents sur cette controverse si brûlante au moment de la Réforme, depuis la lettre de l'archevêque Pontius d'Arles (1016?) et la bulle d'Urbain II (1091) jusqu'à celle de Léon X (1515), les opinions des docteurs du moyen âge, Abélard, Saint Thomas d'Aquin, Pierre Olivi, Jacques de Jüterbok, etc., ainsi que les premiers sermons de Luther sur le sujet, ses quatrevingt-quinze thèses ainsi que les antithèses de Wimpina et Tetzel. M. Koehler a mis en tête une bibliographie complète des travaux afférents, mais il n'a ajouté aux sources ni notes, ni commentaires, qui ne rentraient pas dans le plan de cet utile petit recueil. - E.

M. Paul HERRE, élève de M. Erich Marcks, a conçu l'idée de retracer un tableau général de l'attitude des puissances européennes à l'occasion de la guerre que la république de Venise dut soutenir contre les Ottomans, pour la défense de son royaume cypriote, de 1570 à 1573. Il raconte d'abord, dans un premier volume (Europaeische Politik im Cyprischen Kriege, 1570-1573, Theil I: Vorgeschichte und Vorverhandlungen. Leipzig, Dieterich, 1902, XI, 165 p. in-8°), les efforts faits par la seigneurie, avec l'appui du pape Pie V, pour organiser une ligue générale de la chrétienté contre les infidèles, efforts contrecarrés surtout par l'attitude de la politique française, et qui devaient aboutir finalement à la victoire de Lépante. Mais son récit, appuyé sur le dépouillement consciencieux de la littérature diplomatique imprimée, si riche sur ce sujet, ne nous mène qu'au seuil des négociations définitives, ouvertes à Rome le 1er juillet 1570. Quand la suite nous parviendra, il y aura lieu de revenir sur cet intéressant travail. — R.

Le nombre de ceux n'est pas considérable en France, même parmi les littérateurs de profession, qui connaissent de plus près le Normand Jean-François Sarasin, l'homme du salon des Précieuses, le poète satirique des boudoirs, l'historien de Wallenstein, le protégé des Bouthillier et des Condé, le familier du cardinal de Retz. On ne peut donner tort à M. Albert MENNUNG quand il déclare dans la préface de sa volumineuse monographie (Jean-François Sarasin's Leben und Werke, seine Zeit und Gesellschaft, Bd. I. Halle. Niemeyer, 1902, XXXI, 435 p. in-8°, portrait; prix : 15 fr.), que l'étude détaillée de l'écrivain et de l'homme l'a mené sur un « terrain absolument vierge », puisque les quelques pages que lui ont consacrées ses plus récents éditeurs ou biographes sont remplies de lacunes et de grossières erreurs. On trouvera peut-être que c'est beaucoup de consacrer deux gros volumes à l'ami de Descartes, de Chapelain et de Scarron; mais on est touché d'autre part du zèle infatigable avec lequel M. Mennung a réuni sur Sarazin tant de minutieux renseignements, en partie inconnus ou du moins oubliés, et de l'admiration intelligente qu'il professe pour la littérature française du xvII° siècle. Quand il aura terminé son travail (le premier volume s'arrête en 1648) — le savant allemand aura élevé à la mémoire du poète normand un monument que pourront lui envier bien des écrivains plus célèbres de son temps. Et l'historien politique comme celui de la civilisation trouveront dans le Sarasin de M. Men

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nung une foule de détails qui les intéresseront en dehors de toute étude littéraire proprement dite.

- R.

Ayant déjà parlé plus longuement, à deux reprises, dans cette Revue, de l'utile catalogue des brochures et feuilles volantes de la Bibliothèque royale de La Haye, nous pouvons nous borner à signaler l'apparition du quatrième volume du volumineux travail bibliographique de M. le bibliothécaire W. P. C. KNUTTEL (Catalogus van de pamfletten-verzameling berustende in de Koninklijke Bibliothek... S'Gravenhage, Algemeene Landsdrukkerij, 1902, 414 p. in-4o). Il embrasse les années 1714 à 1775 et renferme les titres de 2911 pamphlets politiques, économiques, littéraires ou religieux (no• 16202 à 19113), dont un certain nombre tout au moins n'intéresse pas seulement l'histoire des Pays-Bas mais aussi celle de l'Europe en général et celle de la France en particulier, pour la majeure partie du XVIIIe siècle. Une table alphabétique des auteurs clòt ce volume, comme les précédents; mais l'immense majorité de ces publications, plus ou moins éphémères, et souvent bien curieuses pour l'étude de l'opinion publique de ces temps, est naturellement anonyme. - R.

- M. Paul HAAKE, chargé par la Commission d'histoire saxonne d'éditer la correspondance d'Auguste II, roi de Pologne et électeur de Saxe, tout en préparant une histoire plus détaillée du règne de ce monarque, a voulu résumer en un opuscule préliminaire son impression générale sur la vie de l'homme, du soldat et du souverain (Koenig August der Starke, eine Charakterstudie, München, Oldenbourg, 1902, 27 p. in-8°). Cet essai sur Auguste le Fort, écrit avec chaleur et avec une conviction sincère, doit montrer que derrière le personnage voluptueux, plus ou moins légendaire, d'après M. Haake, se cache un homme d'État et une individualité géniale et puissante (ein genialer Gewaltmensch), une espèce d'Alcibiade moderne. Nous craignons bien que la protection capricieuse accordée aux beaux-arts, la bravoure, les intrigues politiques qui aboutirent à la réunion momentanée de la couronne des Jagellons avec le chapeau électoral de ses ancêtres, ne suffisent pas aux yeux de l'histoire impartiale pour faire d'Auguste << le géant cosmopolite » que M. Haak s'imagine avoir découvert dans l'amant d'Aurore de Koenigsmarck. . R.

M. l'abbé UZUREAU nous fait parvenir toute une série de nouveaux mémoires, tirages à part de sa revue, l'Anjou historique, ou des publications de la Société d'agriculture, arts et sciences d'Angers. Deux d'entre eux se rapportent à l'ancienne Académie de cette ville et nous font connaître le personnel de la Société sous l'ancien régime et les travaux, fort insignifiants d'ailleurs, que produisaient les robins, les hobereaux et les ecclésiastiques qui se partageaient les fauteuils. (Ancienne Académie d'Angers; Membres titulaires et associés, 1685-1793. Ancienne Académie. Travaux présentés aux séances. Angers, Germain, 1902, 34 P., 74 p. in-8°). Dans l'étude. Les Angevins et la famille royale à la fin de l'ancien régime (Angers, Siraudeau, 1902, 60 p. 8o), l'auteur a réuni bon nombre de témoignages authentiques de la plate servilité avec laquelle les autorités, ecclésiastiques surtout, pleurèrent Louis XV, « le héros chrétien » ou encensèrent Louis XVI, Marie-Antoinette et leur famille. L'Histoire d'un troupeau sous le Directoire (Angers, Germain, 1902, 7 p. 8°) nous raconte les pérégrinations d'une douzaine de béliers et de brebis espagnols, acquis par l'administration de Maine-et-Loire et renvoyés finalement à Rambouillet. Enfin, la brochure Les filles de la Charité d'Angers pendant la Révolution (Angers, Siraudeau, 1902, 61 p. 8°) nous entretient des vexations auxquelles furent en butte celles de ces sœurs qui refusèrent le ser

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