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ses vastes études sur le xixe siècle Anglais pour élucider le côté de la question auquel il s'est attaché. Son héros a laissé peu de traces dans l'histoire contemporaine. Après un moment de notoriété et même de popularité dans les milieux ouvriers, il a disparu dans l'obscurité de collaborations anonymes à des périodiques surtout économiques. Dans l'intervalle il avait publié des écrits dont les socialistes d'avant 1830 se sont occupés et inspirés. Cependant ses lettres à F. Place qui contiennent le plus d'idées nouvelles (1817-1823) sont restées inédites jusqu'à leur publication par fragments dans le volume de M. H., et si elles ont exercé une influence, cela n'a pu être qu'une influence indirecte, par l'intermédiaire de Place, très lié lui-même avec le milieu radical et mêlé au mouvement ouvrier. Ces lettres valaient bien la peine d'être mises au jour, et M. H. a rendu un vrai service à l'histoire du socialisme en les tirant des Papiers de F. Place déposés au British Museum, Hodgskin s'y montre très opposé à toute intervention législative, parce que pour lui toute loi positive est non seulement inutile, mais forcément injuste, devant fatalement favoriser la propriété qui par elle-même est improductive et léser le travail qui seul est producteur de toute richesse. Là est le point de départ du socialisme de Hodgskin et M. H. le met bien en relief. « C'est le travail humain qui rend un sol quelconque productif, écrit Hodgskin en contredisant Ricardo, et c'est en conséquence du fait que les propriétaires fonciers ont originellement monopolisé le travail de leurs esclaves qu'une rente se paie aujourd'hui en Europe. » C'est là une idée que Hodgskin répète et développe à satiété, en l'opposant à l'optimisme des économistes de l'école anglaise d'alors. Mais d'autres l'ont également trouvée et répétée, notamment Enfantin et les écrivains du Producteur. Il est difficile de démêler dans ce concert quelles influences ont été prépondérantes sur les écrivains postérieurs qui ont fait de la condamnation de la rente l'A. B. C. du socialisme. En tout cas il est bon de chercher à éclaircir les origines d'un mouvement qui a entraîné, même par ses erreurs, tant de conséquences sociales et politiques. A ce point de vue M. H. donne une analyse précise et intéressante des différents écrits de Hodgskin, notamment « la Défense du travail (1825) » et « l'Economie politique populaire (1827) », où l'auteur déploie de remarquables qualités de dialecticien. Après avoir retracé brièvement la biographie de son héros devenu bien obscur depuis 1832 jusqu'en 1867 (époque de sa mort), M. Halévy, dans une intéressante conclusion, juge, non sans quelque subtilité dans la terminologie, quelques-unes des idées mères de Hodgskin et montre comment sur certains points Marx s'est inspiré de lui, et sur d'autres, séparé, tout en restant l'un et l'autre les interprètes « non

1. Voir son ouvrage encore inachevé sur la Formation du Radicalisme philosophique, 2 vol., 1901. ·

de la réalité économique actuelle, mais d'un idéal juridique préconçu » ; idéal juridique qui pourrait bien être lui-même gros d'injustices quand on veut le traduire en institutions sociales.

Eugène D'EICHTHAL.

- M. L. SAINEAN donne un tirage à part (77 p.) des articles qu'il a publiés dans les tomes XXX et XXXI de la Romania sur Les éléments orientaux en Roumain. Ces articles ne sont eux-mêmes que le résumé des patientes recherches de l'auteur et des trois gros volumes écrits en roumain qu'il a fait paraître à Bucarest en 1900. M. S. y montre justement et d'après une saine méthode combien sont hasardeuses les théories soutenues naguère par M. Hasdeu et quelques autres sur des emprunts linguistiques remontant jusqu'aux anciennes invasions des Petchénègues, des Comans et des Tatars. En réalité la présence d'éléments osmanlis est encore à peine sensible dans la langue roumaine du xvie siècle : c'est surtout du xvir et du xvine qu'ils y datent. L'auteur a donné des listes très amples, et groupé ensuite les mots d'après les classes d'idées qu'ils représentent. Ces emprunts orientaux se rapportent à l'habitation, à l'alimentation, au costume, au commerce, bref à des idées essentiellement concrètes: cela prouve bien qu'il n'y a pas eu entre les deux races une véritable fusion intellectuelle, et ce des considérations sémantiques fort intéressantes. · E. B.

