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les plus touchantes que la douleur paternelle ait jamais dictées; c'est là aussi qu'on lira le mémoire posthume d'un professeur envoyé, il y a trente ans, au collège de Bivona. J'ai souvent écrit sur la triste condition du personnel enseignant italien, j'ai cité bien des faits lamentables; je n'en avais jamais rencontré de plus étranges sous-préfecture où l'on n'arrive qu'après six heures à dos de mulet et point toujours sans escorte militaire, rues pleines de fondrières, et point éclairées la nuit, auberges où l'on ne peut manger que ses provisions, professeurs ramassés dans les bureaux de toutes les administrations publiques, classe où l'épaule gauche du professeur sert de gouttière et où l'on reçoit tous les matins la visite des pourceaux, uniques balayeurs de la cité, etc.

Mais peut-être le plus grand intérêt du livre est-il encore dans la personne de l'auteur qui s'y montre juste assez pour faire regretter de ne pas la voir plus souvent. Non seulement à propos de Giusti, de Centofanti, on reconnaît la haute idée qu'il se fait des devoirs de sa profession, sa malice qui n'est qu'une forme de son bon sens; mais, à plus d'un endroit, nous découvrons l'homme qui s'est jadis jeté dans la bataille et n'en est sorti qu'au moment où il n'y avait plus de dangers à courir. Le titre de l'ouvrage promet à demi une autobiographie espérons qu'une autre fois M. d'Ancona nous donnera, non plus les Mémoires des autres, tout attachants qu'ils sont, mais les siens.

Charles DEJOB.

— M. Alf. TORP commence la publication d'Etruskische Beiträge (Erstes Heft, Leipzig, J. A. Barth; 1902; VI-110 pp. in-8°; prix: 6 mk.). Contrairement à l'opinion de M. Pauli, le professeur de Christiania veut établir que l'étrusque a des formes verbales où le présent et le passé se distinguent par des désinences spéciales. Une deuxième étude est consacrée aux noms de nombre, spécialement d'après le texte d'Agram. Enfin, M. Torp discute quelques formes nominales, le pluriel en -r, la désinence casuelle -ri, les formes en strets. S.

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- Le troisième et dernier fascicule du premier volume du manuel de Möller vient de paraître : Lehrbuch der Kirchengeschichte von Dr Wilhelm MoEller; Erster Band, Die alte Kirche, zweite Auflage neubearbeitet von Hans von SCHUBERT, Tübingen u. Leipzig, Mohr, 1902; xx et pp. 465-842 (prix : 8 Mk.; prix du volume complet 20 Mk. 50). Ce fascicule comprend l'histoire depuis le règne de Julien jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident (476). L'ouvrage est très sérieusement composé et la lecture en est fort agréable, ce qui n'exclut pas une bibliographie soignée. Dans ce fascicule, le long chapitre sur l'organisation et la vie intérieure de l'Église sous Constantin et ses successeurs est tout particulièrement intéressant. Naturellement, il reste peu de chose du vieux Möller. M. von Schubert nous donne un livre nouveau, où tous les résultats acquis depuis vingt ans ont trouvé leur place. Un index détaillé termine le volume. — L.

- Un des livres qui ont eu le plus de succès dans l'enseignement du moyen âge vient d'être l'objet d'une édition critique : Remigii Autissiodorensis in artem

