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y voudrait aussi plus de critique. A tout instant (pp. 136, 137, 143.....) M. B. de Lacombe cite la réimpression du Moniteur pour le compte rendu des séances de l'assemblée de mai à octobre 1789. Il représente même un curé de l'Autunois lisant ce journal en octobre 1789! S'il avait consulté la Bibliographie de M. Tourneux (t. II., n° 10374), il saurait que le Moniteur n'a commencé réellement à paraître que le 24 novembre 1789 et que les 93 premiers numéros (du 5 mai au 23 novembre) ont été confectionnés de toutes pièces en l'an IV. Albert MATHIEZ.

Julien TIERSOT. Chansons populaires des Alpes Françaises (Savoie et Dauphiné). Fort vol. in-4° de 550 p. imprimé rouge et noir et tiré à 1350 exemplaires numérotés. Prix sur Japon 150 francs, sur Chine 100 francs, sur papier vélin 40 fr. François DucLoz, librairie savoyarde à Moutiers et librairie dauphi noise à Grenoble, 1903.

En 1895, M. J. Tiersot fut chargé par M. le Ministre de l'Instruction publique d'une mission à l'effet de recueillir les chansons populaires conservées par la tradition dans les Alpes Françaises. Aujourd'hui, en un magnifique volume, qui lui fait grand honneur et aussi à ses éditeurs, il nous offre le résultat de sa longue et minutieuse enquête soit environ trois cents chansons et chants français et patois chants historiques ou traditionnels, chansons d'amour et de mariage, pastourelles, chants de mai, chants de travail, danses. Chaque chanson, accompagnée de notes et critiques, a sa musique notée. De plus, en tête de chaque chapitre, M. J. T. a mis une mélodie populaire harmonisée au piano ou la reproduction d'une estampe ancienne, ayant rapport au sujet. Enfin, en appendice, un nombre considérable de fragments ou d'analyses. C'est, on le voit, un travail extrêmement important et dont il y a tout lieu d'être reconnaissant à l'auteur.

Malheureusement, c'est un faux départ. A publier ainsi les chansons d'une région particulière on s'expose à des redites et à des lacunes. Toutes les chansons que donne M. J. T. ne sont point propres à la Savoie ou au Dauphiné: il s'en faut même de beaucoup; et les comparaisons qu'il en fait avec les autres provinces sont absolument incomplètes. C'est trop ou pas assez. Il est franchement à regretter que ce si beau volume ne puisse pas être le premier d'un « Corpus >> de nos vieilles chansons. Pour cela, à l'exemple de Sv. Grundtvig et de Child, il eût fallu prendre successivement chaque chanson en son type le plus pur et en donner, avec toutes les critiques nécessaires, les variantes trouvées dans les différentes provinces. Certes, la besogne eût été grande; mais, au cas où elle eût dépassé les forces d'un seul, on eût pu la confier à plusieurs constitués en comité et travaillant sur un plan bien déterminé: telle société eût même pu prêter son

assistance en invitant ses membres disséminés par toute la France à apporter leur pierre à l'édifice. Et, de cette façon, notre pays eût bientôt possédé un recueil au moins égal à ceux des « Danmarks gamle Folkeviser » et des « English and Scottish popular ballads >> ; et l'on eût vu quelles véritables richesses nous possédons sous ce rapport. Je lisais ces derniers jours, dans un ouvrage assez récent sur le Volkslied, que l'Allemagne est le seul pays qui ait conservé l'amour du chant populaire - preuve, dit l'auteur, non sans quelque ingénuité, que ce pays est appelé aux plus hautes destinées! En ce cas, la France aussi peut se permettre quelques espérances: car on chante aussi dans nos provinces, de moins en moins, j'en conviens; mais je défie bien les Allemands de nous montrer une ballade plus pathétique que celle de notre « Roi Renaud », ou même des « lieder » plus jolis que tant de nos chansons, « En revenant des noces », par exemple, et la chanson si connue des métamorphoses. Et c'est pourquoi je voudrais que de ce recueil à venir on tirât une anthologie pour nos écoles de campagne, mais franchement, sans pruderie exagérée et sans remaniements fantaisistes. M. J. T. dit quelque part, dans sa Préface, qu'il faut se résigner à ne bientôt plus trouver ces chansons que dans les livres et que le devoir de ceux qui s'y intéressent n'est pas de prolonger leur existence: il ne faut pas que l'étude des anciennes traditions populaires soit un prétexte à la restauration d'un passé aboli. C'est sûr. Mais nombre de chansons ne sont d'aucune époque, parce qu'elles sont l'expression de sentiments qui appartiennent à tous les temps; d'autres, pour avoir un certain cachet d'antiquité, n'en sont pas moins des manifestations d'un art naïf et vrai qui ne cessera jamais de plaire et ce sont celles-là, les plus belles tout au moins, qu'à mon avis on devrait faire entrer dans notre domaine classique.

