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qui sont les diverses branches de la littérature populaire des Esthoniens. Dans le t. II, fasc. I, pp. 8-41 des Forschungen, le Dr Oskar Kallas, après avoir cité les travaux de neuf de ses prédécesseurs et sa propre bibliographie des recueils imprimés ou manuscrits de poésies esthoniennes (p. 58-73 de Die Wiederholungslieder der Esthnischen Volkspoesie t. I, Helsingfors 1901, gr. in-8°, dans les Mémoires de la Société Finno-Ougrienne, t. XVI, part. I), constate que la première pièce de vers en esthonien fut éditée en 1695; que les chants populaires, proscrits par les Herrnhutes et les piétistes au XVIIIe siècle, furent remis en honneur au xixe sous l'influence de Herder et des poèmes ossianiques; recueillis par Hupel, Chr.-H.-J. Schlegel, Rosenplänter et ses disciples Knüpffer, Kr.-J. Peterson, par Fählmann, par H. Neus, qui édita Esthnische Volkslieder (Revel, 1850-52) et, avec Fr.-R. Kreutzwald, Mythische und magische Lieder der Ehsten (St-Pétersbourg, 1854). Ce dernier après avoir réuni, avec ses nombreux collaborateurs, 20,000 rhapsodies ou variantes en vers et surtout en prose, en composa un poème épique le Kalevipoeg (dans les Verhandlungen der gelehrten esthnischen Gesellschaft zu Dorpat, 1857-61, avec traduction allemande par C. Reinthal et Bertram). On doit à Jakob Hurt Vana Kanel, recueil d'anciens chants Esthoniens (Dorpat, 1875-1886, 2 vols.) et à M. Veske Eesti rahvalaulud (Dorpat, 1879, 1883, 2 fasc.). Les Finnois qui, par leur Kalevala et leur Kanteletar, ont été les initiateurs des profondes études démomathiques chez les peuples de leur race ne pouvaient manquer de prendre part à ces travaux : la Société de littérature de Helsingfors a mis sous presse les Chants des Esthoniens du gouvernement de Pskov (en deux volumes); le Kalevipoeg a été édité à part à Kuopio (1862) avant de l'être en Esthonie par V. Reiman et F. Löwe (Revel, 1900), et Ahlqvist, J. Krohn, Mustonen ou Lönnbohm (Virolaisia Kansanrunoja. Helsingfors 1893), O. Kallas (1894, 1900, 1901) ont publié des pièces détachées ou des recueils de chansons et de traditions esthoniennes.

Ce sont principalement les poésies qui font l'objet des publications susmentionnées. D'après une substantielle notice de K. Krohn (dans les Forschungen, t. II, fasc. 2, pp. 71-77 de l'Anzeiger), M.-J Eisen, pasteur à Kronstadt, a tiré de sa propre collection, qui comprend plus de 43,000 pièces, de multiples spécimens en prose de la littérature populaire des Esthoniens, qu'il a publiés en 28 fascicules (Revel, Dorpat ou Narva), en n'y faisant que des retouches de style ou d'orthographe, et O. Kallas a édité 80 contes des Ljutzines ou Esthoniens du gouvernement de Vitebsk (Dorpat, 1900), On évalue à 200,000 (dont 20,000 contes et traditions en prose) les spécimens recueillis dans un petit pays qui, sous ce rapport, ne le cède en rien à beaucoup d'autres contrées plus peuplées et beaucoup plus étendues.

E. BEAUVOIS.

Charlus-Champagnac et ses seigneurs, par le D' Louis DE RIBIER. Paris, H. Champion; Riom, U. Jouvet, 1902. In-8° de iv-303-xv pages. Prix : 8 fr.

