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la fin de l'ancien régime. A l'engouement paraît avoir succédé un peu plus que de la défiance. Suivant les dispositions du moment et l'état d'esprit de chacun on a souvent, surtout en France, attribué à ces sociétés les mérites ou les défauts de la colonisation allemande, et confondu, sous le nom de compagnies coloniales, des espèces très différentes.

Après un substantiel exposé historique où s'affirme le caractère essentiellement commercial de la colonisation allemande depuis le XVI siècle, M. D. distingue avec soin les diverses formes juridiques, très variées, des sociétés coloniales allemandes compagnies souveraines, compagnies privilégiées mais non souveraines, sociétés coloniales, compagnies concessionnaires. Dans chacune de ces espèces, il importe de distinguer presque autant de sous-espèces qu'il existe de sociétés, chacune d'elles ayant une charte différente de ses voisines. L'erreur est donc grande de ceux qui ne voient dans les sociétés coloniales allemandes que des compagnies souveraines. Il est bien vrai que lorsque Bismarck, en 1884-85, posait la théorie des Schutzgebiete, son intention était de laisser l'État s'effacer derrière l'initiative privée, de faire administrer ces territoires par des compagnies souveraines, placées sous la suzeraineté de l'Empire 2. Mais, en fait, il n'y a jamais eu que deux compagnies souveraines, et les efforts de Bismarck pour en créer une troisième avec la société du Sud-ouest africain n'ont pas abouti. Bon gré mal gré, il a fallu tâter de cette colonisation << à la française » pour laquelle le chancelier n'avait pas assez de dédaigneuse pitié. Après une existence éphémère modeste pour

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l'une, pitoyable pour l'autre les compagnies de l'Est africain et de la Nouvelle-Guinée ont dû renoncer à leurs droits régaliens, remettre à l'Empire l'administration des territoires, redescendre au rang de compagnies simplement privilégiées. La charte de souveraineté n'aura été qu'un expédient temporaire, mais non inutile, pour acquérir des territoires sans engager trop directement l'action impériale. Et c'est peut-être bien, somme toute, ce que Bismarck avait voulu.

M. D. montre que la colonisation allemande a évolué de la compagnie souveraine à la compagnie privilégiée, et de celle-ci à la société coloniale pure, pour aboutir à la société concessionnaire, type éminemment réalisé au Cameroun, et dont nous faisons nous-même

1. Ce n'est pas en 1850, mais en 1858, que disparaît la « Vieille Dame de Londres ». Il aurait fallu rappeler la compagnie d'Ostende; dans son introduction historique, M. D. confond trop l'Allemagne avec la Prusse.

2. Les juristes discutent, il est vrai, la véritable nature des rapports qui existent entre l'Empire et la compagnie. Il me semble cependant que le passage suivant des statuts de la compagnie de la Nouvelle-Guinée, approuvés par l'Empereur le 12 mai 1886, ne laissent aucune place au doute: « Exercer les droits de souveraineté que la charte impériale précitée lui a conférés sous la suzeraineté de Sa Majesté... >>

l'expérience au Congo. Il estime que tout jugement sur ce dernier type serait, à l'heure actuelle, prématuré.

Toute cette exposition, complétée par des traductions de chartes, traités, statuts', est très claire et très complète. Si le travail de M. D. est plus faible sur un point, c'est en ce qui concerne les résultats obtenus par les sociétés. S'il insiste avec raison sur l'échec administratif des compagnies souveraines, il passe trop rapidement sur leur rôle économique et sur celui des autres sociétés coloniales. Mais cette partie du sujet était plus connue.

Henri HAUSer.

- La traduction du Livre de l'art du traitement de Najm ad-Dyn Mahmoud (Beyrouth, 1903, in-8°, chez l'auteur) que M. le Dr P. GUIGNES vient de donner, d'après un manuscrit qui appartient à l'Université de Saint-Joseph de Beyrouth, encore qu'elle ne soit pas complète, sera accueillie avec reconnaissance. Des cinq parties dont se compose le traité de matière médicale de Ad-Dyn Mahmoud, le Dr P. G. n'a entrepris de reproduire que la cinquième : les « Médicaments composés »; mais c'est aussi la plus intéressante et celle qu'il importait le plus de mettre à la portée des érudits non arabisants. Mon ignorance de la langue, dans laquelle a écrit Najm ad-Dyn, m'empêche de me prononcer sur la valeur de la traduction du Dr P. G.; mais on peut dire que, médecin et vivant, depuis plusieurs années, dans un pays arabe, il avait toute la compétence requise pour mener à bien le travail qu'il a entrepris. Il a d'ailleurs fait suivre sa version du texte de Ad-Dyn Mahmoud : les orientalistes pourront ainsi en contrôler l'exactitude. Tous ceux qui s'intéressent aux études pharmaceutiques lui sauront gré d'avoir ajouté à sa traduction des médicaments composés un double glossaire, l'un en caractères arabes, l'autre en caractères français, des noms des médicaments simples. Dans sa préface, le Dr P. Guignes dit qu'il avait eu l'intention de donner, dans son Introduction, un aperçu de la Pharmacopée arabe, mais que, « pressé par le temps, il a dû, à regret, renoncer à ce projet et qu'il le reprendra »; nous souhaitons qu'il y revienne bientôt, et qu'il donne à son étude tous les développements que comporte et que mérite un sujet encore aussi nouveau et d'un aussi grand intérêt. Ch. J.

