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Cette hypothèse mérite la plus sérieuse attention. Elle n'est pas sans soulever de graves difficultés, et, si vraiment elle est justifiée, il faut avouer que le temple d'Abydos n'aurait pas présenté les mêmes dispositions que la plupart des autres temples égyptiens : toutefois, il y aura lieu d'examiner la question longuement sur les lieux avant d'admettre ou de repousser la solution que M. Petrie nous offre. La première hypothèse me paraît pouvoir être acceptée plus aisément, pourvu qu'on ne la pousse pas à l'extrême. Que Séti Ier ait eu l'intention d'honorer les rois enterrés à Omm el-Gaâb, son fils Ramsès II le dit nettement dans la dédicace du temple, mais il ne voulut pas honorer ceux-là seulement, puisque la liste des Pharaons auxquels il rendait hommage comprend les dynasties enterrées à Memphis, au Fayoum, dans la Moyenne Égypte et à Thèbes. Sans insister sur le détail, je dirai qu'à mon avis, c'est bien une chapelle qu'il se construisit à luimême en l'honneur de sa propre divinité et qu'il associa à sa religion celle non seulement des Pharaons Thinites, mais de tous les Pharaons qu'il proclamait ses ancêtres. Ramsès II en agit de même que son père, et il construisit à quelque distance du Memnonium de Séti, non pas un second temple des rois qui aurait été inutile, mais un second Memnonium où il se fit adorer en même temps que les rois d'Omm elGaâb et que les autres Pharaons ses ancêtres. Deux motifs, ce me semble, décidèrent en cette circonstance la conduite des deux souverains. Le premier était un motif politique; comme M. Petrie l'a bien vu, Séti Ier, en rétablissant le culte des vieux rois, affirmait ainsi qu'ils étaient ses ancêtres, et se rattachait à la lignée solaire. Le second était un motif religieux, en se bâtissant un temple aux environs de la Fente par laquelle les vieux rois avaient passé pour se rendre dans l'autre monde et que toutes les âmes dévouées aux religions du Soleil et d'Osiris traversaient encore, Séti et Ramsès s'assuraient une arrivée heureuse dans les régions d'outre-tombe. Les morts ordinaires avaient une sorte d'auberge commune dans le temple d'Osiris à Abydos, où elles s'arrêtaient pour se reposer avant de s'engager sur la route qui conduit dans le monde des esprits: Séti et Ramsès voulurent avoir leur reposoir particulier où ils donnèrent asile aux Pharaons de jadis. Les deux temples qu'ils nous ont laissés sont donc à deux fins ils abritaient le culte des vieux Pharaons, y compris ceux dont le corps était enterré à Omm el-Gaâb, et ils étaient la propriété personnelle des rois qui les avaient élevés. G. MASPERO.

Archiv für Papyrusforschung und verwandte Gebiete herausgegeben von Ulrrich WILCKEN, erster Band, zweites, drittes Heft, zweiter Band, erstes Heft. Leipzig, B.-G. Teubner, 1901-1902.

Le lecteur connaît sans doute ce périodique paru pour la première fois en février 1900; M. Seymour de Ricci a donné dans

la Revue archéologique' une analyse détaillée des deux premiers fascicules. Les deux qui ont suivi ne méritent pas moins d'attirer l'attention. Le meilleur moyen d'en donner une idée, sans s'exposer à des redites, est peut être de grouper ici des observations que la lecture de ces deux derniers numéros peut suggérer :

Ils ne contiennent que fort peu de fragments littéraires. Quelques miettes acquises en 1900 par le Musée britannique et que Kenyon (Some new fragments of Herodas, t. I, p. 380 et suiv.) a patiemment rajustées ont fait connaître quelques vers ou débris de vers nouveaux du Songe d'Hérondas. Wilcken (Ein Polybiustext auf Papyrus, I, 388 et suiv.) a publié des fragments du XIe livre de Polybe qui améliorent sur certains points la tradition du moyen âge. Dans une étude sur les papyrus de Münich (I, 468) il cite encore quelques lignes d'Hérodote (I, 115-116), de Xénophon (πópot, I, 5-6), un fragment philosophique, etc... En revanche, les documents historiques et juridiques ainsi que les commentaires qui les accompagnent sont d'une importance qui n'échappera pas.

