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négligences, spécialement les grossières fautes d'interponction reprochées au copiste, reposent tout uniment sur l'observation de règles qui, à la vérité, ne sont pas les nôtres, mais qui sans doute furent celles de son temps et qu'en tout cas il appliquait avec conséquence. I le décharge également des fautes de grammaire qu'on lui avait imputées, et n'hésite pas à rétablir les déconcertantes anacoluthes qu'avaient éliminées tant bien que mal les précédents éditeurs. C'est que, dans l'intervalle, a paru la remarquable Etude sur le grec du Nouveau Testament de M. l'abbé Viteau, qui a légitimé, par l'infiltration d'un hébraïsme courant, la singulière construction paratactique d'un verbe à un mode personnel et d'un participe présent, v. g. II Cor. 5, 12 : οὐ πάλιν ἑαυτοὺς συνιστάνομεν ὑμῖν, ἀλλὰ διδόντες.... Si pareille tournure surabonde dans cette courte Skeireins, il est à supposer que l'auteur, nourri des Écritures, l'avait retenue à raison de sa singularité même, et s'en faisait une manière d'élégance, consciente ou non. Par là se trouve tranchée, selon M. D., la question de savoir si la Skeireins est une œuvre originale ou la traduction de quelque écrit grec ou latin les Pères n'écrivaient point ainsi; le style est celui d'un prêtre got qui, par devoir et par goût, a beaucoup lu Ulfilas. De là pourtant à attribuer l'ouvrage au pieux évêque lui-même (p. lxxv), il y a encore quelque distance: il n'est nullement nécessaire qu'Ulfilas ait composé à lui seul toute la littérature gotique, et ses prédications, ses voyages, sa traduction de la Bible ont pu suffire à remplir sa vie accidentée.

- et

Je ne donnerais du savant travail de M. D. qu'une idée fort incomplète, si je bornais mon analyse à la partie philologique et grammaticale; car il contient d'autres chapitres d'un intérêt au moins égal. C'est d'abord une longue étude des sources, où sont relevés tous les passages des Livres saints ou des Pères plus ou moins directement visés dans la Skeireins, soit par citation avec ou sans variantes, les variantes sont discutées, - soit par voie de simple allusion. C'est ensuite l'examen de la position prise par le théologien dans le grand débat que soulève, en ce moment, au sein de l'Église, la réfutation de l'hérésie arienne. Mais, en ces délicates matières, je n'ai d'autre droit que celui de me laisser instruire.

Viennent ensuite la transcription et la traduction des fragments, des notes copieuses, deux fois la longueur du texte, et un index de tous les mots employés dans la Skeireins, avec leur équivalent

en grec.

V. HENRY.

1. P. 7, au bas, j'aurais écrit « .... eines ausser dem Lager verbrannten weiblichen Kalbes.... » Car c'est bien d'une génisse (kalbos δαμάλεως Ammonius) qu'il est question aux Nombres (19, 2): « une vache rousse qui ait atteint l'âge adulte, qui soit sans tache et n'ait jamais subi le joug ».

Philostrati minoris Imagines et Callistrati Descriptiones, recensuerunt Carolus SCHENKL et Æmilius REISCH. Leipzig, Teubner, 1902, LVш-82 p. (Bibl. script. græc. et rom. Teubneriana).

Le texte des Imagines de Philostrate le Jeune n'est pas un de ceux dont la publication comporte beaucoup de difficultés. Il nous est donné par un manuscrit pour ainsi dire unique, le Laurentianus LVIII, 32 (F, x11° siècle), puisque le Parisiensis 1760 (P) n'est qu'une copie d'un de ses descendants, d'ailleurs pleine de fautes et de lácunes. Quelle que soit donc la valeur de F, cette valeur est absolue au point de vue de l'art critique. Il n'en est pas de même pour les 'Exopás de Callistrate, et la question est loin d'être aussi simple. Les vingt manuscrits en effet qui nous ont conservé en tout ou en partie le texte de ces descriptions peuvent se diviser en trois groupes dont la valeur relative est fort difficile à apprécier. Deux d'entre eux, dont le plus ancien de tous (F, Laurentianus LIX, 15, xIe siècle, et P, Parisiensis 1696), remontent à une même source, et ont pour dérivés le premier trois, le second un des autres manuscrits; un troisième (V, Vaticanus 1898) a pour origine une recension à laquelle quatre autres se rattachent (famille A des éditeurs); le dernier groupe enfin comprend sept manuscrits, dont la source commune semble avoir fourni deux courants, reconnaissables l'un dans six exemplaires, l'autre dans un seul (famille B). Les deux manuscrits qui restent ne contiennent que quelques extraits. De plus, ces manuscrits ne sont pas partout en présence: les quatorze descriptions ne sont au complet que dans les manuscrits de la famille B et dans le Vaticanus 87 (A', classe A); F n'a que 1-5, P que 1-7, V que 9-14, et les autres manuscrits de la classe A omettent pour le moins 12 et 14. Il fallait donc étudier ces divers groupes, relever leurs leçons, les comparer entre elles, et déterminer quelle autorité il convient d'attribuer à chacun. Le travail se compliquait encore parce que, selon toute vraisemblance, ces groupes ont subi l'influence les uns des autres. MM. C. Schenkl et Reisch ont réussi à donner, pour cette question si délicate, une solution sinon absolument certaine, au moins fort acceptable provisoirement: F ou P seuls ne méritent pas une grande confiance, mais leur accord vaut autant que l'accord des classes A et B; on ne doit attribuer à V qu'une valeur relative, et d'ailleurs il s'accorde plus fréquemment avec A qu'avec B; enfin A et B sont à peu près sur la même ligne, cette dernière classe ayant cependant moins souffert d'interpolations. Tout cela est fort bien exposé, et avec de nombreux arguments, au cours de la préface, dont je recommande la lecture et l'étude; on ne peut néanmoins se défendre de quelque doute sur la solidité de l'une au moins de ces conclusions. MM. S. et R. avouent eux-mêmes très nettement et cela fait honneur à leur conscience d'éditeurs qu'ils ne sont pas complètement