- M. Albert CouNSON, docteur en philosophie et lettres, lecteur à l'Université de Halle, a publié l'an dernier, dans le Musée belge, un article sur Lucrèce en France; l'Anti-Lucrèce ». Il vient d'en donner un autre dans le même recueil : sur « l'influence de Sénèque le philosophe ». Le début est intéressant, d'un style vif et agréable; mais cela ne se soutient pas. J'ai noté maint détail curieux; cependant j'aurais bien à dire sur la forme et sur le fonds de plus d'un passage; je me borne à constater que le titre est inexact puisque l'auteur laisse entièrement de côté l'influence de Sénèque dans l'antiquité, et qu'après bien des sautes

1. Ces annexes occupent les p. 217-290. Il aurait été bon, pour certaines expressions dont la valeur juridique est considérable, de donner entre parenthèses, à côté de la traduction, les mots allemands. Une bonne bibliographie.

2. Rien, par exemple, sur le développement des irrigations dans le Deutschsüdwestafrika.

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REVUE CRITIQue d'histoire ET DE LITTÉRATURE

et des digressions, plutôt fâcheuses, il ne traite guère méthodiquement que des imitations ou souvenirs de Sénèque au xvII et au xvir siècles. L'impression n'est pas bonne P. 3, au commencement de la note 1, lire I, xvi; p. 10, à l'avant. dernière ligne lire vers le même temps; p. 26 au bas, avant le n. 3: la citatiou de Malherbe est faite très inexactement, et il y faut lire de plus Hésiode. — É. T.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET Belles-letTRES

Séance du 12 juin 1903.

M. Homolle, directeur de l'École française d'Athènes, écrit pour donner à l'Académie quelques détails sur le Congrès archéologique qui aura lieu à Athènes en 1905.

M. Héron de Villefosse communique, au nom du R. P. Delattre, un fragment d'inscription récemment découvert à Djebba, l'antique Thigiba, par le R. P. Heurtebise. Il ajoute qu'il résulte de cette découverte que trois points antiques, situés sur le versant N. du Djebel Gorra, à une faible distance les uns des autres et placés sur une même ligne, de l'E. à l'O., s'appelaient Thubursicum Bure, Thimida Bure et Thigiba Bure. Il faut sans doute chercher l'explication du mot Bure dans le langage punique. Enfin, le fragment découvert appartient à une inscription en l'honneur de Constantin le Grand, qui paraît avoir été gravée entre les années 323 et 326. M. Cagnat fait observer que, dans une épitaphe autrefois copiée par lui, on lit Gimma te genuit, tenet Thigibba sepultum. On en avait conclu que la ruine où l'épitaphe a été découverte était Thigibba. Il serait possible, étant donnée la trouvaille du R. P. Heurtebise, que cette ruine fût, au contraire, Gimma, et que le personnage eût été enterré à Djebba. Le tombeau où se lisait l'épitaphe aurait été, dans ce cas, un cénotaphe, ou un tombeau de famille où l'on aurait tenu à relater son nom.

M. Senart, au nom de la commission du prix Stanislas Julien, annonce que ce prix a été décerné à M. Maurice Courant, pour le premier volume de son Catalogue des livres chinois, coréens, etc. de la Bibliothèque nationale.

M. Senart, au nom de la commission du prix ordinaire, annonce que ce prix est décerné à M. L. Cadière, pour son mémoire intitulé: Le mur de Dong Hoi, étude sur l'établissement des Nguyên en Cochinchine.

M. Philippe Berger, au nom des commissions des prix Bordin et Saintour, annonce que le montant de ces prix a été réparti de la manière suivante :

Prix Bordin 1,200 fr. à M. Gnidi, Dictionnaire amharique; 1,000 fr. à M. Dussaud, Histoire et religion des Nosairis, et Voyage au Safa, en collaboration avec M. Macler; 800 fr. aux Missions catholiques du. Thibet, pour leur Dietionnaire thibétain.