Donati minorem Commentum; ad fidem codicum manu scriptorum edidit W. Fox, S. 1; Lipsiae, in aedibus B. G. Teubneri (Bibliotheca teubneriana), MDCDII; XII100 pp. in-18. Remy d'Auxerre, mort vers 908, appartient à l'une des dernières générations de maîtres formées par l'école carolingienne. Disciple d'Heiric d'Auxerre, il se rattache à Alcuin par l'intermédiaire de Loup de Ferrières et de Rhaban Maur. Le texte est établi sur neuf manuscrits et deux anciennes éditions. Le meilleur des manuscrits est à Munich, 14673, du xe siècle. Les services que peut nous rendre cet opuscule sont divers. Il est intéressant de constater, p. 83, 28, le sens de « boucher » donné à macellarius. D'autre part, tandis que Stace est à l'époque du Liber glossarum le poète classique, ici, c'est Virgile; Stace n'est même pas cité, non plus qu'Ovide. En dehors de la Bible et de quelques Pères, les auteurs cités sont Horace (2 fois), Juvénal (1), Perse (3), Salluste (1), Térence (4, dont 3 passages de l'Eunuque); il y a par contre 41 citations de Virgile. — P. L. M. Karl MÜLLER a entrepris depuis vingt ans environ la publication d'une Histoire de l'Église dans la collection de manuels (Grundriss der theologischen Wissenschaften) édités chez Mohr. Il vient de nous donner le deuxième fascicule de la première moitié du deuxième volume : Kirchengeschichte von K. Müller, Zweiter Band, Zweites Heft, Schluss des ersten Halbbandes, mit einer Karte ; Tübingen u. Leipzig, Mohr (Siebeck), 1902; xv et pp. 177-571; in-8°; Prix : 6 Mk. 80. Ce fascicule contient l'histoire de 1517 à 1560 environ. Il forme donc un tout, puisque c'est essentiellement une histoire de la Réforme. L'auteur y a condensé une grande quantité de renseignements. La bibliographie est soignée : la bibliographie générale de la Réforme allemande occupe à elle seule dix pages de petit texte; celle des autres pays est moins bien traitée, comme l'histoire même du protestantisme hors de l'Allemagne : Calvin et Genève n'ont que vingt pages. Cette disproportion s'explique d'ailleurs et je la constate plutôt que je ne la critique. Nous serons heureux d'avoir en France sur la Réforme allemande un manuel court et complet. Il serait encore plus pratique si l'éditeur l'avait fait coudre. La carte retrace par des couleurs différentes les progrès de la Réforme en Allemagne et en Suisse : elle est la bienvenue. L.

- L'American Journal of archaeology, no 2 (avril-juin) contient les articles suivants A. TARAMELLI, Cretan expedition of the Institute, XXI, Gortyna ; W. H. GOODYEAR, Architectural refinements in Italian church; H. N. FOWLER, Archaeological discussions (juillet-déc. 1901), Bibliography of archaeological books (1901). L'article de M. Goodyear est consacré à une question qu'il étudie depuis longtemps: les écarts volontaires de la ligne droite dans les constructions d'Italie, soit en plan (cloître des Célestins de Bologne, de Saint-Zénon de Vérone), soit en élévation (cathédrale de Vicence, Saint-Augustin d'Orvieto, Saint-Ambroise et Saint-Eustorge de Milan, façades de la cathédrale de Pise, de Saint-Michel de Paire, de Saint-Ambroise de Gênes, de Saint-Marc à Venise). Ainsi des raffinements constatés depuis longtemps dans l'architecture grecque se retrouvent en Italie. Voici le sommaire du no 3 (juillet-septembre): Miss M. G. WILLIAMS, Julia Domna, R. B. RICHARDSON, The ancient fountain in the agora at Corinth; The úmαιoроs xor of Pirene; Miss M. L. NICHOLS, The origin of the red-figured technique in Attic vases; G. SCHUMACHER, Remains of a Mediaeval Christian church a Zer'in ; H. N. FOWLER, Archaeological news. Le premier article est une étude très soignée de 47 pages, où le témoignage des historiens est sans cesse complété par celui des inscriptions et des médailles.

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L.

Le volume de M. G. KURTH, Saint Boniface, 680-755 (Paris, Lecoffre, 1902;

collection « Les Saints »; IV-197 pp. in-12; prix: 2 fr.) est la première biographie du saint écrite en langue française. D'un tour oratoire et un peu emphatique, avec ses citations et ses allusions bibliques, elle ressemble à un sermon, mais à un sermon dont l'auteur est un critique. Une série de chapitres retrace la jeunesse de Boniface, ses premières années de mission, l'épiscopat, l'archiépiscopat, la réforme de l'église franque, la fondation de Fulda, la résidence à Mayence, le martyre. Ce récit a pour base la correspondance, à laquelle M. K. consacre un chapitre spécial, et les vies. Un appendice donne, au reste, une bibliographie raisonnée où les sources et les travaux modernes sont énumérés et discutés. Le lecteur sait ainsi qu'il n'a pas affaire à la vie de saint édifiante, mais à un récit sérieusement préparé. P. 4, M. K. rapporte la coutume de la nation saxonne (mos Saxonicae gentis), signalée par la vie de Willibald, d'élever dans les domaines ruraux des croix au pied desquelles le peuple se réunit pour prier; faut-il rapprocher ces croix de celles dont M. Duvau analysait dernièrement les curieuses représentations (Journal des savants, octobre 1901)? — P. 120, dernière 1., lire : prions; p. 148, n. 1, 1. 5, lire pelli. - P. L.