Wilcken (Heidnisches und Christliches aus Eegypten, I, 396-436) donne une série de notices nouvelles tirées de documents inédits ou

mal connus sur le christianisme ou le paganisme en Égypte. Il montre en particulier, malgré l'opinion courante depuis Letronne, que Philé, dans l'empire chrétien, n'a jamais été fermée au christianisme et que des églises ont existé à côté du temple d'Isis, si vénéré des Blemyes et des Nobades depuis Dioclétien. Il réédite à ce propos le pap. Z de Leyde qui contient une supplique de l'évêque de Syène, Contrasyene, et Éléphantine à Théodose II et Valentinien III; c'est

une demande de secours contre les barbares du S. Parmi les lectures nouvelles, notons 1. 8. O v [xi]ot pa xxλovμév opouple (Leemans et Wessely outw au lieu de zástpz). La leçon de W. doit être la bonne, mais au lieu de supposer comme lui une faute du copiste qui aurait du écrire : οἱ ἐν Φίλῳ ἐν τῷ κάστρα, etc... j'écrirais Φιλώκαστρα en un seul mot, transcription d'une forme latine hypothétique Philocastra (pour Φιλῶν κάστρα) analogue à Erocastra (pour Ηρώων πόλις) qui se trouve sur une inscription de Pithôm aujourd'hui à Gizeh. L'influence de Philocastra mal analysé aurait produit la forme masculine du nom de Philé, qu'on peut lire dans le même texte. On trouvera dans la suite de l'article des renseignements intéressants sur la úvodos ou xλlv des Blemyes dont W. a retrouvé la mention sur une inscription de Kalapchâ déjà éditée mais mal comprise et qu'il interprète d'une manière ingénieuse et plausible. Les autres textes commentés par W. proviennent presque tous de ses fouilles de Ahnasieh (amulettes païennes et chrétiennes, curieuse пapáτ où sont mentionnés des παγανικαί συντελείαι). En passant, il propose pour une tablette de bois

1. XXXVIII, 1901, 1, p. 303.

de Berlin que Parthey croyait magique une interprétation séduisante ce serait un poème en grec barbare sur le thème, bien ancien en Égypte, de la misère du fellah. L'énigmatique inscription de Kalapcha m'a fait ressouvenir d'un document qui paraît présenter des difficultés analogues, et que je signalerai à la sagacité de W. C'est l'inscription ou plutôt les inscriptions rupestres de Mulqatah. (Cf. une édition de U. Bouriant dans de Morgan, Catalogue des Monuments de l'Égypte, t. I, p. 106). Je sais par expérience combien la copie de ces textes enchevêtrés est malaisée et ce n'est point faire une critique du premier éditeur que de dire qu'il serait à souhaiter qu'on en essayât une reproduction meilleure. Dans l'imbroglio des dernières lignes on reconnaît la mention d'un évêque de Syène (ênisxoños Ev () ov) et dans les premières le nom d'Éléphantine (àñò xwuns πιωδια (sic) Ελεφα(ν)τίνης πόλεως).

A. Stein (I, p. 445) donne une liste complète à la date où elle a paru de juridici Alexandre. Le Julius Maximianus mentionné au verso du papyrus Cattaoui, récemment publié par Botti (Bull. de la Soc. arch. d'Alex. n° 4) est vraisemblablement le Maximianus de la liste de S. L'article de Carl Müller (ueber die herausgegebene Emphyteusis-Urkunde auf Papyrus aus dem J. 616 nach. Chr.) s'adresse surtout aux juristes (I, p. 437). Viereck fait quelques corrections aux Griech. Ostr. de Wilcken et donne d'excellentes règles pour l'emploi des parenthèses dans la transcription des mots abrégés sur les originaux. Wilcken fait connaître la collection de Munich. Parmi les textes non littéraires signalons le fragment très mutilé d'une traduction grecque des formules hiéroglyphiques qui constituent le protocole royal de Philopator. Ce ne serait donc pas Épiphane dont le texte grecque de Rosette reproduit les titres égyptiens, mais Philopator qui aurait inauguré une politique plus déférente à l'égard des indigènes. Un autre fragment se raccorde avec le papyrus 21 de Genève et constitue ainsi le seul contrat de mariage que nous ayons conservé de l'époque ptolémaïque. On peut noter de grandes différences avec les actes romains. Elles sont toutes à l'avantage du droit gréco-égyptien et il faut descendre jusqu'à l'époque chrétienne pour trouver le même respect de la femme. Un long et intéressant fragment astrologique de Munich est édité par Boll (I, 492).

