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pensent ces consciencieux travailleurs, en leur inaltérable patience; mais il est bien curieux, en tous cas, et sans doute Victor Hugo ne serait pas complet, ne poserait pas en pied devant la postérité, sans cette accumulation de variantes et de travaux d'approche qu'il a luimême préparée et conservée en vue des futures éditions critiques de ses œuvres. Il y a, dans ce fait d'avoir exprès, et jalousement, gardé les moindres notes, ébauches et fragments raturés (de manière lisible) de ses œuvres; d'avoir soigné tout particulièrement l'écriture de ses derniers brouillons, reliés d'ailleurs et abrités d'étuis divers; d'avoir mis partout en réserve des vers, des antithèses, des notes historiques.... il y a une de ces magnifiques et fantastiques vanités, qu'il y aurait naïveté à admirer, comme font certains, mais qu'il est impossible de négliger et qui est évidemment d'un intérêt capital dans l'histoire du personnage.

« Un poète, non des moins renommés », racontent MM. Glachant, ayant entendu soutenir la thèse d'une édition critique de Victor Hugo, qui comporterait toute cette documentation, leur répondit : « J'ai conservé les essais, les brouillons de certaines de mes œuvres, avec les corrections, les retouches, les repentirs. Je vais, rentré chez moi, les brûler; car il ne me plaît pas que le public puisse être mis un jour au courant de mes hésitations, de mes flottements intellectuels. » Je persiste à croire que ce n'est pas si mal raisonné que le pensent MM. Glachant. Tout au moins, si l'auteur tient à des variantes, ce qui s'explique au théâtre, quand les nécessités de la scène ont exigé des coupures ou des remaniements, il se garde de laisser traîner les tâtonnements de premier jet que son bon goût a (heureusement) modifiés et corrigés. Victor Hugo a tout laissé à l'admiration des peuples : je crois que c'est tant pis pour lui.

En effet, il n'étonnera personne que l'état définitif de tel ou tel vers ou passage soit si supérieur à ses premières ébauches, et ce travail est beau, intéressant même. Mais on rira (avec les chercheurs même qui les relèvent) de la platitude ou du grotesque de ces essais sans suite; on constatera sans admiration que cet incomparable ouvrier était accessible aux chevilles pour la rime et que selon la rime un nom pouvait, dans ses vers, en remplacer un autre (bonne leçon pour les commentateurs qui voudraient parfois tirer des déductions du choix de certains noms propres); on restera enfin un peu stupéfait que ce poète à la verve toujours abondante, ait si constamment mis en réserve et fait resservir ailleurs, les vers qu'il biffait dans l'œuvre en cours d'exécution, pour ne rien perdre.

MM. P. et V. Glachant n'en rendent pas moins service aux amateurs, aux spécialistes, et aussi à la vérité, en dépouillant aussi complètement de ses voiles (volontairement transparents) la muse de Victor Hugo. Ils ne se laissent d'ailleurs pas abuser par elle, et maintiennent les droits de la juste critique. Outre le prix, très sérieux, et l'intérêt, très

neuf, de certaines pages, de certaines scènes entières de variantes, citées par eux à propos des drames en vers du poète, dont il faut grandement les remercier, il n'y a que des éloges à leur adresser pour l'étude générale de ce théâtre romantique, pour la distinction des différentes phases de cette production dramatique, pour l'appendice aussi, relatif aux rapports de Victor Hugo avec l'art musical. Ils nous promettent encore un ou probablement deux volumes : les drames en vers ne sont pas finis et il reste les drames en prose. Ce travail constituera en lui-même un document des plus neufs et des plus curieux. Henri de Curzon.

nous

Comme suite à son travail intitulé Shakespeare as a dramatic artist, et dont avons rendu compte, M. LOUNSBURY, professeur à Yale, publie un volume (Shakespeare and Voltaire, New-York. Charles Scribner's sons, 1902), où l'on trouvera le récit très détaillé des polémiques provoquées en Angleterre par le jugement de Voltaire sur Shakespeare. A la différence de la plupart des auteurs qui ont traité la question, M. L. estime que Voltaire n'a jamais varié dans son apprécia tion, pour lui Shakespeare a toujours été au fond un barbare; de plus, loin de l'avoir servi en le faisant connaitre en France, Voltaire lui a d'avance et pour longtemps aliéné les sympathies du public français. M. L. étudiera dans un troisième volume l'histoire des mutilations qu'a subies le texte de Shakespeare. BASTIDE.

CH.

