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début de son étude, sur la valeur de l'optatif dans le discours indirect (p. 1-6).

Am. HAUVETTE.

Demetrius, On Style (πep! éрunveías), the greek text with introduction, translation, facsimiles, etc... by W. Rhys ROBERTS, Cambridge, University Press, 1902, 1 vol. de 328 pp. in-8.

M. W. Rhys Roberts nous avait annoncé ce livre dans sa récente édition des Trois lettres littéraires de Denys d'Halicarnasse (1901). Les deux ouvrages, composés suivant le même plan, méritent les mêmes éloges. L'auteur est de ceux qui ne ménagent pas leur peine : préface, introduction, traduction, notes critiques et explicatives, glossaire, bibliographie, index, planches phototypiques, rien n'y manque; et je dois encore ajouter à cette énumération déjà longue un feuillet curieux, inséré entre le titre du volume et la préface. Au recto de ce feuillet, M. R. a placé cette dédicace latine en beaux caractères épigraphiques Juventuti lucide scribendi et venuste studiosae hanc editionem; et il a encadré cette inscription entre une citation d'Aristote (λέξεως δὲ ἀρετὴ σαφῆ καὶ μὴ ταπεινὴν εἶναι), et une autre de Denys d'Halicarnasse (ἐπτόηται γὰρ ἅπασα νέου ψυχὴ περὶ τὸν τῆς ἑρμηνείας ὡραϊσμόν). Au verso du même feuillet se lisent plusieurs pensées d'Aristote, de Milton, et cette phrase de Cicéron : ad dicendum si quis acuat aut adjuvet in eo juventutem, vituperetur? M. Roberts, on le voit, ne dissimule pas ses intentions: la rhétorique grecque n'est pas, à ses yeux, lettre morte; elle peut et doit servir encore de nos jours à tous ceux qui ont le souci de bien écrire et de bien parler. Cette préoccupation ne se marque d'ailleurs dans le livre de M. Roberts que par un besoin particulier de clarté si l'auteur a songé en écrivant à l'éducation de la jeunesse, il n'a rien négligé pour imprimer à son œuvre un caractère scientifique, et il a réussi à nous donner une utile contribution à l'histoire de la critique chez les Grecs.

AM. HAUVETte.

Dr Santi CONSOLI. Libero docente di letteratura e lingua latina nella R. Università di Catania. L'autore del libro « De origine et situ Germanorum ». Ricerche critiche, Roma, Loescher 1902. 133 pp. in-8°.

On ne gagne que sur les riches. Parmi eux, en fait d'auteurs, est naturellement Tacite, et il y a longtemps qu'il a été visé par les hyper. critiques; d'habitude on lui conteste le dialogue; vouloir lui ôter la Germanie pour la donner à Pline l'ancien, est plus nouveau : c'est ce que tente un professeur de Catane, d'ordinaire très prudent et connu

jusqu'ici par de bons travaux sur les néologismes dans Pline le jeune, dans les Bucoliques et les Géorgiques'.

Nous n'avons aujourd'hui que la première partie du travail. M. Santi Consoli compte y ajouter comme complément une étude sur le lexique, sur la syntaxe et le style des deux auteurs. Pour l'instant, il compare leurs idées. Cinq chapitres : 1o examen critique des renseignements que nous avons sur le temps où fut écrite et publiée la Germanie; 2o la Germanie dans la tradition des écrivains jusqu'au temps de la Renaissance; 3o la Germanie dans la tradition manuscrite; 4° la Germanie comparée avec l'histoire naturelle de Pline; 5o la Germanie comparée avec les œuvres de Tacite.

Rien qu'à l'énoncé de cette série, on sent que notre attention est appelée sur des points d'importance toute différente; le premier chapitre prime tous les autres; le second n'est qu'une transition pour passer au troisième chapitre; celui-ci est intéressant, mais je ne crois pas qu'on puisse en tirer rien de concluant : mettons que le manuscrit d'Enoch ou le manuscrit initial de la Germanie n'ait pas porté originairement le nom de Tacite et que ce nom ait été ajouté par les humanistes; qu'il y ait eu là-dessus préjugé du Pogge, calcul ou illusion des moines détenteurs des manuscrits originaux ou en copie: pour la Germanie comme pour le dialogue, peut-on soutenir que l'argument soit décisif? De même pour les deux derniers chapitres. Que sur un pays assez mal connu, deux auteurs contemporains aient su et aient dit les mêmes choses, contingent assez médiocre d'ailleurs, quoi de plus naturel? Les divergences de forme, de détails, d'orthographe que relève M. S. C., sont, comme preuves, insignifiantes; et quant à la différence de ton entre la Germanie et les autres ouvrages de Tacite, elle s'explique assez par le cadre et par le but de l'ouvrage : M. S. C. lui-même croit avoir le droit d'admettre que Pline, dans ses Guerres de Germanie dont nous aurions ici un extrait, pouvait s'exprimer autrement que dans son Histoire naturelle. Il est vrai que ceci ne paraît pas si clair et que la grande objection à faire à M. S. C. sera toujours. qu'aucun lettré ne mettra jamais sur le même rang Pline l'ancien et Tacite. De l'un à l'autre il y a loin à tous les points de vue. Et la vérification est facile : Müllenhoff, dans sa Germania antiqua, a réuni à la suite du traité que la tradition attribue à Tacite tous les textes anciens qui touchent au même sujet; les extraits de Pline occupent là trente pages; quiconque passera de ces pages au traité lui-même ou inversement, aura, du premier coup, l'impression qu'il est impossible que les deux ouvrages soient du même auteur: voilà l'écueil sur lequel viendront inévitablement se briser toutes les thèses comme celle-ci, et cette conclusion, moins subjective qu'il ne semble, vaudra toujours contre tous les arguments. D'autre part, l'on ne gagne rien à laisser cette

