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l'exemplaire anglais (O) ne donne que les trente-deux premières, mais ajoute douze autres pages encore inédites. M. S. Mekler, un disciple de Gomperz, a assumé la tâche pénible et périlleuse de donner une nouvelle édition de cet opuscule. Dans une préface fort intéressante, quoique écrite en un latin souvent lourd et même obscur, M. M. décrit minutieusement l'état actuel du texte, la manière dont sont faites les copies, et détermine les rapports de N et de O; la conclusion est que O, tout bien pesé, est supérieur, et c'est le texte de O qui est donné en caractères épigraphiques (N pour les colonnes 33-36, et en quelques passages où O manque); les variantes de N et de P sont en note. La restauration du texte, là au moins où il n'est pas trop maltraité, n'était pas la seule difficulté qu'il y eût à surmonter ; il fallait encore déterminer dans quel ordre doivent se lire les quarantehuit colonnes dont se compose l'ensemble, car elles ne se rattachent pas toutes les unes aux autres. M. M. les a disposées selon leur suite présumée, tout en notant vingt-quatre fois une solution de continuité; c'est-à-dire que le tiers au moins de l'ouvrage a disparu, par la faute, suivant l'éditeur, de ceux qui ont déroulé le papyrus (p. xxv). Comme on doit s'y attendre dans un texte qui a déjà tant attiré l'attention, M. M. a beaucoup profité des restitutions antérieures, et les notes rendent à chacun ce qui lui est dû; mais il restait beaucoup à faire, et ce n'est que justice d'accorder au nouvel éditeur les éloges que méritent sa patience, sa pénétration et le soin qu'il a mis à recueillir dans les biographes et les autres écrivains tous les passages qui peuvent être de quelque secours pour le rétablissement, nécessairement incomplet, d'un texte si plein d'énigmes et de transcriptions imparfaites. D'autres pourront, par endroits, trouver des restitutions plus satisfaisantes, car en certains passages l'ensemble des leçons se prête mal à la lecture proposée; mais qui pourrait, en de tels cas, se flatter d'arriver à la certitude? Col. xv, 45. (p. 57) le mot AIANTAICAI des apographes ne peut guère être fautif, parce qu'il est aussi donné par P; il s'agit de Polémon qui dispute à un autre personnage le jeune Crates : περισπώντος τὸ μειράκιον μήτ' είξαι μήτε καταπλαγῆναι, μέχρι δὲ τούτου πολεμῆσαι καὶ διαντᾶσαι πρὸς αὐτόν, ἕως ἐξηργάσατο καὶ μετήγαγε τὸν Κράτητα pós éxvrov. Cf. Hesych. avez švavtošta: (1.dvtá), et dans une scène analogue Aristoph. Eccl. 887 vásou. Le mot s'oppose bien, d'ailleurs, à καταπλαγήναι, comme πολεμῆσαι s'oppose à εἶξαι ; « il fit tant par ses actes et par ses paroles. » La correction zväz de Wilamowitz est bonne sans doute, mais elle ne me paraît pas légitime en présence de l'accord des copies entre elles et avec l'original. On notera également que dans la même scène d'Aristophane on lit au v. 921 5ppmási et que dans notre texte, si Naypyászzo, O donne ptárato; il serait donc possible que P portât pászto, qui me semble bien mieux en opposition à περισπῶντος.

Mr.

Rud. WEYNAND. De Cipporum Germaniae romanorum ornamentis. Bonn, 1902 (Imprimé dans les Bonner Jarbücher, livr. 108/109), 53 pages, 3 planches.

Tous les monuments figurés sont difficiles à dater d'une façon rigoureuse, surtout quand ces monuments sont des reliefs funéraires œuvres de marbriers plus ou moins habiles. Il était donc intéressant d'établir quelle était la forme et la décoration des bas-reliefs funéraires en Germanie au rer siècle. Mais pour dater les dits bas-reliefs et en dresser la liste, il fallait dater d'abord les inscriptions qui les accompagnent or une inscription est difficile aussi à dater quand elle ne contient pas de données historique - et c'est le cas des épitaphes. On ne pouvait y arriver qu'en prenant pour point de départ des textes portant des mentions instructives. C'est justement le cas de ceux où figurent des noms de corps de troupes, particulièrement de légions. D'où dans la brochure de M. Weynand un premier chapitre sur l'histoire militaire de la Germanie au rer siècle, qui permet de fixer l'âge où chacun des défunts, anciens soldats, a vécu. La période dans laquelle se renferme chaque épitaphe militaire étant établie, il s'agissait de savoir, par la rédaction même du texte, à quels signes extérieurs se reconnaissaient les tombes de cette époque, pour étendre ensuite, par application, les conclusions à des tombes quelconques. De là une suite de remarques intéressantes, comme les suivantes : La formule Dis Manibus apparaît en Italie avec Auguste, en Gaule Cisalpine en 33 ap. J.-C.; en Dalmatie, avant les Flaviens, mais elle est rare, dans le sud de la Gaule au début du 1er siècle, même sous la forme abrégée D. M; en Germanie on ne la rencontre qu'à l'époque flavienne; mais elle y reste peu usitée, même au début du Ie siècle; on ne peut pas dire, cependant, que le manque de dédicace soit un critérium absolu pour dater une épitaphe. Plus tard apparaît l'habitude d'abréger la formule Dis Manibus; mais ceci n'est point encore un critérium. Car on trouve à la même époque la formule écrite en entier ou en abrégé, indifféremment. Enfin d'une époque ultérieure encore sont les additions D. M. et memoriae: D. M. et bonae numoriae, qui ne se rencontrent que vers la fin du me siècle. La formule Hic situs est est propre au Ier siècle, en Germanie; heres faciendum curavit est strictement limité au 11° siècle; Titulum) f(ieri) i(ussit) disparaît avec les Flaviens; plus tard apparaît faciendum) c{uravit). On voit que les épigraphistes ont quelque profit à tirer de la thèse de M. W.