Le 2me volume s'ouvre par l'édition d'un petit texte médical de Genève, habilement restitué par J. Nicole. C'est un court fragment d'un « questionnaire de chirurgie ». Plusieurs des termes définis sont nouveaux, non tous ceux que N. donne comme tels : 'Anodopà se trouve dans le Dictionnaire de Bailly avec une référence à Paul d'Égine que je n'ai pas pu vérifier. Trois articles sont consacrés à discuter les idées que Reitzenstein avait émises à propos d'un papyrus de Strasbourg sur la circoncision. C'est dans l'édition de Wilcken qu'on

devra lire maintenant ce texte. Günkel discute les témoignages bibliques allégués par Reitzenstein; Wendland, les témoignages helléniques.

Sous le titre modeste d'Observatiunculæ ad papyros juridicae (II, 32), Naber poursuit des recherches très informées sur les diverses questions qui se rattachent à l'étude des contrats: il traite dans son dernier article de la difficile matière des dixypzpzi. Il suffit de se reporter au travail de Gradenwitz dans le même fascicule (Zwei Bankanweisungen aus den Berliner Papyri, p. 96) pour voir que sur ce point l'accord est loin d'être fait. Naber a peut-être tort de donner cómme type de la dizypap trapézitaire B. G. U. 88 que Gradenwitz paraît caractériser plus justement. Je ne sais pas non plus si l'on doit dire que P. Oxyrh. II, 264, 267, 269 rentrent dans la classe des otaγραφαί; ils ne different des ὁμολογία: que par la formule finale διὰ τῆς τραπέζης.. γέγονεν ἡ διαγφαρή: mais je remarquerai que cette formule n'est pas écrite de la même main que le reste du contrat (sauf pour 269, transcrit, tout entier par le même scribe, parce que c'est un avtíYpaçov), et qu'elle ressemble à un visa (uéwas dit 269, 1. 20), mis par le banquier au bas d'un acte qui n'est pas rédigé dans son bureau, daypap ne désigne donc pas le contrat revêtu de ce visa: ce contrat est traité de yelp (264, l. 12, 267, l. 12) terme ailleurs synonyme de xetpóypapov. Je crois donc que dans le cas de ces trois papyrus, il y a eu un double contrat: 1o un acte (xpóypapov) destiné à être gardé par un des contractants (tels ceux qui nous ont été conservés sous les nos 264, 267, 269); 2o une daypaph rédigée par le banquier qui a fait le paiement. Cette dtxypap serait mentionnée dans un visa du banquier lui-même, au bas du yepóypapov. Il faut bien reconnaître que tout ceci ne va pas sans difficultés. Toutefois c'est dans ce sens que je chercherais l'explication de la formule dans C. P. R. I, 1, 13 : xatà τὸν χειρόγραφον καὶ τὴν διαγραφήν à laquelle Naber donne une signification différente. La théorie qu'il expose sur la daypapù èx Basthixou est intéressante. Elle va à l'encontre de certaines vues de Wilcken et nous suivrions avec plaisir une discussion de ce problème. Naber termine en proposant une interprétation nouvelle et des restitutions pour Grenfell, Gr. P. I, 1. Bien des difficultés demeurent, par exemple l'emploi incorrect de Eppwoo II, 1. 5, et surtout 1. 22 si l'on admet que Pachytés est l'épitaste du nome et Daimachos le stratège. Pour prouver que Pachytés est l'épistate du nome, il ne faudrait pas alléguer Grenfell I, 38 où il s'agit bien plus probablement de l'épistate de la xúμn comme dans toutes les pétitions du même genre (cf. Fl. Petrie Pap., II, p. [11] τὸν ἐν Περσέᾳ ἐπιστάτην). Col. I, 38; II, I, παραδεικνύειν est traduit par Naber falso abiudicare; mais il ne cite aucun exemple. Le sens du mot est « dresser l'état des lieux »; il se rapporte à la description que les géomètres font d'un domaine, soit dans le cas d'un contrat, soit quand il y a contestation sur les limites (voir Amh.