M. Paul THOMAS, professeur à l'université de Gand, est persuadé qu'il faut renouveler et vivifier notre enseignement des langues mortes en élargissant le cercle des lectures et en sortant du cadre purement classique. C'est pourquoi il publie des Morceaux choisis des prosateurs latins du moyen âge et des temps modernes, avec des notices et des notes (Gand, J. Vuylsteke, 1902; XVI-278 pp., petit in-8°). Cette tentative paraît avoir reçu un accueil favorable en Belgique, puisque l'Académie royale a décerné un prix à M. Thomas. Je ne veux pas discuter le principe, qui me paraît fort contestable. Mais quelques-uns des arguments indiqués par l'auteur dans sa préface sont bien fondés. « Je suis d'avis, dût-on crier au paradoxe, que la comparaison entre la syntaxe classique et la syntaxe de la moyenne et de la basse latinité, loin d'engendrer la confusion, affermira les connaissances grammaticales de l'élève » (p. x). Je suis aussi de cet avis. Les auteurs dont M. Th. a recueilli quelques pages sont Grégoire de Tours, Bède, Alcuin, Eginhard, Agobard, le moine de Saint-Gall, Liudprand, Guibert de Nogent, Galbert de Bruges, Orderic Vital, Jean de Salisbury, Guillaume de Tyr, frère Léon, les Annales de Gand, Pétrarque, Érasme, Thomas Morus, Longueil, Vivès, Clénard, Busbecq, Muret, Strada et Hugo Grotius. Chacun pour son compte pourra critiquer ce choix et réclamer en faveur d'un client; je regrette l'absence de Barclay, dont l'Argenis eut un succès comparable aux romans les plus tapageurs du XIXe siècle. Mais cela est matière de jugement personnel. Chaque auteur a sa notice; des notes éclaircissent le texte et surtout attirent l'attention sur les particularités ou erreurs de langue. Il est superflu d'insister sur ce qu'un latiniste de la valeur de M. Thomas a pu y dépenser de science sous une forme modeste. Paul LEJAY.

H. LOGEMAN. Elckerlijc-Evergman, de vraag naar de prioriteit opnieuw onderzocht. Gand, Vuylsteke, 1902. 175 pp. in-8°. Il existe deux moralités de même sujet qui présentent des caractères d'étroite parenté : l'une, flamande, est intitulée Elckerlijc, et attribuée par M. Logeman à Pieter Dorland de Diest 1 autre, anglaise, s'appelle Everyman. En 1892, M. Logeman avait placé en tête de son édition de la pièce flamande une introduction dans laquelle il accordait la priorité à Elckerlijc; en 1897, dans sa thèse de doctorat, M. de Raaf s'efforça de démontrer qne celle-ci revenait à Everyman. M. Logeman a écrit ce livre pour démontrer que son adversaire s'est trompé. Vers par vers, il analyse

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REVUE CRITIQue d'histoire ET DE LITTÉRATURE

minutieusement les deux œuvres et en arrive à conclure qu'Elckerlijc est bien la plus ancienne. Cet ouvrage paraît fort bien fait. - Victor TOURNEUR.