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sont là

- M. Georges GOURDON vient de donner chez Lemerre une deuxième édition de ses Chansons de Geste, poésies que l'Académie française avait très justement couronnées en 1902. On y trouvera une trentaine de pièces d'inégale importance, que l'auteur, s'inspirant un peu des procédés de Victor Hugo, a découpées très librement, mais non sans fidélité, dans la vieille « matière de France ». Ces vers sont de belle facture, à la fois forte et simple; ils méritent d'être lus pour eux-mêmes et aussi parce qu'ils nous parlent de la reine Berthe, de Roland, d'Ogier, de Girart de Roussillon. Ils sont donc très propres à donner quelque idée de notre passé épique à ceux qui ne peuvent pas l'étudier dans les textes. C'est là un moyen âge, mis évidemment à la portée des Français d'aujourd'hui, mais qui n'est cependant ni travesti, ni affadi: on y sent du souffle et quelque chose des fiers sentiments d'autrefois. E. B.

- Dans une plaquette de 19 pages (Paris, Champion, 1903), publiée sous le titre de Un texte non cité de La Fontaine, M. Pierre-Paul PLAN soulève une assez intéressante question d'attribution littéraire. Ce texte, que Walckenaer et Brunet jadis, plus récemment M. Pauly et M. Ad. Regnier n'ont pas reconnu comme étant de La Fontaine, est la préface d'une anthologie en trois volumes publiée chez Pierre Le Petit en 1671, sous le nom de Recueil de Poésies chrestiennes et diverses. Cette préface a été attribuée jusqu'ici à MM. de Port-Royal, soit à Lancelot, soit à Nicole. M. P. la reproduit intégralement par certains rapproche_ ments, par des observations sur quelques détails de style, il cherche ensuite à établir qu'elle est bien de La Fontaine, que la « manière » de notre grand fabuliste s'y trahit en maint endroit. Son argumentation est assez solide et mérite, je crois, d'être prise en sérieuse considération. - E. B.

Nous signalons l'excellente édition, par M. A. H. QUINN, professeur à l'Université de Pensylvanie, d'une comédie du xvII° siècle (The faire Maide of Bristow, Philadelphie, 1902) dont l'auteur est inconnu. Jouée vers 1604 à la cour de Jacques I, cette pièce est contemporaine des meilleurs drames de Shakespeare.

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REVUE CRITIQue d'histoire ET DE LITTÉRATURE

On la croirait de quinze ans antérieure, tant le sujet en est invraisemblable et l'exécution médiocre. Elle ne paraît offrir qu'un intérêt historique, Tieck l'a pourtant jugée digne d'être traduite, Ch. BASTIDE,

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ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 8 mai 1903.

M. Philippe Berger présente la photographie du disque de plomb avec inscription bilingue dont il a annoncé la découverte. Les palmettes qui le décorent sont très élégantes. L'inscription est de bonne époque, presque archaïque; elle paraît devoir se lire : « Au dieu Phéamios. » Le reste de ce petit texte est presque entiè rement effacé. M. Berger présente ensuite une nouvelle épitaphe de prêtresse trouvée par le R. P. Delattre. Elle porte: «Tombeau d'Ummastoret, fille d'Es mounamas, la prêtresse. » Elle a été trouvée en place, encastrée dans la pierre fermant l'entrée du sépulcre.

M. Salomon Reinach communique, au nom de M. Clerc, directeur du Musée de Marseille, un bas-relief découvert à Montsalier et appartenant à M. l'abbé Arnaud d'Agnel. Il représente un groupe de trois personnages et une tête humaine de grande dimension, posée sur une espèce de socle. Sur le socle sont gravées des lettres grecques qui ne donnent pas de sens; M. Clerc suppose qu'on est en présence d'une sculpture et d'une inscription ligures.

M. le Dr Hamy annonce que la commission de la fondation Garnier a alloué: 6,000 francs à M. Dufour, pour terminer les recherches archéologiques commencées en 1901 dans le monument kmer de Bayón, à Angkor; 15,000 francs à M. le capitaine Lenfant, attaché à la section technique des troupes coloniales au Ministère de la guerre, pour l'aider à accomplir une mission scientifique de la Binoué au Tchad par le Mayo-Kebbi, les lacs Toubouri et le Logone; -entin, 1,500 francs à M. le lieutenant Desplagnes, pour reprendre et continuer ses fouilles dans les tumulus de la région de Tombouctou.

