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Politique sociale et économie politique (Questions fondamentales), par Gustav SCHMOLLER, professeur à l'Université de Berlin, traduction revue par l'auteur, I vol. in-8°, t. VI, 448 pp. Giard et Brière, éd. 1902.

Le volume qu'on nous présente sous le titre que nous venons d'indiquer est en réalité un recueil assez disparate d'articles, d'études et de discours mis côte à côte. Il est intéressant pour l'histoire de ce qu'on a appelé le « socialisme de la chaire» allemand, et remarquable par l'abondance et la vigueur de pensée de l'auteur qui, même en français, donne l'impression d'une grande éloquence. Mais est-ce la faute de l'origine de ces morceaux dont, en majorité, les uns sont de la polémique pure, les autres des discours académiques? Ils manquent en général de précision aussi bien dans l'argumentation que dans les conclusions. Aussi vif contre le collectivisme que contre l'école libérale, l'auteur parle souvent de la nécessité d'une « réforme sociale ». « Ce que je considère comme légitime dans le mouvement actuel de l'état, écrit il, c'est la réforme sociale. Ce n'est qu'en conservant une nombreuse classe moyenne, en élevant à un degré supérieur de civilisation nos classes inférieures, en augmentant leurs revenus, que nous pourrons échapper à l'évolution politique qui ramènerait alternativement la domination du capital et celle de l'État. » Sur ce but tout le monde serait, je le crois, facilement d'accord avec M. Schmoller. L'étude seule des moyens peut amener des divergences. M. S. a grande confiance, pour trouver ces moyens, dans ce qu'on pourrait appeler l'éclectisme économique, c'est-à-dire une science sociale sans doctrines, se faisant au jour le jour par l'observation des faits, repoussant tout à priori et tout principe théorique, et guidée par le désir de réaliser une justice sociale. Il est difficile cependant de procéder à l'action sans partir d'un jugement, celui-ci fût-il le résultat d'une expérience passée. L'objectivité absolue en pareille matière est un mirage. Au fond, dans le débat entre l'école dite orthodoxe et l'école dite historique on a beaucoup joué sur les mots : l'une ne peut pas se passer des faits, et l'autre ne peut pas ne pas aboutir à des principes. Il y a seulement tendance plus marquée vers l'une ou l'autre des méthodes. M. S. analyse et caractérise avec justesse les procédés de la méthode d'observation, et les chapitres qu'il consacre à ce sujet sont plus intéressants que ceux de sa longue polémique (d'ailleurs déjà assez ancienne) avec M. de Treitschke. L'étude sur l'évolution et en quelque sorte l'élargissement continu de l'idée de justice dans les sociétés humaines est particulièrement suggestive.

Eugène d'EICHTHAL.

fautes d'impression suivantes qui nous paraissent surtout fâcheuses: la forme arménienne du nom français Renault transcrite avec un t au lieu d'un d final (p. 22), les élargissements enu, au lieu de enn (p. 57); le v. irlandais Fiorgyn au lieu de v. islandais (p. 101).

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REVUE CRITIQue d'histoire ET DE LITTÉRATURE

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 19 décembre 1902.

L'Académie nomme correspondants étrangers: MM. Murray, conservateur au Musée Britannique, et Friedländer; correspondants nationaux : MM. Brutails, Gsell et Cosquin.

M. Senart donne lecture d'une lettre de M. A. Foucher relatant une manifestation en l'honneur de l'Ecole française d'Extrême-Orient qui s'est produite au Congrès des Orientalistes récemment tenu à Hambourg.

M. Merlin, membre de l'Ecole française de Rome, rend compte des fouilles qu'il exécute depuis deux ans à Dougga (Tunisie), sous la direction de M. Gauckler.M. Cagnat présente quelques observations.

Séance du 26 décembre 1902.

M. Philippe Berger, président, adresse à M. Henri Wallon, secrétaire perpétuel, les félicitations de l'Académie, à l'occasion de son entrée dans sa 91 année.

Sont élus pour l'année 1903: président de l'Académie, M. Georges Perrot; viceprésident, M. Louis Havet.

Sont élus membres de la Commission administrative centrale MM. Delisle et Croiset.

L'Académie procède à l'élection des commissions suivantes :

Antiquités de la France: MM. Delisle, Meyer, Héron de Villefosse, Longnon, Viollet, de Barthélemy, de Lasteyrie, Reinach.

Travaux littéraires : MM. Delisle, Bréal, Paris, Barbier de Meynard, Meyer, d'Arbois de Jubainville, Croiset, de Lasteyrie.

Fondation Garnier MM. Barbier de Meynard, Senart, Hamy, Barth.

Fondation Piot: MM. Delisle, Heuzey, Héron de Villefosse, Saglio, de Lasteyrie. Collignon, Babelon, Pottier.

Prix Gobert: MM. Delisle, Paris, Meyer, Valois.

