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d'Osiris est absent, avec beaucoup d'autres semblables, de l'Index, qui se trouve allégé par là d'un fatras encombrant autant qu'insipide. Enfin et surtout M. P. a rajeuni sa matière par la façon dont il l'a traitée. Il a recherché les manuscrits marqués par Bale; pour ceux qu'il a retrouvés (et c'est le plus petit nombre), il a noté soigneusement les dépôts où ils sont aujourd'hui conservés, avec leur cote et la page des catalogues où ils sont décrits; il a de même vérifié les indications bibliographiques données par Bale d'une façon toujours abrégée et parfois fautive. Pour ce travail très long, très minutieux, très méritoire, il s'est assuré le concours de miss Mary Bateson que son édition du Catalogue des manuscrits ayant appartenu au monastère de Syon avait admirablement préparée à cette collaboration. Les abondantes ressources bibliographiques que fournissent les deux antiques universités d'Oxford et de Cambridge ont été mises à contribution et les notes de Bale, revues par deux des meilleurs érudits que ces universités aient produits dans ces derniers temps, seront accueillies avec faveur dans le monde savant.

Voici le plan qu'a suivi M. Poole. Dans la préface, il a donné l'analyse, folio par folio, des matières contenues dans le Carnet de notes de Bale; il a marqué par des italiques les notices qui ne figurent pas dans l'édition parce qu'elles sont étrangères au but de l'ouvrage; quelques mots sur l'origine du manuscrit, sur l'époque de sa compilation (1549-1557), enfin un très bref résumé biographique, complètent cette préface. Puis vient une liste alphabétique dressée par miss Bateson, des ouvrages cités dans le courant de l'ouvrage. L'Index, où l'on a rétabli l'ordre strictement alphabétique, troublé çà et là dans le manuscrit, est suivi de six appendices où figurent les ouvrages qu'on ne pouvait placer dans une liste par noms d'auteurs: 1° liste des << Scriptores anonymi »; 2o liste des « Libri anonymi »; 3° liste des ouvrages anonymes marqués dans le Carnet de notes sous le mot « Chronicon » ou ses équivalents; 4° liste des extraits empruntés à divers auteurs de Collectanea et qui, dans le Carnet de notes, étaient placés au nom de ces auteurs; Philippe Wolf de Seligenstadt et John Leland sont ceux qui ont fourni le plus grand nombre de notices. Le cinquième appendice (« Ex Bibliothecis ») comprend de brefs catalogues d'anciennes bibliothèques celles des Dominicains de Londres (catalogue par leur provincial, Richard de Winkele, 1339), du monastère de Glastonbury, des rois d'Angleterre, de John Whethamstede, et du monastère de Norwich. Dans le sixième appendice, on a relégué une brève liste des «< viri eruditi » ayant appartenu au collège de Merton, Oxford, liste qui diffère de celle qu'a publiée Leland dans ses Collectanea; elle est donnée d'après l'ancien catalogue des « fellows » de ce collège. Le volume se termine par deux tables: 1° « Cognomina auctorum »; 2° « Tituli operum ».

Tel est cet ouvrage, édité avec une compétence indiscutable,

à

imprimé avec le soin dont est coutumière l'imprimerie du Clarendon press et dont nos imprimeurs (je pense aux meilleurs d'entre eux) devraient être jaloux; il a sa place marquée dans toutes les bibliothèques d'érudition à côté de l'antique Catalogus que l'on ne consultera plus guère, sinon pour y chercher des exemples d'intolérance religieuse et de pédantisme littéraire.

CH. BÉMONT.

Mélanges Léonce Couture. Études d'histoire méridionale dédiées à la mémoire de Léonce COUTURE (1832-1902). — Toulouse, E. Privat, 1902. In-8° carré de XLIV-360 pages.

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A peine l'érudit professeur de littérature méridionale à l'Institut catholique de Toulouse et le zélé directeur de la Revue de Gascogne avait-il fermé les yeux, qu'un groupe d'admirateurs, de disciples et d'amis entreprenait de consacrer à sa mémoire un recueil de Mélanges. Presque tous les articles qu'ils y ont insérés intéressent Toulouse et la Gascogne d'où le sous-titre Études d'histoire méridionale qui le caractérise. Contentons-nous de les signaler très brièvement.

Après la biographie de M. Léonce Couture, présentée par Mgr P. Batiffol et accompagnée de la bibliographie de ses œuvres (les principales que M. C. avait rêvé d'écrire sont restées toujours à l'état de projet et c'est bien dommage), le volume s'ouvre par une étude de M. Émile Cartailhac sur le Préhistorique pyrénéen (pp. 1-22). Il y résume toutes nos connaissances sur les époques primitives de la civilisation dans la région qui nous préoccupe.

Dom Henri Quentin examine après cela et publie La plus ancienne vie de saint Seurin de Bordeaux (pp. 23-63), dont le texte primitif a été retrouvé dans le codex Augiensis CXXXVI de Carlsruhe, et un remaniement dans le ms. 454 de la Bibliothèque de Saint-Gall; l'éditeur y reconnaît une œuvre de Fortunat, qui avait été considérée comme perdue. Dans une savante dissertation, il distingue deux personnages dans les saints Seurin de Bordeaux et de Cologne, et discute une des vies légendaires de ce dernier bienheureux.