Léon PINEAU.

Si j'écris que le Catalogue of the Sanskrit Manuscripts in the British Museum (printed by order of the trustees. London, 1902, gr. in-4o cartonné, viij-262 pp.) est signé du nom de M. Cecil BENDALL, je pense que tout sera dit et l'œuvre jugée. Elle comprend toute la littérature sanscrite ordinaire, brâhmanique, profane et bouddhique, et n'exclut que le jaïnisme, dont les documents sanscrits ne sont en général que des commentaires d'ouvrages prâcrits. Le catalogue comporte 559 numéros, ainsi répartis : védisme (66); poésie religieuse postvédique (95); jurisprudence (50); littérature proprement dite, poésie, drame et prose (75); philosophie (63); grammaire (39); lexicographie (31); rhétorique et poétique (8); prosodie (9); mathématiques et astrologie (75); médecine (9); arts divers (8); copies d'inscriptions (7); bouddhisme (13); additions (13). A chaque manuscrit est jointe la mention de l'édition la plus importante, en sorte que les inédits se trouvent tacitement signalés. Trois index alphabétiques et un index numérique terminent le volume, d'une exécution irréprochable. — V. H.

Sous le titre de Contributions from the Jaiminiya Brahmana to the history of the Brahmana Literature, IV, Specimens of verbal correspondences, etc. (extrait du Journal of the American Oriental Society, XXIII, 1902, pp. 325-349), M. Hanns OERTEL, professeur à Yale University, qui connait comme pas un le Jaiminiya-Brahmana, en publie trois passages, collationnés respectivement avec un passage du Shadvimça-Brâhmana et deux du Çatapatha-Brâhmana. Ce travail de comparaison est destiné, dans la pensée de l'auteur, à préparer la solution de la question de savoir comment s'est constitué le corps actuel des Brahmanas, et nommément s'il existait antérieurement un stock courant de tradition textuellement fixée où les divers compilateurs ont puisé à loisir. Dès à présent, l'affirmative s'accuse probable; mais le caractère impersonnel et hiératique du texte transmis ne permettra jamais, malheureusement, entre les documents qui le composent, un départ même aussi sommaire et incertain que celui qu'établissent les hébraïsants entre la source élohiste et la source jéhoviste. - V. H.

-

M. le comte de CHARENCEY vient, avec grand courage, de tenter une œuvre des plus difficiles. S'inspirant des nombreuses « Années » de toutes sortes qui paraissent au bout de l'an, il a lancé une Année Linguistique dont le premier volume nous est présenté comme un essai. Ce n'est, en effet, pas encore un succès : le volume qui porte la date 1901-1902, traite des années 1898 et 1899; l'on y voit confondus des articles bibliographiques, des exposés critiques qui peuvent être bons, pris isolément, des revues et de simples listes d'ouvrages, enfin les langues connues et inconnues, la linguistique et la philologie, jusqu'à la pédagogie (écriture des aveugles) s'y mêlent de façon surprenante. De l'indo-européen, du sémitique, du finno-ougrien, du bantou, des familles les mieux reconstituées il n'est pas question; des langues essentielles dans chacun de ces groupes, rien n'est dit. Les langues de l'Extrême-Orient qui ne forment à aucun titre une famille y figurent sur le même pied que le basque. Mais M. de Charencey sait tout cela et si nous rappelons ces défauts de son Année linguistique ce n'est certes point avec la pensée de l'avertir ou de le critiquer; c'est bien plutôt pour en rechercher avec lui la raison. En effet M. de Charencey lui-même indique que le nombre des collaborateurs nécessaires « entraîne d'inévitables retards, de regrettables lacunes », car, dit-il, « nul ne peut se flatter de connaître également bien les idiomes indo-européens, sémitiques, américains, malayo-polynésiens. Et cela est incontestable. Mais ce qui nous paraît singulièrement plus important c'est que tous les idiomes ne dépendent pas également de la grammaire comparée qui seule est objet de science. Toute étude du langage où la stricte méthode linguistique ne règne pas, relève de l'empirisme et doit être rigoureusement écartée. C'est la méthode qui fait l'unité des Années scientifiques et leur valeur, c'est aussi la méthode seule qu'il convient de mettre à la base d'une année linguistique, si l'on veut qu'il en paraisse une. Quant aux années littéraires et politiques, elles participent à la fois de la nomenclature et de la dissertation. — K.

