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F. Martin, Textes religieux assyriens et babyloniens.
Samuel.

BUDDE, Les livres de
WERNLE, L'idée

PROEKSCH, L'histoire dans les livres prophétiques.

du royaume de Dieu. BOUSSET, Le judaïsme. W. BALDENSPERGER, L'espé

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rance messianique. — HOLTZMANN, Jésus extatique.- DESSAU, Inscriptions latines, II, 1. - BAYARD, Le latin de saint Cyprien. J. FISCHER, Les découvertes des Scandinaves. KRAUS, Le Saint Georges de Reinbot. PRENTOUT, L'ile de France sous Decaen. BRÜCKNER, Histoire de la littérature polonaise. REGGIO, Bourget et Anatole France. A. MEYER, Théologie et religion. KLEIN, Le fait religieux. - OLTRAMARE, Le rôle du Yajamana. tologiques italiennes, III. Travaux de philologie slave. Manuel de Tiele. KONDAKOV, L'art chrétien au mont Athos. Contes digoriens. des inscriptions.

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Études glotSÖDERBLOM, Le

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Textes religieux, assyriens et babyloniens, transcription, traduction et commentaire par F. MARTIN. Paris, Letouzey, 1903; in-8°, xxvi 11-336 pages.

Les textes dont M. Martin donne la transcription et la traduction ont été publiés en, 1895, par M. J. Craig (Assyrian and babylonian religions texts, I), mais quelques-uns seulement avaient été traduits. Comme ces morceaux, qui représentent un choix, sont d'une réelle importance, le travail de M. M. a sa raison d'être, et il a été heureusement exécuté. Transcriptions, traductions, notes grammaticales et lexicographiques sont très satisfaisantes. Une introduction clairement rédigée résume les données des textes et la contribution qu'ils fournissent à l'histoire de la religion babylonienne. Telle de ces données ne manque pas de signification. Ainsi Sennachérib, dans une dédicace, loue le dieu Ashur, qui est « son propre créateur, le père des dieux; dont la personne a grandi dans l'abîme; qui a fait les cieux d'Anu et le monde souterrain; créateur de tous les hommes ». Ces quelques lignes révèlent toute une cosmogonie assez différente de celle qu'on trouve dans le poème babylonien de la création. Non seulement Ashur y est substitué, comme créateur, à Marduk, ce qui n'a rien d'étonnant; mais l'évolution de l'univers est autrement conçue. Il ne semble pas que le chaos soit personnifié en un couple primordial

Nouvelle série LV.

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dont procède la généalogie des dieux; Ashur naît dans le chaos, sans ancêtre, et produit à lui seul les dieux, avant d'organiser le monde. Les textes liturgiques donnent lieu à beaucoup de rapprochements avec la Bible, soit en ce qui regarde les formules de prière, soit en ce qui regarde les rites. M. Martin a indiqué ces rapprochements et il les discute avec beaucoup de finesse critique. Il y en a un cependant qu'il n'a pas fait. Quand les dieux rendaient des oracles pour le roi, on trouvait la tablette tout écrite devant l'idole. Un oracle rendu pour Asarhaddon décrit la cérémonie : « Voilà l'oracle qui était devant la statue. Cette tablette des décrets d'Ashur sur un plateau devant le roi paraîtra. De bonne huile on l'aspergera ; des moutons en sacrifice on offrira; des parfums on brûlera. Au roi on la lira. » Sauf l'huile, les moutons et les parfums, dont la Bible ne parle pas, ce doit être à peu près de cette façon qu'on a « découvert » le Deutéronome dans le temple de Jérusalem et qu'on l'a présenté au roi Josias.

Alfred LoisY.

Die Bücher Samuel erklärt von K. BUDDE (Kurzer Hand-Commentar zum Alten Testament, Lief. 18). Tübingen, Mohr, 1902; in-8°, xxvii-343 pages. Geschichtsbetrachtung und geschichtliche Ueberlieferung bei den vorexilischen Propheten, von. O. PROEKSCH. Leipzig, Hinrichs, 1902; in-8°, 176 pages. Die Reichsgotteshoffnung in den ältesten christlichen Dokumenten und bei Jesus, von P. WERNLE. Tübingen, Mohr, 1903; in-8°, 58 pages.