La société d'acquêts entre époux sous les lois wisigothiques, tel est le titre du mémoire que M. J. Brissaud consacre à une question juridique des moins connues; il conclut que presque certainement la communauté d'acquêts était en usage chez les Wisigoths à la fin du V° siècle.

M. l'abbé Louis Saltet s'attache (pp. 77-96) à une question qui a déjà fait l'objet de controverses, à l'Origine méridionale des fausses

1. J'ai noté une faute d'impression, p. 334, ligne 13, où se trouve cité le précepte d'Horace : « Nonum prematur in annum»; on a laissé passer novum,

généalogies carolingiennes. Cette question, il la reprend ab ovo et il l'étudie à fond; ce qui lui permet de distinguer le texte primitif des remaniements et d'établir que la plus ancienne est l'œuvre d'un clerc, qui « dispose autour d'une donnée messine la double donnée des dépendances méridionales de l'église de Metz à Arisitum et Rouergue ». Ce généalogiste était aussi fort bien renseigné sur les traditions de l'église d'Uzès. Quel mobile l'a fait agir? Rattacher les saints méridionaux à S. Arnoul de Metz, ou donner la liste des ancêtres de Charlemagne? L'une et l'autre hypothèse peuvent se justifier, mais il n'y a nullement à y voir la préoccupation politique de rapprocher Francs et Aquitains.

M. Gaston Balencie a dressé (pp. 97-113) la Chronologie des évéques de Tarbes de 506 à 1226. Il le fait d'après les sources imprimées et pour les derniers prélats au moyen encore de cartulaires ou de chartes. inédites.

M. Alfred Jeanroy explique (pp. 115-125), publie et commente Un sirventès historique de 1242. Il est relatif à la coalition qui s'était formée à cette époque entre les seigneurs méridionaux et le roi d'Angleterre pour tenter de reprendre au roi de France l'indépendance du Midi le poète s'était donné pour but de stimuler les courages hésitants et de les lancer dans la mêlée.

Sous le titre d'Une chronique béarnaise inédite, M. H. Courteault publie (pp. 127-135) une série d'«assez brèves et sèches mentions annalistiques d'événements survenus entre 1308 et 1321, dont plusieurs en Béarn ou dans les pays soumis à l'autorité de ses vicomtes. » De savantes notes viennent heureusement les compléter et en faire ressortir l'intérêt; à vrai dire, elles avaient besoin de cet adju

vant.

C'est une curieuse figure que nous présente ensuite M. J.-M. Vidal avec Bernard Gasc, soi-disant évêque de Ganos. Aventurier qui avait trouvé avantageux de se parer de ce titre, il fut pris au sérieux par des prélats français tels que l'évêque de Toulouse; son malheur vint de ce qu'il fut compromis dans la conjuration de Hugues Géraud, cet évêque de Cahors qui avait tenté d'empoisonner Jean XXII et deux cardinaux. Il ne fut cependant pas écorché vif, mais il dut rester vingt longues années en prison; mis en liberté en 1337, il ne disparut pas de la scène politique, sans se manifester encore en 1343, dans une assemblée de personnages ecclésiastiques plus ou moins équivoques.

M. F. Pasquier, archiviste de la Haute-Garonne, raconte en quelques pages très documentées (pp. 161-175) les destinées de la chapellenie fondée en l'église Notre-Dame de Montgauzy, près de Foix, par Jean II de Lévis (1347). L'institution de cette chapellenie répondait au désir patriotique du fondateur d'assister de ses prières son suzerain Philippe de Valois: c'était une compensation du secours effectif que, malade, il ne pouvait lui apporter avec son épée. La chapelle de Montgauzy sub

sista jusqu'à la Révolution, mais pendant les guerres de religion on oublia la fondation de Jean de Lévis.

M. l'abbé Victor Dubarrat étudie (pp. 177-191) d'après des actes de notaire l'Abbaye de Lucq en Béarn au xive siècle. Il énumère les droits et les revenus du monastère, la condition des serfs qui lui appartenaient, la situation de l'abbé et des moines, etc. Une remarque: pourquoi abréger les noms propres ? La lecture du texte en devient plus difficile.

M. Jean Ducamin publie ensuite (pp. 193-211) Deux textes gascons, originaires de Montesquieu-Volvestre (Haute-Garonne). Le premier est une copie, exécutée en 1467, des statuts rédigés en 1370 pour la confrérie de Saint-Jacques et de Saint-Christophe; l'éditeur l'accompagne d'une traduction en dialecte moderne. Le deuxième est un bail de métairie et de moulins, daté du 25 novembre 1537.

Mgr J. de Carsalade du Pont, évêque de Perpignan, a payé son tribut à la mémoire de Léonce Couture par la publication (pp. 213-221) du procès-verbal de l'élection de Bérenger Guillot à l'archevêché d'Auch, par les chanoines de sa cathédrale, le 3 novembre 1408.