Le château de Charlus-Champagnac, situé en Champagnagnès, paroisse de Bassignac (Haute-Auvergne), fut d'abord le siège d'une châtellenie, qui fut érigée en baronnie au xve siècle en faveur du vicomte de Turenne, et en comté près de deux siècles après, au profit de Charles de Lévis. Il appartint aux familles de Ventadour, de Roger de Beaufort, de Turenne, de Lévis, de Castries et de Pestel-Cassiac. M. de Ribier a tenté d'en écrire l'histoire et de rapporter la biographie de ses différents seigneurs, en accompagnant son étude de notes et de documents sur le Champagnagnès, les églises, chapelles et monastères élevés sur ce territoire. Il a divisé son livre en deux parties: 1° Monographie du château; 2o Chronologie des seigneurs. Mais il n'a pas su aussi bien diviser sa matière, ce qui a amené une certaine confusion et pas mal de désordre dans sa rédaction.

Son érudition historique est aussi assez courte; de plus, les pages de son ouvrage fourmillent de fautes d'impression, et l'erratum final est loin de réparer toutes les négligences du texte. Rectifions donc au moins quelques erreurs.

Page 5 et 6 L'auteur donne l'analyse d'un certain nombre de documents du XIIIe et des premières années du XIVe siècle, où figurent Guillaume de Charlus, Rigaud de Charlus, Hugues de Charlus, etc. << Tous ces personnages, dit-il, ne sont que des cadets de famille, peut-être même des bâtards, qui suivant l'usage du temps, ont abandonné leur nom patronymique pour adopter celui du manoir familial. » Et il appuie cette affirmation d'exemples du xvIe siècle! Ce ne sont pas en effet les seigneurs du pays, puisqu'à la même époque les Ventadour sont possesseurs du château, mais ce ne sont pas davantage des cadets de cette famille. Il est très fréquent, au XIIe ou x siècle, de voir des noms de localités portés par des individus et cela ne prouve qu'une chose, c'est qu'eux-mêmes ou leurs ancêtres étaient originaires de ces localités. Il est donc inutile d'essayer de rattacher ces Guillaume, Rigaud, Hugues de Charlus et autres aux Ventadour, seigneurs du pays. — Pages 9 et 10. M. L. de Ribier cite et analyse des documents qu'il sait lui-même faux et prétend malgré tout tirer quelque enseignement de leur contenu. C'est bien inopportun; il faudrait pour cela s'appuyer sur des pièces authentiques, qui font aussi défaut. Page 46 Le nom de M. Moranvillé est estropié en Morainvillé. Pages 64 et 226: Lire Amanieu, au lieu de Amanjeu. Page 69: Lire 10 juin 1460, au lieu de 1560.- Page 71, note: litre funèbre, au lieu de listre. - Page 77 Saint-Ruf, près de Valence, au lieu de Saint-Rulf. - Page 112: Gonzague, au lieu de Gonsagues.

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Page 118, note 2: Tissandier n'est pas la forme romane du mot Textoris. Pages 131 et 132: Il n'est pas de brefs d'Alexandre III

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Page 134 Cent

Même page: Jean

en 1163; le document en question est une bulle. sols rédituels pourquoi pas cent sous de rente? le Meingre, comte d'Alest; de même, pages 223, 224, 226, etc., il est question du château d'Alest. C'est Alais, dans le Gard. Page 135, Ire ligne Antoinette de Turenne, consorte de Jean le Meingre; quel est ce langage? - Page 142 Pierre Boutin ne traduit pas Petrus Boti, mais Botini. - Page 152 : Quelques phrases sur la féodalité sont inspirées des idées reconnues fausses depuis longtemps: « le régime féodal était sorti du triomphe des mœurs germaines; avec lui disparut la distinction des races... » — - Pages 158 et 161: Le fils de la Rochefoucault était prince de Marcillac et non de Marcillat. Page 167: Corriger Nerwende en Nerwinde. - Page 172: duc de Lévy, en Lévis.