Le cinquième bulletin de l'École américaine d'Athènes se compose d'un rapport sur les vingt premières années de l'École, par M. le professeur Day Thomas SEYMOUR, de Yale University, qui fut président du bureau d'administration de 1887 à 1901 (Bull. of the School of class. Stud. at Athens, V, The first twenty years of the Amer. Sch. of class. etc.; Norwood, 1902, 69 p.). M. S. insiste spécialement sur la nécessité qu'il y a, pour bien connaître la Grèce, de voir le pays et les monuments : « Il vaut mieux connaître la Grèce que ce qui a été écrit sur la Grèce » (p. 19). Il rappelle, après quelques mots sur les premiers voyageurs américains

en Grèce, comment l'École fut fondée en 1881, ouverte en 1882, la suite de ses travaux (fouilles à Thoricos, à Sicyone, à Icaria, à Platées, et surtout à l'Héraion d'Argos et à Corinthe), et résume ce qu'elle a donné à la science. I expose enfin sa situation matérielle, et termine en exprimant le regret qu'aucun membre de l'École ne se soit adonné à l'étude du grec moderne, de ses origines et de son développement. MY.

- Dans les Pitt Press Series de Cambridge, M. W. C. SUMMERS, M. A., assistant lecturer in latin in the Owens College Manchester, vient de donner un Jugurtha avec introduction, notes et Index. Le texte, sauf en quelques passages dont la liste est dressée, est celui de Jordan. Pour le commentaire, M. S. a surtout puisé dans Fabri et dans Jacobs Wirz. M. S. accepte les derniers travaux de Wirz et, pour les chapitres qui manquent dans les mutili, il prend comme base ses cinq manuscrits. Tout cela peut après tout se défendre. Petit livre clair, sobre,

consciencieux. - É. T.

M. Franz ROHDE, élève de M. Ludw. Jeep, vient de soutenir à Königsberg une thèse dont voici le titre : Cicero quæ de inventione præcepit, quatenus secutus sit in orationibus generis judicialis (172 p.). M. R. rapproche la pratique des préceptes de Cicéron dans les diverses parties du discours: exorde, narration, division, confirmation, réfutation. Auparavant un chapitre sur les « constitutions » ; la fin un autre sur les thèmes généraux (loci) qui doivent être développés dans les diverses constitutions. Le latin est clair et élégant. Je n'ai relevé que quelques lapsus ou fautes d'impression sans grande importance. – É. T.

à

- La librairie Loescher, de Turin, inaugure une collection de vocabulaires spéciaux pour les classiques grecs et latins, par un Dictionnaire de César de MM. M. CHIсco et G. FERRARI, professeurs au Gymnase D'Oria à Gênes (in-8°, 283 p., 3 1.). On a gagné de la place par la suppression des textes douteux, et aussi des noms de personnes, de peuples, de pays, etc. D'ailleurs, le sens est donné, ainsi que toutes les constructions exceptionnelles, mais non toutes les références. Les textes sont souvent ramenés à une forme simple. Il est clair qu'il s'agit d'un livre destiné uniquement aux élèves. Le texte est fondé sur l'édition critique de Ramorino (Loscher, 1890). Comment l'index bibliographique cite-t-il de Teuffel la 2e édition? Pourquoi le Vercingétorix de Jullian est-il omis? Et de même rien des éditions de Meusel et Kübler. Par contre, que vient faire cette étude sur la tactique romaine de 1783? P. vi : écrire Lebreton et syntaxis; p. 1, 1.9: Tencterorum etc. · É. T.

M. ALLAIN a terminé son Pline (Fontemoing); trois grands in-4° de 600 et 700 p. et un quatrième volume de tables de 200 pages. Voilà Pline copieusement célébré. Peut-être cette façon de l'être eut-elle été de son goût; car il se demandait si l'abondance n'était pas la première qualité de l'orateur. Il est vrai qu'il n'occupe pas ici toute la place, tant s'en faut. Le titre de l'ouvrage aurait été plus justement : « Autour de Pline »; et plutôt que d'énumérer toutes les choses dont parle M. A., on eût plus vite fait de dire ce qu'il omet. Mais il aime son sujet; il s'épanche familièrement avec le lecteur; il voudrait lui communiquer son goût des lettres; souhaitons-lui donc un bon succès. - É. T.