M. Babelon communique un grand médaillon d'or de Constantin qui fait partie des collections de M. Carlos de Beistegui. Ce médaillon, qui donne à Constantin le titre d'Invictus Constantinus Maximus Augustus, et porté au revers la légende: Felix adventus Augustorum nostrorum, a été frappé pour commémorer la célèbre entrevue de Constantin et de Licinius, à Milan, en février 313. On sait que c'est dans cette conférence que fut proclamée pour la première fois la liberté des cultes. M. Léopold Delisle propose, au nom de la Commission du concours des Antiquités nationales, d'augmenter le nombre des mentions à décerner. — Cette proposition est adoptée.

M. Salomon Reinach commente une inscription récemment découverte à Rome, qui fait connaître les exploits d'un cocher de cirque du temps de Domitien, Avilius Teres. L'inscription indique les noms et le pays d'origine des chevaux qui ont valu ses nombreuses victoires à Avilius. Presque tous ces chevaux sont africains; quelques-uns sont grecs, gaulois ou espagnols. Dans d'autres documents de même genre, qui sont des « éloges » de cochers, ce sont toujours les chevaux africains qui sont les plus nombreux. Pas une seule fois il n'est question d'un cheval arabe. C'est que les Arabes, à l'époque de l'Empire romain, avaient des chameaux et non des chevaux, tandis que les habitants de l'Afrique du nord avaient les plus beaux du monde et ne possédaient pas de Chameaux. Il faut descendre jusque vers l'an 1100 p. C. pour trouver dans un texte grec l'éloge d'un cheval arabe. Dans l'intervalle s'était produite l'invasion arabe dans l'Afrique du nord, qui reçut sans doute, à cette occasion, un grand nombre de chameaux, mais à laquelle les Arabes enlevèrent ses meilleurs chevaux; désormais le cheval barbe, introduit en Syrie et en Arabie, y fera souche de la race arabe. C'est d'Afrique, et non d'Arabie, que les Egyptiens, les Grecs et peut-etre les Assyriens ont tiré leurs meilleurs chevaux; si le cheval grec du Parthenon ressemble à la fois au cheval arabe et au cheval anglais, c'est qu'ils ont pour ancêtre commun le cheval barbe. Ce dernier est probablement un dérivé d'une des variétés de zèbres indigènes en Afrique et n'a rien à voir avec le cheval quaternaire européen, qui a donné les races communes de l'Europe et de l'Asie. L'hypothese de la provenance asiatique des chevaux de race noble est aussi dénuée de fondement que celle de l'origine asiatique des Aryens. MM. Babelon, Pottier et Heuzey présentent quelques observations.

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Léon DOREZ.

Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Imprimerie Régis MARCHESSOu, boulevard Carnot, 23.

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- N° 3940, 2 mai Sir Henry Layard, Autobiography and letters from his childhood until his appointment as ambassador at Madrid, p. BRUCE.SHAND, Wellington's lieutenants. The travels of Pedro Teixeira, with his kings of Harmus and extracts from his Kings of Persia, trad. SINCLAIR. LAURIE, Studies in the history of educational opinion from the Renaissance. S. LEE, Dictionnary of National Biography, Index and Epitome. - Americana : FISKE, Essays; J. Fischer, The discoveries of the Norsemen in America, trad. SOULSBY; HULBERT, Historic highways of America. - Chancellor Silvan Evans (Rhys). The authorship of Robinson Crusoe, I (Purvess). - Miss Browning.