M. Salomon Reinach, continuant l'exposé de la méthode, montre que les supplices éternels dont auraient été affligés aux Enfers Tityos, Tantale, Ixion, les Danaïdes, etc., s'expliquent comme celui de Sisyphe, par l'interprétation erronée de vieilles œuvres d'art. Ainsi les Danaïdes avaient, suivant une tradition, introduit d'Egypte en Argolide l'art de forer les puits; comme elles avaient apporté de l'eau dans un pays jusque-là très aride, on les figura comme des porteuses d'eau et cette image fut interprétée plus tard comme celle d'un châtiment perpétuel. Un exemple particulièrement instructif des erreurs de l'exégèse populaire est fourni par la plus ancienne description connue de l'Enfer chrétien, qui fait partie de l'Apocalypse de saint Paul, découverte en 1891 en Egypte. Ceux et celles dont les amours ont transgressé les lois naturelles, sont représentés comme se précipitant sans cesse du haut d'un rocher; une fois tombés en bas, délinquants el délinquantes sont ramenés au sommet du rocher par des démons, s'en précipitent de nouveau, et ainsi de suite jusqu'à la consommation des siècles. M. Reinach montre que l'idée de cette peine singulière, infligée à des hommes et à des femmes qui ont péché d'une certaine manière, résulte d'un malentendu suggéré par des œuvres d'art païennes. Il établit qu'il existait un tableau où Sappho, dont la réputation est connue, était figurée se jetant du haut du rocher de Leucade, et qu'on possédait à Athènes même la statue d'un jeune homme représenté comme se précipitant la tête baissée du haut de l'Acropole, victime d'un désespoir d'amour dont l'objet n'était pas une Athénienne. Ainsi Sappho et son pendant, figurés sur des tableaux de l'Enfer dans les actes qni avaient mis fin à leur existence, devinrent, aux yeux des Grecs peu instruits qui regardaient ces peintures, les prototypes des égarements que la tradition leur attribuait et des châtiments que les Enfers réservaient à leurs imitateurs.

Léon DOREZ.

Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

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Abriss der griechischen Lautlehre. - GABRIEL, Friedrich von Heyd en mit besonderer Berücksichtigung der Hohenstaufendichtungen. MUTHESIUS, Goethe als Kinderfreund. - Fr. Th. VISCHER, ShakespeareVorträge. 4. Bd. : König Johann. Richard II. Heinrich IV. Heinrich V. -SCHLACHTER, Spottlieder in französischer Sprache, besonders auf die Franzosen, aus dem Beginne des siebenjährigen Krieges. FRIEDWAGNER, Frau von Staels Antheil an der romantischen Bewegung in Frankreich. - HUSZAR, Honoré de Balzac. HUSZAR, Honoré de Balzac. - HACKMANN, Die Schlacht bei Gaugamela (n'avance pas la science).- TITZ, Cassiodors Stellung zu Theoderich III. MÜLLER, Das Itinerar Kaiser Heinrichs III, 1039 bis 1056. DAENELL, Die Hansestädte und der Krieg um Schleswig. KOSER, König Friedrich der Grosse (très bon). Geschichte des russisch-türkischen Krieges auf der Balkan-Halbinsel 1877/78. Bearb. von Krahmer. -TARIEL, La campagne de Chine (1900-1901) et le matériel de 75. BERG, Die wichtigste geographische Litteratur. - ASCHAFFENBURG, Das Verbrechen und seine Bekämpfung. Kriminalpsychologie. HARTUNG, Die bayerischen Landstrassen, ihre Entwicklung im 19. Jahrh. und ihre Zukunft. — R. von HIPPEL, Zur Vagabundenfrage. - N. de G. DAVIES, The rock tombs of Deir el Gebrâwi.

Literarisches Centralblatt, no 51-52 HEINRICI, Das Urchristentum (esquisse). FECHNER, Zend-Avesta; WUNDT, Fechner. - KOLB, Die Anfaenge des Pietismus u. Separatismus in Württemberg. - LINDNER, Weltgesch. seit der Völkerwanderung, I und II (bon et fait bien augurer de l'ensemble). RUGE, Columbus, 2e éd. F. MÜLLER, Beitr. zur Culturgesch. der Stadt Demmin. -BÜSCHING, Die Handelsbezieh. zwischen England u. seinen Kolonien bis 1860. - DORYS, Abdal-Hamids Privatleben. BIGELOW, Die Völker im Kolonialwettstreit. D'HAUTERIVE, La Moldavie en 1787.- Sibawaiki p. JAHN, 23-30. A. MEILLET, L'arménien classique (cf. le présent no). RÖMER, Studien zu Aristophanes, I. SAKELLAROPOULOS, Livius Andronicus (en grec). DEBERRE, La vie littéraire à Dijon au XVIII siècle. Yvain, p. FOESTER, 2° éd. Goethes Werke, éd. HEINEMANN, V et VI. - Grabbe's Werke, IV. - STIEDA, Ilmenau und Stützerbach. C. F. MÜLLER, Zur Sprache Fritz Reuters. TORBJÖRNSSON, Die gemeinslavische Liquidametathese.

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