Prix Saintour: 1,200 fr. à M. Fossey, Magie assyrienne; 800 fr. à M. Grosset, Bharatiya Natya Sástra; 500 fr. à M. Moret, Rituel du culte non journalier en Egypte; 500 fr. à M. Toscanne, Cylindres de Gudea.

M. Eugène Révillout lit une lettre adressée à M. Wallon sur de nouveaux évangiles apocryphes.

M. Paul Foucart donne une seconde lecture de son mémoire sur le culte de Dionysos en Attique.

M. Bouché-Leclercq annonce, au nom de la commission du prix Bordin (sujet proposé Sentiments des Romains à l'égard des Grecs pendant la période républicaine), que le prix est décerné à M. Colin, ancien membre de l'Ecole française d'Athènes.

Léon DOREZ.

Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie Régis Marchessou, 23, boulevard Carnot

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and the Antonines. Mgr DUCHESNE, Christian worship, its origin and evolution, a study of the Latin liturgy up to the time of Charlemagne. Fynes Moryson's Itinerary (Waters). The origins of the ballad (G. Senith). Algonkin folk-lore (Prince). DUKE OF THE ABRUZZI, On the Polar star in the Arctic Sea. Sir WYKE BAYLISS, Rex Regum, a painter's study of the likeness of Christ from the time of the apostles to the present day.

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Deutsche Litteraturzeitung, n° 33: EICHLER, Quellensammlung zur Geschichte des deutschen Bibliothekswesens. - ROTHSTEIN, Die Genealogie des Königs Jojachin und seiner Nachkommen (I Chron. 3, 17-24). -FEINE, Jesus Christus und Paulus. - Würzburger Luther-Vorträge. I-V. — DUTOIT, Die Theorie des Milieu. - THOMSEN, Sprogvidenskabens Historie. CONRADY, Chinas Kultur und Litteratur. — THIMOTHEOS, Die Perser. Hgb. von U. v. Wilamowitz-Möllendorff; Der Timotheos-Papyrus. Lichtdruck-Ausgabe. Hgb. von U. v. Wilamowitz-Möllendorff (important). - TACITUS, Germania. p. Schweizer-Sidler. 6 Aufl. bearb. von Schwyzer. - LILLGE, De elegiis in Maecenatem quaestiones. RÜDIGER, Caroline Rudolphi, eine deutsche Dichterin und Erzieherin, Klopstocks Freundin. - MIESSNER, Ludwig Tiecks Lyrik. - R. BEER, Spanische Litteraturgeschichte (fort utile). - Orro, Typische Motive in dem weltlichen Epos der Angelsachsen. - PROKOP, Gotenkrieg. Uebs. von D. Coste, 2. Aufl. -STECK, Der Berner Jetzerprozess (1507-1509). RIBBECK, Uber

sicht über die Verfassung der Stadt Essen. - P. GAUTIER, Madame de Staël et Napoléon. Comte DE CHABOT, Vendéennes 1793-1832. — KAINDL, Die Volkskunde. - Jahresbericht der Geographischen Gesellschaft in München. 1901/2. MEYER, Donatello. - Fäн, Gеschichte der bildenden Künste. 2. Aufl. I-V.

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N° 24: Lettres inédites de Sainte-Beuve à Collombet. p. Latreille et Roustan. TEWS, Wie gründet und leitet man ländliche Volksbibliotheken? 9. Aufl. Apocrypha Syriaca. The Protevangelium Jacobi and Transitus Mariae. Ed. and. transl. by Agnes Smith Lewis. MARIANO, Papa, clero e chiesa in Italia. ŠOLTAU, Die Herkunft der Reden in der Apostelgeschichte. ROZDESTVENSKIJ, Istoriceskij Obzor Dejatel'nosti Ministerstva Narodnago Prosvěšeenija 1802-1902 HESS, Das Märchen vom Kausalzusammenhang oder Im Banne des Zwecks. HINTRÄGER, Volksschulhäuser in Osterreich-Ungarn, Bosnien und der Herzegowina. The Histories of Rabban Hôrmîzd the Persian and Rabban Bar'Idtâ. Budge. OERTEL, Contributions from the Jaiminiya Brahmana to the history of the Brahmana literature. Scholia vetera in Pindari carmina rec. Drachmann. I. (travail digne de Böckh). BRANDES, Beiträge zu Ausonius. III. Die Periochae Iliadis et Odyssiae. RAPHAEL, Le Rhin allemand. - CUTting, Concerning the modern German relatives « das » and « was »> in clauses dependent upon substantivized adjectives. H. HAUVETTE. Un exilé florentin à la cour de France au xvi° siècle. Luigi Alamanni (1495-1566), sa vie et son œuvre (monument durable). JORDAN, Die altenglischen Säugetiernamen. KROMAYER, Studien über die Wehrkraft und Wehrverfassung der griechischen Staaten. - Kehr, Ein verschollenes Karolingisches Annalenwerk. HILL, Die Fürstin Orsini Camerera-Mayor am Hofe Phillips V. von Spanien. Ubers. von Frida Arnold. G JANSEN, Grossherzog Nicolaus Friedrich Peter von Oldenburg. FESTSCHRIFT, zur Erinnerung an das 25 jährige Stiftungsfest der Deutschen Gesellschaft für Natur-und Völkerkunde