Les différentes épitaphes datées, grâces à ces remarques, il ne restait plus qu'à examiner par le détail les particularités des tombes (formes, ornements, bas-reliefs, etc.): cela constitue la deuxième partie de la thèse. Ainsi nous apprenons que dans la première moitié du 1er siècle, on représentait le mort en bas-relief dans une niche, jusqu'à mi-corps seulement, depuis Claude, en pied; que les images de cavaliers sont

encore rares dans la deuxième moitié du 1er siècle, assez fréquents au contraire les banquets funéraires, etc. Ce résumé suffit à montrer en quoi le livre de M. W. est instructif. Reste à savoir si la limite géographique que l'auteur s'est assignée n'est pas trop étroite ou trop large. Trop étroite parce que les habitudes artistiques s'il est permis d'employer cette expression - des lapicides ne se sont pas assurément conformées aux usages administratifs de Rome et astreintes. à respecter les limites des provinces impériales; trop large parce que dans les œuvres des marbriers il y a lieu de tenir compte non seulement de la province où ils vivaient mais même de la ville où ils avaient leur commerce. Un travail comme celui de M. Weynand, pour être achevé, devrait donc s'appliquer à la fois à des régions très vastes et à des milieux très précis, très limités. Il y aurait surtout à étudier, si l'on étendait le sujet, comme il est souhaitable qu'on le fasse, à tout l'empire, ce qui revient à la mode générale, ce qui est le propre des habitudes et des traditions locales.

R. CAGNAT.

Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, publié par Dom Ferdinand CABROL, prieur de Farnborough (Angleterre), avec le concours d'un grand nombre de collaborateurs. Fascicule I, AQ à Accusation contre les chrétiens. Paris, Letouzey et Ané, 17, rue du Vieux-Colombier, 1903. 288 col. et 4 pl. hors texte. En souscription à 5 fr. le fascicule.

Les bénédictins français établis à Farnborough entreprennent une œuvre qui mérite les sympathies et les éloges du monde savant. Le dictionnaire de Martigny est arriéré et insuffisant. Trente années de découvertes et d'études ont accumulé des matériaux très dispersés. Les réunir, les coordonner, donner sur les sept ou huit premiers siècles de l'Eglise l'ensemble des documents réels classés, c'est une tâche opportune autant que difficile. Le premier fascicule fait bien augurer de son exécution.

On aurait pu craindre que des bénédictins français aient apporté à une telle entreprise les intentions et les arrière-pensées qui mettent un peu d'ombre à l'auréole de leur fondateur, dom Guéranger, Je n'ai rien trouvé dans ce fascicule qui pût justifier de telles craintes. L'érudition est saine, l'exposition strictement objective.

La disposition des articles est digne d'être proposée en modèle à d'autres encyclopédies. Pour peu que l'article soit long, il est divisé en sections ayant leur titre distinct. En tête un sommaire énonce toutes ces divisions, de sorte que l'on n'est pas obligé de parcourir quarante colonnes, avant de trouver le détail que l'on cherche. Les références sont placées au bas des pages. Je regrette que les noms d'auteurs ne soient pas en petite capitale. Quand on cite un recueil

ancien, il faudrait toujours joindre le recueil moderne correspondant, par exemple le Corpus latin aux recueils de L. Renier ou de Le Blant. A la fin de l'article, mais dans le corps même du dictionnaire, se trouve, quand il est nécessaire, une bibliographie générale. Cette bibliographie est parfois un peu démesurée: celle d'Abercius a deux colonnes et demie. Il faudrait alors user du procédé du Baedeker, et indiquer par une, deux astérisques, les travaux importants, les travaux très importants. Un novice. et que de novices consulteront ce Dictionnaire où tous ont à apprendre? risque de se perdre dans

cette richesse surabondante.

J'aurai l'occasion de revenir plus en détail sur ce Dictionnaire. Je me contente de signaler aujourd'hui son apparition aux théologiens, aux historiens, aux archéologues, à tous ceux que leurs études mettent en contact avec le christianisme.