Page 201. Adhémar de la Garde du Monteil, en de Monteil. Page 207 les florins d'or «< cugny de Florence » (sic) auraient pu être désignés du coin de Florence. - Page 208: « Helias de Nolac, domicellus de Nolaco » est traduit par Hélie de Noailles, au lieu de Nolhac (voir encore page 268). - Page 212: Le Bagneux que l'auteur place en Vivarais est Bagnols-sur-Cèze en Languedoc, diocèse d'Uzès. — Il est inutile d'allonger cette liste, plusieurs pages ne suffiraient pas à épuiser les corrections à effectuer. Le texte des pièces justificatives n'est pas plus soigné Page 263: meditatem, Avignionense. - Page 264 februrarii, volutate. - Page 265: intelligidatis, etc. Dans les textes en vieux français, l'auteur ne sait à quel parti s'arrêter pour la ponctuation et les apostrophes ; il respecte même quelquefois des abréviations qu'il résout ailleurs.

Il a illustré son livre d'assez nombreuses gravures; mais pourquoi, alors qu'on peut faire de si jolies planches avec les procédés photographiques, donner des reproductions lithographiques qui sont d'une grossière maladresse et d'une inexactitude criante: l'aspect des ruines du château de Charlus et la vue de l'église de Champagnac sont, par exemple, des plus mauvais.

En somme, ce livre, dans lequel bien des renseignements généalogiques se rencontrent, les uns puisés dans des documents inédits et les autres en plus grand nombre dans des publications préexistantes, ce livre, dis-je, aurait pu être rédigé avec beaucoup plus d'ordre et imprimé avec plus de soin.

L.-H. LABANde.

PETROCCHI (Policarpo). La lingua e la storia letteraria d'Italia dalle origini fino a Dante, Rome, Loescher, 1903, Petit in-8° de 304 p. 4 francs.

Ce livre posthume devrait commencer par la dernière page, j'entends par la notice nécrologique dont M. Menghini le fait suivre. On saurait dès lors, ce que l'ouvrage n'indique pas assez, que l'auteur le destine à la jeunesse. Mais c'est dire que ce premier volume d'une

histoire inachevée de la littérature italienne est très nourri. L'originalité en est d'ailleurs non pas tant dans la connaissance qu'il marque des travaux de la science contemporaine (ce mérite là est très répandu en Italie); elle consiste en ce qu'il réunit des enseignements qu'on ne trouve pas rassemblés d'ordinaire. Ainsi, après un élégant résumé sur le passage du latin aux langues néolatines, l'auteur donne un tableau de la culture du moyen âge et consacre deux chapitres à notre littérature; on ne l'en blâmera pas si l'on songe qu'elle a beaucoup fourni aux premiers classiques italiens et que les éditions scolaires de ces classiques sont généralement beaucoup trop sommaires sur des allusions qu'il importe d'expliquer. (Je pense notamment à une édition très estimable d'ailleurs du Novellino). Puis viennent cinq chapitres d'histoire, profitables aussi, mais auxquels un lecteur français ferait deux reproches, celui de donner trop de faits secondaires et celui de sacrifier à la crainte mal fondée que le pouvoir temporel ne conserve encore en Italie plus de partisans qu'il ne serait à souhaiter: d'où l'effacement des services de la papauté médiévale qui n'avait pourtant pas tous les torts dans sa lutte contre les empereurs et qui en somme combattait alors pour l'indépendance de l'Italie; déjà d'ailleurs le même esprit avait porté M. P. à présenter les légendes du côté qui peut faire sourire (p. 29-90), tandis qu'il sent fort bien le charme de la piété naïve quand elle s'offre à lui face à face (v. p. 37). On entre ensuite dans l'histoire littéraire qui est bien conduite; les pages sur la poésie religieuse au XIIIe siècle sont intéressantes, de même que celles où l'auteur s'efforce de marquer les étapes de la route qui va de Guittone à Dante; tâche difficile, tant ces prédécesseurs de Dante paraissent petits, pauvres et monotones auprès de lui! On pourrait seulement reprocher à l'érudition des notes un peu de caprice à peine un mot sur la question de l'authenticité des poésies italiennes du Poverello et toute une demi page sur celle des carte d'Arboréa. L'ouvrage se termine par une judicieuse biographie de Dante.