- M. Gregory SMITH, maître de conférences à l'Université d'Edimbourg, publie un recueil de morceaux choisis de moyen écossais (Specimens of Middle Scots. Edinburgh, Blackwood, 1902). Un grand nombre des textes cités sont inédits; ceux qui ne le sont pas sont de Knox, Buchanan, Lyndsay, Henryson. Une introduction fort importante définit le mot de moyen écossais, fixe les dates extrêmes où cette langue se parlait et s'écrivait (fin du xve siècle, commencement du xvii), en décrit les principaux caractères philologiques. Suit une intéressante discussion sur les sources du vocabulaire où l'auteur soutient que l'élément latin a joué un rôle plus important que l'élément français, les emprunts directs au français étant très rares. Des notes et un glossaire complètent ce volume qui rappelle les excellents morceaux choisis de moyen anglais de M. Skeat. CH. BASTIDE.

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The Ancestor (Londres, Archibald Constable) est une publication trimestrielle consacrée à des questions généalogiques et héraldiques. Dans le troisième numéro (oct. 1902) que nous avons reçu, nous signalons, entre autres articles, l'étude sur la famille Jervoise, la notice sur les Barons, huguenots réfugiés, la description d'un armorial du xve siècle conservé au Musée britannique. La Rédaction se propose d'introduire les méthodes critiques dans un domaine où abondent les erreurs et les supercheries. Bien qu'admirablement imprimée, reliée et illustrée, cette revue déplaira aux familles anglaises dont un ancêtre hypothétique s'est battu, sinon à Hastings, au moins à Azincourt. CH. BASTIDE.

- Un intérêt mélancolique s'attache à l'opuscule (The influence of old Norse literature upon English literature. New-York. Columbia University Press. 1901) d'un étudiant de Columbia Université, mort le 28 octobre 1900, à l'hôpital SaintLuc à New-York. D'origine norvégienne, M. Conrad Hjalmar NORDBY avait voulu étudier dans la littérature anglaise l'influence des littératures du Nord. Après l'avoir étudiée au XVIIIe siècle, quand les poètes anglais ne connaissaient les sagas que dans de méchantes traductions latines, il passe en revue au XIXe siècle

les poètes qui ont lu les sagas dans l'original, et consacre un dernier chapitre au plus important d'entre eux, à William Morris. C'est lui qui s'est attaché, comme on sait, à faire revivre en anglais les poèmes des ancêtres lointains et barbares. On lira ce petit travail avec intérêt et profit. CH. BASTIDE.

- Un nouveau volume de la Vie privée d'autrefois, arts et métiers, modes, mœurs, usages des Parisiens du x11° au xví° siècle, de M. Alfred FRANKLIN, a paru à la librairie Plon (1902, in-8°, 385, p. 3 fr. 5o). Il a pour sous-titre La vie à Paris sous Louis XVI, début du règne, et contient deux ouvrages de Rutlidge, La quinzaine anglaise à Paris ou l'art de s'y ruiner en peu de temps, qui est une autobiographie plus ou moins sincère de l'auteur et un curieux tableau du Paris viveur de cette époque, et Le train de Paris, comédie qui n'est pas sans valeur et qui raille la manie qu'ont les bourgeois de copier les vices et les travers des gens de qualité. La préface de M. Franklin est intéressante et renferme la liste des livres et brochures du fécond et médiocre écrivain. — C.

Le comte d'Hauterive, qui fut directeur des Archives sous l'Empire et la Restauration, avait été recommandé (en 1785) comme secrétaire français par Choiseul-Gouffier au prince régnant de Moldavie, Alexandre Mavrocordato. Il séjourna deux ans dans le pays, qu'il quitta à l'avènement d'Alexandre Ypsilanti. C'est à ce dernier qu'il présenta un Mémoire sur l'état ancien et actuel de la Moldavie. Un fragment de ce rapport avait été publié en 1829 par La Roquette, traducteur de l'ouvrage de Wilkinson Tableau historique géogr. et polit. de la Moldavie et de la Valachie. Un descendant du comte d'Hauterive a fait hommage à l'Académie Roumaine du manuscrit complet qui a été imprimé avec une traduction roumaine en regard. (Bucarest, Institut des Arts graphiques, Carol Göbl, 1902, 409 p.). Le Roi Carol lui-même a daigné signaler l'importance de cette œuvre. L'état de la Moldavie, à la fin du xviie siècle, y est jugé par un esprit éclairé sans parti pris l'auteur a quelque sympathie pour le peuple, qu'il n'ose qualifier d' « abruti » (p. 86), mais de l'estime pour les boiars; il préconise l'émancipation des paysans et même des Tziganes, l'exploitation des richesses naturelles ; la plupart des réformes qu'il suggère mériteraient d'être méditées aujourd'hui encore Le cte d'H. s'était assimilé l'idiome moldave et le chapitre qu'il y consacre témoigne qu'il a devancé les conclusions des philologues sur la formation et la parenté des langues roumaines. A la suite du Mémoire ont été reproduits le Journal d'un voyage de Constantinople à Jassy, dans l'hiver de 1785, déjà publié par Ubicini dans la Revue de géographie et la Moldavie en 1785, faisant suite à ce journal, morceau inédit, plus libre de ton que le document officiel. B. A.