II, 68). On dit παραδεικνύειν τὴν γῆν, τὰ ὅρια...; ἀπὸ τῆς γῆς, s'expliquerait ici, à mon avis, par un verbe formant zeugma avec пapadɛizvúɛtv et perdu dans la lacune. Il faut donc rejeter la restitution de N. [120]pítov donné par Grenfell, accepté par N. s'explique mal. On lira plus volontiers : [μεχ]ρὶ τοῦ σε ἐπιβαλόντα..... διεξεγαγεῖν; cf. Grenfell, 40, 7, Ewg toù kπißadeïv... Un X dont une des branches inférieures serait effacée se confond aisément avec Y.

Il est toujours très instructif de grouper comme l'a fait Wenger (II, 41) dans un seul et même article les observations de même ordre à propos de textes aussi divers que ceux de la collection Amherst. Ses remarques intéressent l'histoire du droit et des institutions juridiques.

Kenyon (II, 70) confirme d'après un papyrus de Londres une vérité dont on se serait douté plus tôt si l'on avait donné l'attention qu'elle mérite à une ancienne restitution proposée par Franz pour le no 4,705 du C. I. Gr. Les citoyens des cités égyptiennes font souvent suivre leurs noms de deux épithètes comme ̓Αθηναιεὺς ὁ καὶ Εριχθόνιος. On voyait là un double démotique. Il est certain aujourd'hui que le premier de ces adjectifs fait allusion à une tribu. Cette mode, qui ne s'est certainement pas établie sans raison, n'apparaît à notre connaissance qu'à l'époque impériale et postérieurement à la fondation d'Antinoé. Peut-être faut-il chercher un lien entre les deux faits. Mais c'est un problème qu'il est difficile de démêler. Grenfell et Hunt publient d'intéressants fragments de Gizeh, et particulièrement des añoурzzi de maisons de l'époque ptolémaïque. Une petite note de Lunbroso (la divinité désignée dans Hérondas (Mandris) est Tyché), une dissertation métrologique de Hultsch, l'article cité de Gradenwitz complétent la première partie du fascicule.

La seconde, celle qui comprend les comptes rendus, ne se prête guère à l'analyse. Contentons-nous d'ajouter une ou deux remarques à celles de Wilcken.

Amh. II, 30, 1. 1 ..... N]etλouroλeitou Ewxpȧte:. Correction facile que Ν]ειλουπολείτου Σωκράτει. je ne trouve cependant pas dans les comptes rendus du volume que j'ai pu avoir sous les yeux. Nilopolis serait le chef-lieu non d'un nome, mais d'une toparchie. Cf. Wilcken, à propos de Amh. (II, 85).

Lond. 216 (II, p. 186), xxl No66asty. W. lit by Noubav. Avec raison probablement pour v. L'interprétation esclaves nubiens n'a évidemment rien d'inadmissible. Il est étrange qu'ils soient nommés pêle-mêle avec des jarres (pois) et autres propia. Kenyon pensait qu'il y avait là un mot égyptien inconnu. Y aurait-il un rapport avec l'égyptien Nв que Wilcken donnait autrefois comme ancêtre de l'énigmatique váßtov et qui signifierait corbeille? C'est une question à poser aux Égyptologues.

BGU, 904, 1. 9 au lieu de axoλoś0(w), etc., ne peut-on pas lire ἀκολουθεῖν) ὡς [προ]κῖται? - 909, 1. 17, ἐκ θεμελίου au lieu de ἐκ θεματίου. 916, 1. 19 : τριακόντα[δύο].

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