d'accord sur la valeur respective des familles A et B. Il en résulte un certain flottement, non dans les principes des éditeurs, mais dans la constitution du texte ; cela ne serait pas si l'on pouvait établir avec fermeté la supériorité de l'une des deux familles, et je ne crois pas, autant que j'en puis juger par les notes critiques, que cela soit impossible. Il y a en effet des leçons mauvaises qui sont interpolées, tandis que d'autres sont seulement des fautes de copie; et, bien que les éditeurs ne négligent pas cette distinction, peut-être pourrait-on aller plus loin dans cet examen. Ce n'est pas le rôle du recenseur de discuter à fond des questions de ce genre; mais j'avoue que je penche plutôt pour l'avis de M. Reisch, qui dans quelques cas douteux préfère les leçons de B, et qu'en général B me paraît représenter plus fidèlement le texte original, tant par ses bonnes leçons que par la nature même de ses fautes. Quoi qu'il en soit, cette édition, préparée avec soin et méthode, fait une bonne suite à celle des Tableaux de Philostrate l'Ancien, parue en 1893. J'avais exprimé l'opinion, à propos de cette dernière, qu'il eût mieux valu ne pas admettre dans l'index verborum les mots de Philostrate le Jeune et de Callistrate; MM. C. Schenkl et Reisch ont dû en effet ajouter à la fin de leur édition un supplément de plus de trois pages, où sont notés des addenda, et surtout de nombreux delenda, par rapport à l'édition de Kayser; les différences sont en effet sensibles, et sont d'ailleurs signalées dans les notes. Mr.

J. SAMUELSSON. Ad Apollonium Rhodium adversaria. Upsal, libr. académique Lundström ; Leipzig, Harrassowitz, 1902; 45 p.

Le texte d'Apollonius de Rhodes peut encore donner lieu à d'intéressantes conjectures, bien qu'il soit un des mieux établis et que l'édition de Merkel ne laisse plus beaucoup à faire; M. Samuelsson donne dans cette brochure le résultat de ses études sur les Argonautiques. Sa tendance est plutôt conservatrice, et il explique en effet fort bien plusieurs passages dans lesquels d'autres commentateurs avaient cru devoir user d'une correction. Il défend avec raison terv xatá 6áğıv 1,8, ἀπήμοσιν 1, 888 (avec Wellauer), ἀρωγῇ II, 5οι, πορφύρουσαν IV, 666, Αλκινόοιο IV, 1198, εἴτε σέ γε Τρίτων (α) IV, 1596. L'interprétation de o I, 18 est excellente et donne le véritable sens du passage: oi, à lui, et non οἱ πρόσθεν ἀοιδοί ; il en résulte que la correction ἐπικλείουσιν pour ἔτι xɛlous n'est pas nécessaire. On doutera d'autre part de la légitimité de certaines conjectures, comme ἀμερδόμενοι ου ἀμειρόμενοι (Kochly ȧuvvóμsvo:) pour àμebóμevo: I, 749, qui peut très bien se défendre, ou encore autò xo pour autòc lúv IV, 1115, qui n'a rien d'absurde, quoi

qu'en dise M. S.; Alkinoos va en effet en personne vers les Colchiens, cf. 1174 sv. Il y a, somme toute, beaucoup de bien dans ces notes de M. Samuelsson; mais ce que j'y trouve de plus intéressant, c'est la manière dont il dispose le texte II 563 sv. Il s'agit de la colombe que le héros Euphémos lance à travers les Symplégades. Il est assez difficile de croire que la suite des vers, dans le récit d'Apollonius, ait pu être modifiée par quelque scribe; mais le remaniement proposé n'en est pas moins fort élégant; il consiste à transposer 573b-575a après 567a, et l'ordre ainsi obtenu est très naturel et très séduisant.

My.

Ludwig WEIGL. Studien zu dem unedierten astrologischen Lehrgedicht des Joannes Kamateros. Würzbourg, impr. univ. Stürtz, 1902; 58 p.