1. Voir la Revue de 1901, I, pp. 28 et 477.

question de style pour nous représenter les deux hommes, leur vie, leurs idées, leur tour d'esprit, leurs préférences politiques : ce serait pis encore, et par ce côté, l'on ne comprendrait même pas qu'on établit ici aucune comparaison. Comment croire que le crédule, que le bon Pline ait été jamais capable, je ne dis pas de tels éclairs qui restent dans toutes les mémoires, mais simplement des vues élevées, du jugement libre et réservé qui se marque si vivement à la fin de la Germanie comme aussi en tant de pages du traité ?

Pour plus de clarté, j'ai couru au but et j'ai mis en pleine opposition le début et les conclusions de la brochure. Mais si l'on suit M. S. C. dans son argumentation telle qu'il la présente, que d'objections viennent à l'esprit! Il y a dans notre texte de la Germanie des allusions à des faits postérieurs à la mort de Pline l'Ancien. M. S. C., pour s'en débarrasser, profite très habilement d'une hypothèse que M. Nissen', je crois, a proposée le premier et d'après laquelle Pline le jeune, en publiant les histoires de son oncle, y aurait fait des retouches. Si l'on admet ce procédé, les phrases gênantes deviennent des additions de l'éditeur ou des interpolations d'autre origine : est-ce donc chose qui s'accordera si facilement ?

Ai-je besoin d'ajouter que M. Santi Consoli profite des lacunes qui se trouvent dans l'histoire et dans la chronologie du premier siècle et aussi des difficultés que présente l'interprétation de mainte phrase de Tacite pour tirer le texte à lui; qu'il use et abuse partout du raisonnement ex silentio, le plus décevant qui existe; qu'il tire de petits faits sans importance des conclusions que personne ne lui accordera 3?

En lisant comme en fermant le livre on remarque, non quelque chagrin, quel contraste forme ici le soin, l'exactitude du détail avec l'énorme erreur qui est au fond et où tout doit tendre. Que de travail dépensé en pure perte! Voilà donc où peuvent aboutir les arguments habituels aux philologues; il arrive que retournés, ils servent à étayer des paradoxes et aident un bon esprit à se tromper à plaisir ‘.

Emile THOMAS.

1. Voir surtout Rhein. Museum, XXVI (1871), p. 544 et suiv. Le rapprochement est de moi; mais je suppose que M. S. C., très bien informé pour le reste, connaît aussi cet article.

2. Surtout naturellement la phrase du ch. xxxvII: ex quo si... vincitur, où il est fait mention du second consulat de Trajan; phrase qui, d'après M. S.C., jure avec le reste du chapitre et trouble tout le raisonnement. M. S. C. relève cinq autres passages où les commentateurs s'accordent à trouver des allusions à des événements postérieurs à 79, et que naturellement il trouve moyen d'expliquer autrement.

3. Par exemple M. S. C. note que les Cimbres sont nommés sans les Teutons (p. 29, n. 1); que la Germanie ne contient pas d'allusions aux événements postėrieurs au règne de Vespasien et passe brusquement au second consulat de Trajan (p. vii et p. 38 et suiv.) etc.

4. Pourquoi pas d'index bibliographique? Les indications nécessaires pour comprendre certains renvois ne se retrouvent pas toujours facilement. — P. 65, à la fin

SANVISENTI (Bernardo). I primi influssi di Dante, del Petrarca e del Bocoaccio sulla letteratura spagnuola con appendici di documenti inediti. Milan, Hoepli, 1902. In-8° de xvi-463 pages, 7 fr. 50.