M. André CHÉRADAME a cru avec raison que le volume dont il a été parlé ici (Rev. Crit. LII., p. 334), L'Europe et la question d'Autriche au seuil du xx siècle, gagnerait à être raccourci et condensé. Il en publie un abrégé sous un titre plus précis L'Allemagne, la France et la question d'Autriche (Paris, Plon, 1902, XXXII-275, p., une carte). Puisqu'il met le nom de la France en vedette, il eût du traiter son sujet avec la dignité de ton et le sérieux de l'information qu'exige la considération des hauts intérêts d'un grand pays. M. Ch. écrit en pamphlétaire plutôt qu'en historien, et son pamphlet est dirigé moins contre les ennemis du dehors que contre ceux du dedans. Nous n'avons rien à retrancher des critiques ici ormulées sur la thèse de l'auteur, à laquelle les événements se chargent de donner le démenti. B. A.

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- Un président de la Chambre des Comptes de Lorraine, Thierry Alix, avait célébré, au milieu du xvre siècle, avec un sentiment de la nature rare à cette époque cette belle et grande frontière des Hautes-Chaumes ». M. Pierre Boyé,

qui a écrit une biographie de ce personnage - thèse latine présentée à la Faculté des Lettres de Nancy en 1898 s'est épris comme lui des alpages vosgiens. et il leur a consacré une étude de Géographie et d'Economie historique, comme il inscrit en sous-titre, qui est un modèle du genre. (Les Hautes-Chaumes, Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1903, 1 vol., in-8°, 431 p., 3 planches.) Ces pelouses qui émergent comme un crâne tondu au dessus de la raide chevelure des forêts, offrent l'image d'une câlvitie; c'est pourquoi le nom des chaumes avait été dérivé de calvi montes (Chaumont). M. Boyé a montré l'inanité de cette étymologie classique : c'est le bas latin calma, parfois calmus ou calmen) qui a donné chaume, terme générique, qui se retrouve fréquemment à la surface de la France, dans les Alpes notamment, et qui signifie friche, terroir désolé et désert. Ce qui est devenu local, assez tardivement, c'est l'application du mot chaume aux hauts pâturages; et c'est ce sens qui correspond au synonyme gazon, transposition de l'allemand wasen; ces appellations abondent dans la toponymie tant romane que tudesque des Vosges. Les chaumes ne sont pas des formations naturelles, mais des créations voulues de l'homme qui en a, par des défrichements intéressés, extirpé la végétation ligneuse; et c'est ainsi qu'elles sont devenues le cadre d'une industrie pastorale, peut-être dès le vir ou vir siècle, époque où les premiers marcaires ont grimpé par le versant alsacien sur l'autre façade où les couvents lorrains ont essaimé leurs celles; mais la possession des pacages provoqua bientôt des conflits entre tous ceux qui prétendaient exploiter cette source de fortune, monastères, seigneurs laïcs et notamment les ducs de Lorraine, communautés citadines. M, Boyé expose un peu longuement peut-être · toutes ces procédures, contrats et baux, amodiations, acensements, qui témoignent combien ces pacages furent animés. Thierry Alix ébaucha un tableau de cette zone contestée, morceau de peinture conservé au Trésor des Chartes de Nancy, et dont la planche, reproduite dans le volume de M. Boyé, ne rend ni la vivacité du coloris, ni le sentiment du paysage. La zone des Grands Pâturages avec les cantons forestiers, qui les émaillaient, les répandises, fut le théâtre d'une singulière activité, ruinée pendant la Guerre de Trente Ans, où les arbres envahirent les gazons, mais qui reprit dans la suite. M. Boyé, en de curieux chapitres, en raconte les phases et en signale les produits, et notamment le fameux gérómé ou fromage de Gérardmer: deux planches représentent la fabrication du gruyère vosgien au xvII° siècle et des plans de marcairies domaniales. L'ouvrage de M. Boyé est scrupuleusement documenté, mais l'érudition est relevée par l'agrément du style, et souvent par la poésie même du sujet dons rares chez les historiens de Lorraine. — B. A.

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- Nous recevons de FRAY CANDIL (Emilio Bobadilla) un nouveau volume de critique: Grafomanos de América, Patologia literaria (Madrid, V. Suarez, 1902, in-12). C'est une réunion d'études rapides et primesautières sur des écrivains contemporains de l'Amérique Espagnole, que Fray Candil traite vertement, et non sans raison, semble-t-il. C'est de si bonne humeur qui leur donne les verges, qu'il tendra lui-même volontiers la main à la férule pour le joli solécisme : per pane lucrando (p. 7) qui n'est pas de mise pour un critique aussi épris d'érudition. Et puis Fray Candil se fait de grandes illusions en s'imaginant qu'en Grèce « les orangers, les citronniers, les cyprès inclinent leurs rameaux jusqu'aux rives mêmes de la mer » (p. 130). Voilà un paysage qui n'est pas commun là-bas, sans compter qu'il est encore plus rare de voir des cyprès «< incliner leurs rameaux »> aussi complaisamment. Vétilles, dira-t-on. Mais Fray Candil en reproche de plus légères aux poètes américains qu'il fustige si allègrement. H. L.