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Cet opuscule n'est qu'un travail préparatoire : M. Weigl annonce qu'il va donner une édition d'un poème astrologique en vers politiques, composé par un Byzantin du XIe siècle nommé Jean Kamatéros. Ce personnage est surtout connu par les recherches de Miller, qui a publié de lui un poème de sujet analogue, également dédié à l'empereur Manuel Comnène (Notices et extraits des manuscrits, XXIII, 2 [1872]). M. W. indique les manuscrits, au nombre de quatre, où est conservé ce poème, et montre quelles furent les sources de Kamatéros, dont plusieurs sont citées par l'auteur lui-même, parmi lesquelles Lydus et Ptolémée. Il signale en outre les faits de langue les plus saillants, et à ce point de vue l'étude du texte ne pourra manquer d'être instructive; mais je ne puis juger actuellement; il m'est impossible d'avoir une opinion sur des affirmations qui reposent uniquement sur de l'inédit. Aussi bien M. W. n'a-t-il voulu que faire ressortir les divers genres d'intérêt qui s'attachent à l'édition qu'il projette attendons-la. - P. 23 il est question d'un Ammonios, ἀγαρινοῦ πλὴν καὶ σοφοῦ ὑπάρχοντος ἐν κανόνι (vers 3898, qui d'ailleurs est faux), et p. 40 M. Weigl explique : « yapıvós, sans doute ayzupivós de ayapóc, célèbre. » Cela me parait bien invraisemblable; il me semble qu'il faut lire 'Ayapyvós, mot par lequel on désigne encore aujourd'hui les Turcs, dans certains pays grecs, et qui signifiait alors les Arabes. Qu'Ammonios fut un Grec, il n'y a pas à en douter, et peut-être même était-ce un Grec d'Égypte; mais il se peut que Kamatéros ait fait une confusion. V. Catal. cod. astrol. graec. II Cod. Venet., p. 182, où il est question précisément du xavóvtov d'Ammonios.

Mr.

TSAKALOTOS. A ε § txò v é λλ qvoλativixóv. Athènes, Sakellarios, 1900, '--872 p.

L'auteur de ce lexique grec-latin, M. Tsakalôtos, professeur au Varvakîon, le lycée de garçons d'Athènes, << accueillera avec plaisir et reconnaissance toutes les critiques et toutes les observations qui pourront servir à compléter, à rectifier et à corriger son ouvrage ». Cette phrase de la préface (p. ) me met à mon aise; mes critiques paraîtront sans doute sévères à M. T.; mais si elles ont pour résultat de faire disparaître dans une seconde édition les erreurs et les fautes qui encombrent la première, il reconnaîtra qu'en fin de compte je lui ai rendu service. Il y a d'ailleurs du bon dans son lexique; certains articles sont bien rédigés, avec des exemples bien traduits, et les acceptions du mot traité y sont délimitées comme il convient; mais ce qu'il y a de bon est trop souvent en voisinage avec des imperfections de toute nature, dont la plupart, j'imagine, sont dues à des erreurs typographiques, mais dont un certain nombre sont à faire frémir un simple rhétoricien. Je ne veux pas insister sur le choix des mots grecs admis dans le lexique; il comprend, nous dit l'auteur, les termes de la prose, les plus connus de ceux qu'ont employés les poètes, et, en outre, les mots nouveaux formés par les modernes et actuellement d'usage général. Il s'en faut cependant que le dictionnaire soit sans lacunes: si l'on y voit des termes à peine usités comme ἀλευρότησις, ἀφθεγκτέω, γραιοῦμαι, ζηταρετησιάδης, on a le droit d'y réclamer des mots de la prose aussi connus que ἄμαλλα, ζωγρεῖον, ἔλη, Ιλισός, θύρε pov, et bien d'autres. On est également surpris de ne pas trouver des mots latins que les mots grecs suggèrent immédiatement, comme extispicium sous Απατοσκοπία, @rugo sous iὸς χαλκοῦ, imbrex sous καλυπτήρ, fascia sous ἀπόδεσμος, acetabulum sous παροψίς, etc., tandis qu'on rencontre trop fréquemment des mots suspects ou de basse époque ou même d'aucune époque - tels que propensia, disertitudo, impræmeditatus, innascentia (subst.), valor (p. 306, 332, 105, 248, 783), ou encore ostentivus (165), contemptitas (335), adsequabilis (349), aggentulor (159), trajicio, onis (806), et tant d'autres qu'il serait long de mentionner. Bien qu'il soit de mauvaise méthode d'enseigner aux élèves une latinité douteuse, on pourrait encore passer condamnation, eu égard à la difficulté qu'il y a souvent à rendre certaines expressions grecques en bon latin autrement que par des périphrases; mais ce qui est plus grave, c'est la foule de barbarismes et de solécismes que les élèves sont exposés à prendre pour des formes correctes. Je ne mets pas en cause la science de M. Ts.; mais il n'a pas revu ses épreuves et a fait ou laissé imprimer à la diable sur 872 pages, il n'y en a pas cent qui soient exemptes d'erreurs typographiques. Conjugaison : brevio, ire 147; inflecto, are 177; discrepo, ere 190, 326; corusco, ere 490; lacesso, ire 665; concubo, ere 733 (ter),

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