Voici les articles contenus dans le premier fascicule : A2, Abel et Caïn, Abel dans la liturgie, Ablutions, Abraham dans la liturgie, Absolution, Absoute, Acclamations (Cabrol); Abdon et Sennen (P. Allard); Abjuration, Abstinence (Ermoni); Abécédaire, Abercius, Abgar, Abraham, (sacrifice, littérature), Abrasax, Abréviations, Abside, Acathistus, Accent (H. Leclercq); Abbaye, Abbé, Abbesse, (J. M. Besse ne s'occupe guère ici que des abbayes bénédictines); Accent dans ses rapports avec le plain-chant (Gatard); Ablutions et Absoute dans l'Eglise grecque (S. Pétridès). Pour avoir une idée du détail de ces articles et des services qu'ils peuvent rendre, on pourra consulter l'article Abrasax, où l'on trouvera un vocabulaire, une liste des symboles, un classement des représentations et des formules; ou bien l'article Abréviations.

Pour cette fois, j'adresserai deux requêtes à Dom Cabrol et à l'éditeur. 1° Qu'une liste des articles et des planches soit imprimée quelque part sur la couverture de chaque fascicule. 2o Que l'on prépare pour chaque volume une table méthodique.

Paul LEJAY.

Kudrun, herausgegeben und erklärt von Ernst MARTIN. 2te verbesserte Auflage. Halle. a. S. 1902. Buchhandlung des Waisenhauses. In-8°, LX-372 pp. 6 mk.

M. Martin a soigneusement revu le texte, les notes et l'introduction de la première édition donnée par lui, il y a près de trente ans, du poème de Gudrun. Il est inutile de dire que ce travail, comme tous ceux du savant germaniste qu'est M. Martin, se distingue par l'étendue et la sûreté de l'érudition, la conscience des recherches et la finesse de la critique. Actuellement nulle édition de Gudrun ne peut être plus utile à ceux qui abordent l'étude de « l'Odyssée allemande ».

Le texte est précédé d'une substantielle et intéressante introduction. M. M. examine les particularités prosodiques du poème en se tenant sur le terrain des théories de Lachmann. Il étudie ensuite la constitution du poème et se range à peu près à l'avis de Müllenhoff, admettant qu'à côté des strophes authentiques il se trouve un nombre considérable de strophes additionnelles. Cette opinion ne paraît plus exacte et les preuves que M. M. en donne ne peuvent guère valoir que comme témoignage d'un remaniement du poème primitif. A ce titre cependant, et à d'autres encore, les « taches » relevées méritaient d'être signalées. Enfin, dans une dernière partie, M. M. étudie la constitution de la légende. Là encore M. M. se montre résolûment conservateur. Des théories émises récemment par M. Panzer et qui ont été indiquées ici même (v. Rev. Crit., 15 sept. 1902) M. M. n'admet que certaines parties négatives. Il reconnaît bien que la Ballade des Shetland n'a rien à voir avec la légende d'Hilde-Gudrun, mais il estime encore que le combat éternel d'Hedin et d'Hagen (le Hjadningavig) constitue le « noyau de la légende » et que cette légende est en étroit rapport avec la mythologie norroise, choses qui ne semblent pas vraisemblables.

Dans les notes relatives à l'établissement de son texte M. M. a été sobre de détails. A cet égard l'édition de M. Symons, qui donne les principales conjectures des divers éditeurs et qui d'ailleurs se tient plus près du manuscrit, reste utile à consulter. Il est superflu de relever quelques inadvertances qui se sont glissées dans le texte de M. M. et qui n'ont pas grande signification. Je me borne à signaler les graphies différentes muget (1212. 3, 147. 4) et müget (1212. 4, 1386. 2).

Ce qui fait surtout l'importance de la nouvelle édition de M. Martin, ce sont les notes explicatives qui accompagnent le texte. M. M. s'est appliqué à élucider le sens des passages difficiles, à donner la signification exacte des mots rares ou prêtant à l'équivoque, à faire comprendre et sentir les beautés ou les défauts du poème. Il est difficile dans un travail de ce genre de répondre à toutes les exigences. Les uns trouveront peut-être que les annotations de M. M. sont trop copieuses, les autres lui reprocheront l'excès contraire. Je pense que M. M. a en général observé la juste mesure; qu'il me permette cependant de lui signaler certains points où des explications, ou des citations complémentaires m'auraient paru souhaitables.

Str. 181. 2 M. M. aurait pu renvoyer à l'interprétation de M. Schönbach (Das Christentum in der altdeutschen Heldendichtung, p. 149 s.) qui semble résoudre la difficulté signalée. Str. 179. 1 : de même à propos de wihen, un renvoi à l'article de M. Schröder (Zeitsch. f. d. Phil., I, 170 ss.) aurait éclairé le passage. Str. 553. 1: à l'occasion des quatre fonctions de la cour on attend un rapprochement avec le Nibelungenlied 11, où ces charges sont indiquées avec les noms de leurs titulaires à la cour de Gunther; et, puisque

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