- Nous avons reçu de Philadelphie une thèse de stilistique ou autrement de statistique en grammaire latine qui porte en tête le nom de Me Mary Helen RITCHIE A study of conditional and temporal clauses in Pliny the younger (Civil printing company, 1902, 57 p. in-8°). Elle paraît faite avec grand soin. Mais forcément, ce qui frappe ici, n'est pas tant le sujet ou la méthode que le sexe de

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l'auteur. Notez que M Mary Ritchie, d'après la Minerva, est secrétaire d'un collège de Pensylvanie (École supérieure pour demoiselles) dont le personnel est presque entièrement féminin. — É. T.

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Deux discours de rentrée dont il suffit de mentionner les sujets l'un de M. Th. ZIELINSKI (Saint-Pétersbourg), Rom und seine Gottheit (32 p.) (inspiré par le livre de G. Wissowa); l'autre de M. Kaerst (de Leipzig; ce professeur vient de publier une histoire de l'hellénisme): Die antike Idee der Oekumene in ihrer politischen und kulturellen Bedeutung (34 p.). Le dernier discours a été revu et il est suivi ici d'une quarantaine de notes.

- L'ouvrage de M. A. LEFEVRE, Germains et Slaves (T. VIII de la bibliothèque d'Histoire et de Géographie universelles, Paris, 1903, Schleicher et Cie. Un vol. de 320 p. avec 15 fig. dans le texte et un atlas de 32 cartes. Pr. 3 fr. 50) est divisé en deux parties. Dans la première, l'auteur passe en revue les divers renseignements que nous a conservés l'antiquité classique sur les Germains primitifs; puis, il étudie successivement les Germains de Tacite et ceux des invasions; après quoi il résume leur mythologie et la légende épique. Sur le même plan, mais d'une façon plus rapide encore, la deuxième partie est consacrée aux Slaves et aux Finnois. Si M. Lefèvre n'a voulu que faire œuvre de vulgarisateur, son livre intéressera plus d'un lecteur curieux. Autrement, au point de vue scientifique, il y a des lacunes et quelques erreurs. Il y aurait aussi des observations à faire à propos de certaines interprétations. Je n'en veux donner qu'un exemple. Quand Sigurd (p. 130), posté dans un trou, attend Fafnir pour le frapper sans doute, dit M. Lefèvre, c'est le soleil enveloppé d'un nuage. Autant que personne je suis convaincu qu'effectivement nous devons voir en Sigurd un héros solaire; mais, c'est par des explications comme celle-là qu'on risque de rendre une théorie ridicule. Ce thème du héros ou dieu luttant contre le dragon une fois trouvé, les détails du combat seront empruntés à la vie réelle et non point imaginés : Sigurd se cache dans un trou pour attendre le monstre, tout simplement parce que c'est ainsi que procèdent les Primitifs pour tuer les grands fauves. Léon PINEAU.

C'est une excellente idée qu'ont eue MM. Andreas HEUSLER et Wilhelm RENISCH (Eddica minora. In-8°, Dortmund, Rehfus, 1903, cx-160 p.) d'extraire des sagas et autres ouvrages en prose les poèmes ou fragments de poèmes apparentés à l'Edda et de les avoir réunis en un volume: on ne peut qu'en être reconnaissant aux deux érudits. Chacun des vingt-cinq morceaux qu'ils nous donnent dans cette édition, très soignée typographiquement, est précédé d'une introduction qui en explique les sources et en indique la place dans la littérature nordique. Le tout est suivi d'un index des noms propres et d'un glossaire, qui constitue un utile supplément à celui de Hugo Gering. Les Eddica minora sont indispensables à quiconque s'intéresse à la vieille littérature du Nord. - L. P.

Le volume que Jessie L. WESTON public sous le titre The three Day's tournament. A Study in Romance and Folk-Lore (Londres, David Nutt, 1902. Petit in-8° de x1-59 p.) est le XV de la « Grimm Library », la jolie et si intéressante collection éditée par M. D. Nutt, et en réalité un appendice au vol. XII, The Legend of Sir Lancelot du Lac. L'auteur y apporte de nouveaux arguments à l'appui de sa théorie sur l'évolution des légendes arthuriennes. Je crois qu'il est difficile de ne pas souscrire à son assertion: que ces légendes ont dû avoir une longue période de développement avant de devenir le thème favori de toute une époque littéraire. Il convient donc d'être extrêmement prudent dans leur critique, et, bien loin de s'en tenir aux sources écrites, il est indispensable d'interroger la

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