M. Albert COLLIGNON public des Notes historiques, littéraires et bibliographiques sur l'Argenis de Jean Barclay (Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1902, 185 pp. et portrait de Barclay en phototypie d'après une gravure de Larmessin père). Il a sur ses devanciers, Boucher, Dupond et Koerting,l'avantage d'utiliser la correspondance de Peiresc publiée par Tamizey de Larroque. Peiresc se prit d'une grande amitié pour Barclay et à l'aide de ses lettres, on suit d'abord l'éclosion et la rédaction de l'Argenis, puis après la mort de Barclay, le sort du roman à travers les discussions des libraires et les impertinences des traducteurs. D'autre part, M. Ch. Urbain a publié des lettres de Barclay lui-même. Ces documents permettent sinon de renouveler complètement, au moins de préciser et la vie de Barclay depuis 1607 et l'histoire de l'Argenis. C'est ce que fait M. C. avec un soin et un intérêt assez inattendus. M. C. analyse le roman, en montre comme la triple perspective, roman d'amour, essai de philosophie politique, livre à clé. Il en fait sentir à la fois les qualités et les défauts, et son caractère, d'être tout latin, ce par quoi il diffère essentiellement du Télémaque. Il montre que l'influence de Pétrone est insignifiante. Il étudie la latinité de l'Argenis, bigarrée, mais vivante. P. 142, timere, non dubitare, ne sont suivis de l'infinitif dans la langue classique qu'en un sens particulier, cf. Riemann, Syntaxe lat., § 182. L'analyse des pièces tirées par Du Ryer et par Calderon de l'Argenis, ainsi qu'une précieuse bibliographie, terminent cette brochure curieuse et érudite.- Paul LEJAY.

De 1885 à 1901 M. Ammann, professeur au collège municipal de Krumau, a fourni régulièrement, à part une interruption de trois ans, un programme (Jahresbericht) annuel consacré à l'étude des rapports qui existent entre la Chanson de Roland de Conrad et le Charles de Stricker. Ces quatorze programmes ont été réunis et forment un volume représentant un labeur considérable (Das Verhält niss von Strickers Karl zum Rolandslied des Pfaffen Konrad mit Berücksichtigung der Chanson de Roland. Wien, A. Pichlers Witwe und Sohn, 1901. Gr. in-8°, 384 pp., 15 m.). Le sujet était digne de cet effort: nombre de questions d'une certaine gravité se posent à l'occasion de la Chanson de Roland allemande, qui est une imitation de la Chanson de Roland française et qui a été elle-même imitée dans le Charles de Stricker, ainsi qu'au sujet de la nature de l'imitation de Stricker. Avec une patience et une abondance de documentation qu'on ne saurait trop louer M. A. a recueilli les analogies des deux textes allemands, leurs divergences; il a élucidé l'origine des passages que Stricker n'a pas empruntés à Conrad; enfin, dans une dernière partie, qui constitue un chapitre intéressant de l'histoire de la langue allemande aux xne et xin siècles, il a étudié les particularités de langage qui distinguent le poème récent du poème ancien. On regrettera peut-être que l'exposition de M. A. soit trop compacte et que, malgré la table des matières placée à la fin du volume, les résultats de sa minutieuse enquête ne soient pas signalés de façon plus apparente. — F. PIQUET.

Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy-en-Velay, imprimerie Régis Marchessou

Literarisches Centralblatt, no 7: HOENNICKE, Studien zur protest. Ethik. -HAAS, Gesch. des Christentums in Japan, I. — Berachya, The ethical treatises, p. GOLLANEZ.PLEYTE. Die Buddha-Legende in den Skulpturen des Tempels von Boro-Budur. - OTTOSEN, Vor historie iudtil Dronning Margrete (bon et clair). WIESE und KAISERSWALDAU, F. W. Graf von Goetzen, Schlesiens Held in der Franzosenzeit 1806-1807 (solide et neuf). — BERNER, Der Regierungsanfang des Prinzregenten von Preussen und seine Gemahlin (très bon, beaucoup de sagacité et de mesure). - BOECK, Durch Indien in das verschlossene Land Nepal. - Catalogue of the library of the India office, II, 3. Die Oracula Sibyllina, p. GEFFCKEN; id. Composition und Entstheungsgesch. der Orác. Sib.- LEGAY, Hugo jugé par son siècle. - HOLLECK-WEITHMANN, Zur Quellenfrage von Much ado about nothing. BRANDSTETTER, Das Lehnwort.- Bettine von Arnim und Friedrich Wilhelm IV, Briefe u. Actenstücke, p. L. GEIGER. — K.-E. SCHMIDT, Kodoba und Granada.

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
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