L'étude de M. Antoine Degert, intitulée La fin du schisme d'Occident en Gascogne (pp. 223-244) est un heureux complément à l'ouvrage de de M. N. Valois sur La France et le grand schisme. Elle commence par bien indiquer les positions des urbanistes et des clémentins dans la province à la veille du concile de Pise elles étaient d'autant plus fortes que l'influence anglaise ou française s'y faisait sentir; puis l'auteur de cette notice marque la part prise par les prélats et seigneurs du pays aux conciles des deux obédiences, il montre enfin comment ils finirent par se rallier les uns après les autres aux décisions de Pise et de Constance.

L'art français en Navarre sous Charles le Noble (1371-1425), tel est le titre du mémoire de MM. Édouard Privat et David Cau-Durban (pp. 245 à 255). Élevé à la cour des Valois, partageant sa vie entre la France et son royaume, il fut facile au fils de Charles le Mauvais d'attirer dans ses États des architectes, sculpteurs et artisans de toutes sortes, qui rebâtirent la cathédrale et le cloître de Pampelune, ciselèrent son propre tombeau, restaurèrent et décorèrent les palais d'Olite et de Tafalla, les châteaux de Puenta-la-Reina, Estella, etc.

Le savant professeur à la Faculté des lettres de Paris, M. Antoine Thomas, consacre quelques pages (pp. 257 à 266), à un certain nombre d'étymologies gasconnes, qu'il résout avec sa science habituelle: arbelha, arredogue, babi, bidelhe, boude, brena, coussidè, cuiolar, eschenye, histar, laus, et ledanjas.

Après lui, M. Lucien Campistron montre (pp. 267 à 277) les rapports qu'entretint avec Du Bartas, un pauvre diable de poète languedocien, rodier de son état, Augier Gaillard, de Rabastens. Ayant quitté son métier pour cultiver la Muse patoise, Augier Gaillard crut

arriver à la fortune, en se mettant sous la direction de Du Bartas, qui le présenta au roi de Navarre. Malheureusement, les écus que le rimailleur se promettait de son zèle à soutenir contre Ronsard et son école la cause des poètes du Midi, chère au cœur d'Henri de Navarre, ne visitèrent jamais que ses rêves. L'amitié de Du Bartas, qu'il recherchait avec tant d'affection, ne lui fut pas cependant tout à fait inutile. Avec M. l'abbé Lestrade, qui publie (pp. 279 à 288) un projet d'or. ganisation de l'Aumône générale à Toulouse, nous abordons le premier tiers du XVIIe siècle. Ce document expose la situation navrante des misères de Toulouse à cette époque : les rues et les églises étaient infestées de mendiants vivant dans la fainéantise et la débauche. L'auteur du projet demandait que tous ces gueux fussent renfermés, nourris avec le produit de quêtes faites dans la ville et employés à des travaux divers.

La publication de la bulle « In cœna Domini » en Roussillon au XVIIIe siècle, bulle qui condamnait la plupart des libertés gallicanes et qui était lue chaque année, le jeudi saint, dans les églises de cette province, donna lieu à bien des difficultés et occasionna bien des conflits soulevés par le zèle des représentants du roi. M. l'abbé Ph. Torreille raconte ces difficultés et ces querelles (pp. 289 à 297). La bulle, promulguée par Urbain VIII en 1627, continua à être lue après l'annexion du Roussillon à la France en 1660 : ce fut seulement en 1763 que cet usage fut supprimé par un arrêt du Conseil souverain du pays. Il y avait 44 ans que cette mesure avait été réclamée par le premier président.

M. l'abbé Louis Ricaud nous montre (pp. 299 à 318) ce que devinrent, en 1791-1792, les douze chapelains qui desservaient la chapelle de Garaison, en vertu d'une fondation de 1625 mise sous sequestre et vente de leurs biens, dispersion ou exil des prêtres, pillage de la chapelle, etc.

M. Henri Graillot insère ensuite (pp. 319 à 322) une Note sur les bustes antiques du Musée de Toulouse. Ces monuments se groupent en trois séries, mais ce sont les découvertes de Martres-Tolosanes qui sont les plus importantes. L'auteur propose un certain nombre de rectifications aux identifications de M. Joulin, l'heureux inventeur de ces bustes.

Avec M. J. de Lahondès, nous restons encore au Musée de Toulouse. Avec lui, nous passons en revue (pp. 323 à 333) les différentes statues de la Vierge qui se remarquent dans cette collection: la plus ancienne paraît dater de la fin du xre siècle, elle se trouve sur un chapiteau du cloître de Saint-Pons de Thomières. Plusieurs autres datent de l'époque romane; puis, les plus anciennes représentations ne sont que de la seconde moitié du xive siècle. Il est curieux de constater qu'il n'existe aucune Vierge de la Renaissance.

M. Paul Durrieu examine enfin (pp. 335 à 348) Le prétendu « Phi

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