Les nouveaux programmes des examens pour les langues vivantes comportant

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une narration ou dissertation au lieu du thème ou de la version ordinaire, il a fallu se préoccuper d'habituer les élèves à se passer de ces thèmes et de ces versions préalables et si nécessaires toujours, et, autant que possible, à penser, ou tout au moins à faire instantanément un thème mental dans une langue étrangère. C'est à cette question difficile que répond, pour l'espagnol, M. L. DUBOIS, dans son volume Exercices espagnols oraux, destiné à servir de complément à la grammaire que nous avons annoncée récemment ici. (Toulouse, libr. Privat, 1 vol. in-18, de 300 pages). Ce recueil comporte des phrases détachées, suivant pas à pas la grammaire, et dont la difficulté va en croissant graduellement (empruntées surtout aux bons auteurs modernes), et une petite série de thèmes et versions donnés aux examens et pouvant donner matière à des exercices de conversation. H. DE C. A l'occasion du jubilé du grand-duc Frédéric de Bade, pour le cinquantième anniversaire de son avénement, une exposition internationale s'ouvrit à Carlsruhe. Le D Reinhold, baron von Lichtenberg, en a pris texte pour publier quelques réflexions sur la peinture moderne, sous le titre Ueber einige Fragen der modernen Malerei (Heidelberg, C. Winter, in-8, prix 1 m. 20). Les questions qu'il étudie ainsi, non sans originalité, sont le sujet, le texte (der Inhalt), dans l'art; le point de vue (der Standpunkt) réclamé du spectateur en face de la toile; enfin le costume dans les tableaux religieux. La même librairie publie une étude plus développée du Dr Alfred Peltzer, privatdocent de l'Université de Heidelberg, sous le itre Ueber Malweise und Stil in der holländischen Kunst (1 vcl. in-8 de 180 pp.), qui, d'une façon documentée à la fois et artistique, traite de l'œuvre et du caractère de Paul Potter et Franz Hals, des paysagistes Ruysdaël, Van Coyen, Van de Veld, Cuyp, de Pieter de Hoogh et Jan van der Meer van Delft, enfin Rembrandt. Ce sont comme des causeries esthétiques, qui exigent une connaissance préalable des œuvres appréciées, mais les caractérisent avec goût et non sans poésie. H. DE C.

- La collection des Grands artistes, publiée par l'éditeur H. Laurens (vol. in-8°, de 125 pages et 24 reproductions; prix 2 fr. 50), vient de s'enrichir de trois nouvelles « biographies critiques » celle de Rubens, dûe à M. Gustave Geffroy ; celle de Delacroix, œuvre de M. Maurice Tourneux; enfin celle de Titien, qui a pour auteur M. Maurice Hamel. Nous avons déjà signalé à l'attention de nos lecteurs ces petits volumes très soignés comme fond et comme forme, dont le but est de former une « collection d'enseignement et de vulgarisation », mais qu'on jugerait mal en les comparant à ces travaux de troisième main qui ont trop longtemps représenté la vulgarisation artistique. La vie de l'artiste est caractérisée dans ses traits essentiels; son œuvre, réduite à ses manifestations les plus originales, est étudiée de haut et avec réflexion; bref on retire proprement, de cette lecture, les données que doit posséder l'esprit d'un « honnête homme » qui veut jouir des œuvres d'art autrement qu'un aveugle. Les reproductions, directes naturellement, sont d'ailleurs excellentes. H. DE C.

La même librairie poursuit d'un pas égal son autre collection des Villes d'art célèbres, dont les volumes, moins uniformes, sont d'ailleurs plus développés comme texte et comme reproductions. Trois de plus ont paru: Nimes, Arles, Montmajour, Saint-Remy, Orange, ont été étudiés en un seul groupe par M. Roger PEYRE; Gand et Tournai, par M. Henri HYMANS; Cordoue et Grenade, par M. Ch. Eugène SCHMIDT (3 volumes, pet. in-4°, de 150 à 160 pages, avec 85, 120 et 97 reproductions; prix 4 fr. H. Laurens, éditeur). Les auteurs s'abritent modestement derrière leurs photographies, qui sont en effet tout à fait artistiques, choisies avec goût sur place, très neuves en général, et reproduites en perfection. Mais ils ne se sont pas

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