Le commentaire de Samuel est tel qu'on pouvait l'attendre de M. Budde. La discussion des sources et de la rédaction aurait pu être plus claire; en défendant ses conclusions, déjà connues par des publications antérieures, contre ceux qui, dans ces dernières années, ont soutenu d'autres hypothèses, l'auteur n'a pas évité une certaine confusion. Sa thèse générale n'en paraît pas moins solide: il n'y a que deux sources dans le livre de Samuel, avec une rédaction deutéronomiste et différentes retouches et additions postérieures; la source judéenne doit faire suite à la source iahviste, et la source éphraïmite à la source élohiste de l'Hexateuque et des Juges; on distingue, dans la source éphraïmite, une couche rédactionnelle plus récente, postérieure à la chute du royaume du Nord, et judéenne. Les considérations sur l'état du texte hébreu et le moyen de le corriger par un emploi judicieux des Septante sont parfaitement justes. Dans le commentaire, la critique des sources est magistralement conduite; la critique du texte se fait suivant les principes énoncés dans l'introduction. A propos du long psaume de II SAM. XXII, M. B. émet une hypothèse qui ne manque pas de vraisemblance; un psaume ordinaire, contenu dans les vv. 2-24, aurait reçu un long complément pour s'adapter à l'idée de l'origine davidique.

Il n'est guère possible de donner, en un volume qui n'a pas deux cents pages, l'analyse et une sorte de commentaire historique, bien documenté des livres prophétiques, sans que l'exposition devienne aride, sinon obscure. La dissertation de M. Proeksch est le fruit d'un travail très approfondi, d'une critique subtile et d'une érudition bien informée; mais la lecture en est assez pénible et les conclusions ne se dégagent pas nettement de la discussion. Le Deutéronome est analysé parmi les écrits des prophètes préexiliens. Il aurait été composé sous Manassé, peut-être même à la fin du règne d'Ézéchias, et la découverte, sous Josias, aurait été accidentelle. On a bien pu, dit M. P., trouver un livre oublié dans quelque dépendance du temple. Mais possibilité n'est pas vraisemblance, et le récit n'invite nullement à supposer que le livre ait été trouvé dans un endroit quelconque. Helcias dit : « dans la maison de Iahvé », sans plus d'explication; il faut vraiment de la bonne volonté pour admettre que le hasard a tout fait, et qu'il s'agit d'un livre quelconque, trouvé dans un coin quelconque, par le premier venu. Le Chroniqueur a conjecturé que le livre était avec l'argent du trésor; mais le texte des Rois ne favorise pas cette hypothèse, et donne plutôt l'impression d'une découverte préparée, ou supposée, dans le lieu saint. L'examen des passages où les prophètes font allusion à l'histoire ancienne d'Israël contient des vues ingénieuses, mais qu'une critique prudente hésitera parfois à admettre. Ainsi le texte d'Amos (v, 25) prouve que ce prophète ne connaissait pas de prescriptions cultuelles promulguées au Horeb; il ne connaissait donc ni le Livre de l'alliance (Ex. xx, 24-xxIII, 19) ni le second décalogue (Ex. XXXIV, 14-26), comme lois sinaïtiques: M. P. pense, après d'autres critiques, que le Livre de l'alliance n'est pas à sa place; il essaie de prouver que le second décalogue n'a pu être le pacte primitif dans la source iahviste; et il en vient à conclure que les sources E et J, et Amos avec elles, ne connaissaient d'autre loi sinaïtique que le décalogue d'Ex. xx, 1-17. Cela serait très beau, si l'on pouvait réellement démontrer que c'est vrai. Amos dépend d'une tradition analogue à E; Osée connaissait cette source, mais elle ne contenait pas encore l'histoire du veau d'or. Le rapport entre Os. ix, 10-13 et le document élohiste est encore plus étroit que ne l'a vu M. P. '. Isaïe, Michée, Jérémie dépendraient de E ou de sa tradition; E et J n'auraient pas encore été mêlés à la fin du viie siècle; l'influence de J. ne se ferait sentir que dans Ézéchiel. Cette dernière conclusion ne manquerait pas d'importance, mais elle serait d'abord à

contrôler sérieusement.

M. Wernle examine sommairement, avec un grand sens critique, l'idée du «< royaume de Dieu » dans Paul, dans l'Apocalypse, dans Matthieu, Luc, Marc, le premier recueil des discours du Christ.

1. Cf. Revue d'histoire et de littérature religieuses, III (1898), 502-507. .

Dans Paul l'idée est double, eschatologique et ecclésiastique; de même, dans l'Apocalypse où l'on trouve un sentiment très vivant du règne du Christ dans l'Église; la même notion se rencontre dans quelques passages de Matthieu qui expriment une pensée de l'évangéliste; d'autres passages donnent à entendre que le royaume est présent parce que les miracles de Jésus détruisent l'empire de Satan. Le point de vue eschatologique domine exclusivement dans Luc. M. W. propose une explication originale du passage si discuté (Luc, xvII, 21): « Le royaume de Dieu est chez vous ». L'évangéliste aurait voulu dire que le royaume arrivera subitement, sans signes avertisseurs. Cette interprétation paraît très soutenable. Dans Marc, le point de vue eschatologique l'emporte, mais n'exclut pas une présence initiale du royaume. Dans le recueil de discours, quelques passages seulement supposent le royaume présent dans l'Évangile. M. W. les discute: MATTH. XI, 11-12, serait un morceau d'apologétique primitive contre les sectateurs de Jean-Baptiste; et pareillement MATTH. XII, 28, contre les Juifs; les paraboles du Senevé et du Levain, que l'on entend souvent des progrès du royaume dans le présent, s'entendent bien plus facilement au sens eschatologique, comme opposant l'humble ministère de Jésus à la consommation glorieuse du royaume des cieux. Toujours est-il que le point de vue du Christ a été rigoureusement eschatologique. M. W. pense que l'idée apologétique du royaume déjà présent dans son germe par les miracles, remonte aussi à Jésus lui-même. La pureté du cœur et toute la morale évangélique ne sont pas le royaume, mais les conditions d'admissibilité au royaume. Telle est bien la physionomie historique de l'Évangile annoncé par le Christ.