Un des principaux attraits de ce livre consiste dans l'idée avantageuse qu'il donne de la forte culture scientifique reçue dans les Universités italiennes. Muratori serait ravi et les professeurs romantiques d'il y a cinquante ans seraient confondus s'ils voyaient la probité qu'elles enseignent à porter dans la critique. M. Sanvisenti entreprend d'étudier l'influence des trecentisti sur les vieux écrivains espagnols. On croirait que, cédant à une inclination bien naturelle, il va, non pas tant pour justifier la peine qu'il a prise que pour faire honneur à sa patrie, exagérer, si peu que ce soit, les services rendus par Dante, Pétrarque et Boccace aux ancêtres de Lope et de Cervantes. La tentation devait être d'autant plus grande que des savants espagnols penchent à leur égard vers un excès chevaleresque de gratitude. Or, M. S. s'applique surtout à montrer que sans doute d'assez bonne heure Castillans et Catalans ont lu et goûté les trecentisti, mais qu'ils avaient la tête encore pleine de nos trouvères et troubadours et qu'ils ont pris d'ordinaire aux maîtres italiens ce par où ceux-ci ressemblaient aux maîtres français. Franc. Impérial emprunte quelques détails à Dante, mais pour leur donner la couleur du Roman de la Rose; Ruy Paez de Ribera, que l'on croit son disciple dans le culte de Dante, doit à ses propres souffrances, et non à la Divine Comédie, l'énergie dont il peint la pauvreté; Ganzalo Martinez de Medina n'avait pas besoin de Dante pour attaquer les malversations de toute nature avec la vivacité de D'Ayala et de l'archiprêtre de Hita. Boccace a certainement confirmé dans leur humeur misogyne Alfonso Martinez et Juan Roiz, mais ils n'ont su lui prendre que la partie traditionnelle du Corbaccio; Mallol, Jordi, Ausias March laissent à Pétrarque, en l'imitant, tout ce qu'il a d'original. M. Sanvisenti n'a pas de parti pris; il relève dans un traité didactique de Canals tout un long passage de l'Africa du poète de Vaucluse; il soutient contre M. Menéndez y Pelayo, qu'Alonso De Luna a expressément imité et plus d'un endroit le De claris mulieribus de Boccace; mais son grand souci est de ne pas exagérer l'intérêt des rapprochements qu'il signale, dût le lecteur le prendre en mal et fermer le volume avant la fin. On doit toutefois reconnaître, non seulement qu'il a courageusement

de la première note, il eût fallu indiquer plus clairement qu'il s'agit de l'édition Hachette (dans la collection destinée aux professcurs), et de plus rectifier la date : lire 1875.-Tout ce qui est dit du texte de Quintilien p. 3, fin de la n. 7, est confus et inexact. La discussion sur le texte de la Germanie p. 18, en haut, me paraît bien peu solide. Bien que M. S. C. ait indiqué pour Pline l'édition Jan Mayhoff, on voit (par ex. p. 110) qu'il n'a pas le dernier volume du dernier éditeur et qu'il en reste au texte de von Jan souvent fort différent.

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fouillé les bibliothèques, qu'il connaît la littérature du sujet, mais qu'il met en lumière certains faits curieux, par exemple les compositions poétiques inspirées par la mort du marquis de Santillana, où l'on voit Dante, Pétrarque, Boccace célébrer à l'envi le défunt et Dante déclarer n'être connu que grâce à lui ! L'ouvrage est très bien imprimé, sauf que les parenthèses y sont remplacées par des points et virgules et que les notes sont renvoyées à la fin des chapitres; il promet en somme à l'Italie un bon hispanisant de plus.

Charles DEJOB.

Geisteshelden, 34, 35 Band. — Lessing, von K. BORINSKI. Ernst Hofmann, Berlin, 1900 (1x, 196 pp. XI, 230 pp. Chaque volume, 2 m. 40).

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Il fallait un certain courage pour tenter une biographie de Lessing après le grand travail de M. Erich Schmidt, qui semblait avoir définitivement épuisé le sujet.

M. Borinski a eu ce courage et il convient de l'en féliciter. Il a trouvé le secret d'écrire une étude pleine de vie, dans laquelle abondent les aperçus nouveaux, les rapprochements ingénieux, les anecdotes intéressantes.

Son ouvrage se divise en quatre parties: 1° l'homme de lettres; 2o le poète dramatique et le dramaturge; 3° l'archéologue et le critique d'art; 4° le théologien. D'importantes notes bibliographiques terminent chaque volume.

A vrai dire, il est nécessaire, pour goûter le livre de M. B. de connaître déjà, et jusque dans le détail, la vie de Lessing. La biographie de l'écrivain est noyée dans l'étude de ses œuvres, et cette étude, il faut bien le reconnaître, est une apologie incessante. Lessing est un Geistesheld, un précurseur, un prophète, un saint. Il est le champion de l'indépendance politique (?) littéraire et religieuse de l'Allemagne. Aux yeux de M. B., Lessing n'a guère écrit que des chefsd'œuvre. Sa logique est irréfutable, infaillible. Sa critique du théâtre français, son interprétation d'Aristote, ses théories sur la fable ont la valeur d'axiomes géométriques.

Au demeurant, M. B. quitte rarement le ton du polémiste et l'allure nerveuse, fébrile de son style fatigue assez souvent.

Au lieu d'allusions continuelles, parfois obscures, souvent étranges, aux querelles et aux questions du jour, on eût préféré un tableau de l'Allemagne littéraire et philosophique au milieu du xvir siècle, et surtout une exposition plus claire et plus impartiale de la philosophie de Lessing. Au début de son étude, l'auteur nous apprend que le mérite capital de son héros est d'avoir épuisé le concept de religion,

et l'on ferme le second volume sans savoir nettement en quoi consiste cette religion à laquelle M. B. nous invite à donner notre adhésion.

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