Deutsche Litteraturzeitung, no 18 WINTERNITZ, A Catalogue of South Indian Sanskrit Manuscripts. - Auskunftsbuch für Schriftsteller. — E. WALTHER, Bibelwort und Bibelwissenschaft. Roy, Israel und die Welt in Jesaja 40-55. BREEST, Handbuch zur Orientierung in der heiligen Schrift. JÁNOSI BELA, Az aesthetika története. ÏII. Baumgartentöl napjainkig (B. Jánosi, Geschichte der Aesthetik. III. Von Baumgarten bis auf unsere Tage). TARDE, L'opinion et la foule. LIERMANN, Reformschulen nach Frankfurter und Altonaer System. I. T.: Die Kasseler Novemberkonferenz von 1901 über Fragen des Reformschulunterrichts. - Sammlung naturwissenschaftlichpädagogischer Abhandlungen hgb. von O. SCHMEIL und W. B. SCHMIDT. H.1.2. STUMME, Arabisch, Persisch und Türkisch in den Grundzügen der Laut- und Formenlehre. - CRONBECH, Forstudier til tyrkisk Ïydhistorie. Codices Mediolanenses descrips. Ae. MARTINI et Ď. BASSI; Codices italicos praeter Florentinos, Venetos, Mediolanenses, Romanos descrips. D. BASSI, Fr. CUMONT, Ae. MARTINI, A. OLIVIERI. SCHLITTENBAUER, Die Tendenz von Ciceros Orator (à lire). — Holz, Lieder auf einer alten Laute (manqué). TARDEL, Studien zur Lyrik Chamissos. — SANDER, Das Moment der letzten Spannung in der englischen Tragödie bis zu Shakespeare. - LEGAY, Victor Hugo jugé par son siècle. SANDA, Die Aramäer. - PRUTZ, Preussische Geschichte. I-III (sera peu utile). - TEICHMANN, Aachen in Philipp Mouskets Reimchronik. OTTO, Polen und Deutsche. - Die ERDKUNDE, Eine Darstellung ihrer Wissensgebiete, ihrer Hilfswissenschaften und der Methode ihres Unterrichts hgb. von M. Klar. YVER, Le Commerce et les Marchands dans l'Italie méridionale au XIII et au XIVe siècle (très méritoire). LA LOGGIA, La esecuzione delle sentenze straniere in materia civile. HOEGEL, Die Straffälligkeit der Jugendlichen. BLISS and St. MACALISTER, Excavations in Palestine during the years 1898-1900. With a chapter by Prof. Dr. Wünsch. Publ. by the Commitee of the Palestine Exploration Fund.

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Literarisches Centralblatt, n° 18 SEEBERG, Die Grundwahrheiten der christlichen Religion. K. LORENZ, Die kirchlich politische Parteibildung in Deutschland vom Reginn des dreissigj. Krieges. — Dietz, Die Restauration des evangel. Kirchenlieds. Ed. MEYER, Gesch.

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des Altertums, IV und V (toujours les mêmes mérites; cf. Revue, nos 2 et 4). PIEPER, Die alte Universität Münster 1773-1818 (bon petit livre). COUTZEN, Die letzten Tage von Ormuz, mit Ausblicken auf die gegenw. Verhältnisse am persischen Hof (plein de détails).

Alb. PFISTER, Deutsche Zwietracht, Erinnerungen aus meiner Leutnantszeit. 1859-1869.- WIEDENFELD, Die nordwesteurop. Welthäfen. Die Summa Decretorum des Magister Rufinus, p. SINGER. -Mitteil. des Seminars für orient. Sprachen, p. SACHAU. IV. — WILAMOWITZ, Griech. Lesebuch. SCHNEE, Hilfsbüchlein für den latein. Unterricht. Die altfr. Prosaübers. von Brendans Meerfahrt, p. WAHLUND (cf. Revue, no 5). — HEINZE, Gesch. der deutschen Literatur von Goethes Tod (assez bon). Ausgew. Werke des Grafen G. von Sternberg (cf. le présent numéro). Journal of Comparative literature, I. ASENIJEFF, Klingers Beethoven; BULLE, id., VOGEL, Klingers Leipziger Sculpturen. The Jewish Encyclopedia, II. Apocrypha-Benash.

Zeitschrift für katholische Theologie, no 2: St. von DUNIN-BORKOWSKI, Die Interpretation der wichtigsten Texte zur Verfassungsgeschichte der alten Kirche. I. GÖTTLER, Zur Lehre des hl. Thomas von Aquin über die Wirkungen des Busssakramentes. - Fr. SCHMID, Die Konsekration in zwei Gestalten. J. STUFLER, Die Verstocktheit der Verdammten. L. FONCK, Leben u. Lehre Jesu in der neuesten Literatur. Rezensionen. - Analekten. Mitteilungen.

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Zeitschrift für Theologie und Kirche, XIII, 1, janvier 1903 HEGLER, Kirchengeschichte oder christliche Religionsgeschichte. TRAUB, Kirchliche und unkirchliche Theologie. GOTTSCHICK, Die Entstehung der Losung der Unkirchlichkeit der Theologie.

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, 28, RUE BONAPARTE, VI•

PETITE BIBLIOTHÈQUE D'ART ET D'ARCHÉOLOGIE

TOME XXVII

L'ARGENTERIE ET LES BIJOUX D'OR

DU

TRÉSOR DE BOSCOREALE

DESCRIPTION DES PIÈCES CONSERVÉES AU MUSÉE DU LOUVRE

PAR

M. A. HÉRON DE VILLEFOSSE

Membre de l'Institut.

Un volume in-18, illustré..

Le Puy, imprimerie Régis Marchessou, 23, boulevard Carnot

3 fr. 50

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