Charles DEJOB.

Ernest Jovy. Une biographie inédite de Jacques Bénigne Bossuet, évêque de Troyes. Vitry-le-François, Tavernier, 1901. I vol. in-8° 351 p.

M. E. Jovy a découvert à la Bibliothèque Nationale une relation manuscrite du XVIIIe siècle sur J.-B. Bossuet, évêque de Troyes, neveu du grand orateur. Il la publie aujourd'hui, en la faisant précéder d'une introduction fort développée, où il nous fait connaître le personnage. Le neveu de Bossuet avait jusqu'ici une assez fâcheuse réputation. On lui reprochait l'esprit d'intrigue dont il aurait fait preuve à la cour de Rome, tandis qu'il poursuivait, au nom de

l'Eglise de France, la condamnation de Fénelon. Il était rendu responsable des démarches humiliantes que son oncle mourant avait dû multiplier auprès de Louis XIV, pour essayer de lui faire obtenir sa succession sur le siège de Meaux. Les lettrés enfin ne pouvaient lui pardonner le sans gêne avec lequel il avait traité les papiers de Bossuet, dont il avait hérité. M. J. essaie de le disculper sur tous ces points. Il estime que, dans l'affaire du quiétisme, l'abbé Bossuet n'a fait que se conformer aux instructions de son oncle, et il constate que ce dernier a rendu témoignage de son zèle éclairé et sage. Bossuet d'autre part aimait beaucoup son neveu, et pouvait croire très sincèrement que le roi ne lui trouverait guère un successeur plus capable de continuer son œuvre épiscopale. Enfin, dit encore M. J., il ne faut pas oublier que c'est l'évêque de Troyes qui a publié la Politique tirée de l'Ecriture Sainte, les Elévations sur les mystères et les Méditations sur l'Evangile. En un mot son biographe estime qu'on trouve en lui « les qualités réunies d'un véritable évêque et d'un bon citoyen ». C'est là une apologie peut-être un peu outrée, et bien des réserves pourraient encore être faites sur le caractère du prélat. Il est difficile d'oublier aussi que l'évêque de Troyes a osé prononcer comme siens des sermons de son oncle, et qu'il doit être tenu pour responsable de la perte de nombre des chefs d'œuvre de celui-ci.

Quant au document qui est l'occasion de cette étude, la Vie de l'évêque de Troyes, M. J. nous en donne le texte in extenso. Outre l'intérêt que présente tout ce qui touche à Bossuet et les détails que l'on trouve dans cette biographie sur le grand orateur, celle-ci est encore fort curieuse pour l'histoire du jansénisme et celle du diocèse de Troyes au XVIIIe siècle. Le neveu de Bossuet fut en effet un disciple de Port Royal des plus convaincus. Evêque de Troyes en 1716, il recueillit dans son diocèse tous les prêtres persécutés pour leur opposition à la bulle Unigenitus. L'illustre Duguet, le savant docteur Petitpied trouvèrent asile près de lui. Le séminaire de Troyes, sous la direction d'austères jansénistes, fut cité comme un modèle de régularité, en même temps que ses doctrines le rendaient fort suspect en cour de Rome. Il est vrai qu'on y faisait ses délices des ouvrages de MM. de Port Royal, que la bulle Unigenitus y était fort maltraitée, et qu'en étude, les jeunes novices lisaient volontiers les Nouvelles Ecclésiastiques. J.-B. Bossuet se déclara en 1725 en faveur de Joachim Colbert, opposant à la Bulle, et en 1727, se joignit aux prélats qui soutinrent Soanen, l'évêque de Senez condamné par le concile d'Embrun. La relation que publie M. J. fournit des renseignements précieux sur tous ces faits qu'elle interprète naturellement dans le sens le plus janséniste. Elle insiste surtout sur l'histoire du Missel de Troyes, œuvre de J.-B. Bossuet et de Petitpied (1736) qui fut condamnée par le métropolitain de l'évêque, l'archevêque de Sens Languet

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