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Ostasiens. MARWITZ, Der Bühnenengagementsvertrag.

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und Horz, Wirtschaftskunde der Schweiz.

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- GEERING,

Literarisches Centralblatt, n° 22: Acta apost. I, II, p. LIPSIUS, p. M.BONNET. LASK, Fichtes Idealismus und die Geschichte. - STAUF VON DER MARCH, Germanen und Griechen (à lire avec précaution) STOESSER, Grabstatten und Grabschriften der Badischen Regenten 1074-1811. Quellen zur Gesch. des Krieges von 1799 u. 1800, p. HUEFFER. II. I-2. Brieven van Nicolaes van Reigersberch an Hugo de Groot, p. ROGGE. - Die Kriege Friedrichs des Grossen, III. 4: Gross-Jägersdorf und Breslau. Catalogue of two collections of Persian and Arabic mss. p. Ross and BROWNE. Academicorum philosophorum index Herculanensis p. Mekler. Heinze, Vergils epsiche Technik (marque un progrès très essentiel) La Ire partie du chansonnier de Bernart Amoros, p. STENGEL. BANG, Norske Hexeformularer og magiske Opskrifter. BAUMGART, Goethes Faust. Erinnerungsblätter aus dem Leben Luise Mühbachs. DÖRPFELD, Troja und Ilion (le plus beau monument que la science allemande pût élever à Schliemann). K. SIMON, Studien zum romanischen Wohnbau in Deutschland. F. H. HOFMANN, Bayreuth und seine Kunstdenkmale- WINDS, Aus der Werkstätte des Schauspielers.

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No 23 La nea Diathéké. HäGERSTRÖM, Kants Ethik. — A. SCHULTE, Gesch. des mittelalt. Handels und Verkehrs zwischen Westdeutschland und Italien (très détaillé et fouillé). GLAGAU, Die moderne Selbstbiographie als histor. Quelle. Dorothea Biehl's breve am kong Christian VII. MATHIESON, Politics and religion. GILBERT, La guerre sud-africaine. - ROHRBACH, Vom Kaukasus zum Mittelmeer. PISCHEL, Materialien zur Kenntnis des Apobhramsa. POGNON, une version syriaque des aphorismes d'Hippocrate, I (grande « acribie »). Stoicorum veterum fragmenta p. J. ab ARNIM, II Chrysipp (excellent). STEFFENS, Latein. Paläographie (très instructif). KOCH, Catalogue of the Dante Collection, Cornell University.SERVAES, H. von Kleist (clair et frappant portrait). -PATZAK, Hebbels Epigramme. KAUFMANN, Balder (mérite l'attention). Th. REINACH, L'histoire par les monnaies (beaucoup de points de vue nouveaux et remarquables; très suggestif et savant). PENNell, Die moderne Illustration. Clara Schumann Ein Künstlerleben, p. B. LITZMANN. DRAESEKE, Der gebundene Styl. Hall Ausgew. Beitraege zur Kinderpsychologie und Pädagogik, p. STIMPFL.

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Onze Eeuw, III, 5, mai 1903 (Haarlem, Bohn): Marie RAMONDT, Heimwee. COLENBRANDER, Gijsbert Karll van Hogendorp in zijn rijpen leeftijd, IV. KIELSTRA, De Bandjermasinsche Sultanspartij. VAN DER HOEVEN, Eene mislukte proeve. HAMBURG, Annteekeningen over schilderkunst. - Onze Lezetafel (Nico von SUCHTELEN, Primavera; Niuwe Arbeid.

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ERNEST LEROUX, EDITEUR

28, RUE BONAPARTE, VIa

Essai de Grammaire Malgache

Par GABRIEL FERRAND

VICE-CONSUL DE FRANCE

Un volume in-18 de 300 pages...

Le Puy, imprimerie Régis Marchessou, boulevard Carnot, 23.

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