Alfred LOISY.

Die Religion des Judentums im neutestamentlichen Zeitalter, von W. BousSET. Berlin, Reuther, 1903; in-8°, xiv-512 pages.

Die messianisch-apokalyptischen Hoffnungen des Judentums, von W. BALDENSPERGER, 3° édition; Strasbourg, Heitz, 1903; in-8o, XII-240 pages.

War Jesus Ekstatiker? von O. HOLTZMANN. Tübingen, Mohr, 1903; in-8°, vIII143 pages.

Le livre de M. Bousset contient un ensemble de renseignements, très complets et bien ordonnés, sur un sujet de première importance. Une certaine aridité de forme, un certain manque de relief dans les idées générales en diminuent l'agrément sans en compromettre la valeur. L'évolution intérieure du judaïsme y est fort bien décrite, et aussi son évolution extérieure, la dispersion des Juifs et la propagande juive dans le monde gréco-romain. L'analyse des espérances messianiques et des idées apocalyptiques est très remarquable. On peut en dire autant des chapitres concernant la foi en Dieu, l'angélologie, la démonologie, les hypostases divines. Certaines questions

sont tranchées un peu rapidement ainsi, la façon dont le mariage et la virginité étaient appréciés chez les Juifs. Une conception peu élevée du mariage et l'estime de la virginité ne sont pas deux choses nécessairement corrélatives; les indices que M. B. relève touchant la seconde sont assez tardifs, et l'on contestera sans doute qu'ils expliquent suffisamment l'origine juive du dogme de la conception virginale. On ne peut que souscrire au jugement porté sur le génie de Philon et sur les raisons qui ont contribué à limiter grandement l'influence de sa philosophie mystique; ce qu'il y avait de meilleur en Philon n'a pas profité aux Juifs, mais aux chrétiens. Faut-il admettre une assez grande influence de l'essénisme sur le christianisme primitif, notamment en ce qui concerne les sacrements et l'abstention à l'égard du culte juif? M. B. l'affirme peut-être un peu trop vite. Estce que le rite eucharistique, tel que l'a pratiqué la première génération chrétienne, atteste une influence étrangère ? Est-ce que saint Paul a subi l'influence de l'essénisme? L'essénisme a-t-il fourni beaucoup de recrues au christianisme primitif? Saint Paul n'a-t-il pas pratiqué le culte juif jusqu'au terme de sa carrière? Ce n'est pas l'essénisme, mais l'incompatibilité grandissante de la foi chrétienne et du judaïsme traditionnel, qui a constitué un culte chrétien de plus en plus distinct et bientôt séparé du culte juif.

M. Baldensperger traite spécialement de l'espérance messianique, suivant un plan régulier et didactique : les sources, le sens des espérances messianiques, le développement des idées apocalyptiques, la nature de l'apocalyptique. L'ouvrage se lit très facilement, d'autant plus facilement que les vues de l'auteur semblent parfois un peu systématiques. Ainsi cette assertion : « Le judaïsme avait deux pôles, le nomisme et le messianisme », est une vérité générale qu'il ne faut pas entendre trop absolument, vu que la Loi représente, dans le judaïsme, un élément plus consistant et d'influence plus uniforme que l'espérance messianique. La part du travail exégétique sur les Écritures, dans le développement de l'eschatologie messianique, est bien expliquée; de même l'influence du milieu, par exemple le rapport de l'angélologie avec la façon de se représenter le Messie en être céleste. M. B. remarque fort judicieusement que les messianistes juifs avaient, à cet égard, préparé la voie aux spéculations christologiques de Paul et de Jean. Dans l'ensemble, son livre est un essai louable et heureux, pour comprendre, en quelque sorte, par le dedans, l'idée messianique, en reconstituant l'harmonie logique de son évolution. On peut trouver seulement que les explications se substituent quelque peu à l'histoire.

S'il est un sujet délicat, c'est celui qu'aborde M. O. Holtzmann. Peut-être aurait-il bien fait de dire clairement d'abord ce qu'il entend par « extatique ». Il semble que le mot soit pris au sens de << visionnaire », mais sans la nuance défavorable que ce qualificatif pourrait

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