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A. ROLANDO. Cronologia Storica: Roma fino al termine dell' Impero d'Occidente. Paravia et Ci, 1899.

L'ouvrage de M. Rolando fait partie d'une collection que publie la librairie italienne G. B. Paravia et Cie sous le titre général de Cronologia Storica. Cette collection est divisée en trois grandes sections, intitulées : l'Orient; la Grèce et Rome; l'Occident; chacune de ces sections est subdivisée en plusieurs volumes; la Roma de M. Rolando est un des volumes de la seconde section.

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Par sa nature même, un tel livre est surtout un instrument d e travail. Il faut remercier M. Rolando d'avoir élargi très sensiblement le cadre habituel des Chronologies. Il ne s'est pas contenté, en effet, d'indiquer à leur date les événements les plus importants de l'histoire romaine, depuis la fondation de Rome jusqu'à la disparition de l'empire d'Occident; il a souvent interrompu cette liste de faits soit pour mentionner les transformations intérieures de l'État romain, soit pour tracer à grands traits le tableau de l'empire et pour mettre en lumière les principaux caractères du gouvernement impérial, Si ce livre est moins détaillé que les Fasti Romani de Clinton et la Chronologie de l'Empire Romain de Goyau, il est cependant, à certains égards, plus développé.

Les qualités indispensables d'une œuvre de ce genre sont d'être complète et toujours exacte. Il faut qu'un tel instrument de travail se suffise à lui-même et puisse être consulté en toute sécurité. La Roma de M. R. ne répond pas toujours à cette double nécessité. Nous signalerons d'abord un inconvénient, dont M. R. n'est pas responsable, parce qu'il est sans doute inhérent au plan général de la Cronologia Storica, mais qui n'en est pas moins fort grave. Sous prétexte que la Cronologia comporte d'autres volumes relatifs à l'Orient et à la Grèce, les luttes des Romains contre les peuples de l'Orient et de la Grèce sont signalées en quelques lignes, et le lecteur est renvoyé pour plus de détails aux autres volumes de la collection. Ainsi, il faudrait se procurer les ouvrages intitulés : Grecia, Persia e Stati Affini, Arabia e Stati Maomettani, etc. Il eût été beaucoup plus simple, nous semble-t-il, de reproduire ici les quelques pages. déjà consacrées ailleurs à ces événements.

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Ce dont M. R. est personnellement et directement responsable, ce sont les lacunes et les erreurs dont son livre n'est pas exempt. Nous ne citerons que les plus importantes. P. 65. Annibal traverse l'Ebre « verso i Paesi Baschi »?? — P. 93. Il n'est pas fait la moindre allusion, dans le paragraphe qui traite des réformes de C. Gracchus, aux fondations de colonies. P. 117. Le consulat de César est mentionné en quatre mots : « Cesare ottiene il consolato. » C'est trop peu. - P. 181, note 2. C'est une grave erreur de prétendre que la puissance et l'influence des prétoriens furent surtout considérables

à partir de Septime Sévère, puisqu'au contraire cet empereur porta aux cohortes prétoriennes les coups les plus sensibles. P. 182-183. L'auteur ne signale, sous le règne de Vespasien, ni l'incendie de Rome, ni les campagnes contre Civilis et les Bataves, ni les travaux publics que cet empereur fit exécuter. P. 213. M. R. écrit : « Les légions d'Afrique proclament empereur M. Antonius Gordianus; » c'est là une inexactitude absolue; Gordien fut proclamé par les provinciaux de l'Afrique proconsulaire; bien loin de le soutenir, la légion d'Afrique, commandée par Capellien, marcha contre lui, le renversa et se livra aux plus cruelles représailles.

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Outre ces lacunes et ces erreurs, qui nous semblent indéniables, nous trouvons dans le livre de M. R. des affirmations fort sujettes à caution. P. 12: à l'origine, la « plebs » est formée par les clients des patriciens! P. 17: que peut bien signifier la phrase: Il senato elegge i principali magistrati, quand il s'agit des premières années de la République? — P. 152. Où M. R. a-t-il vu qu'outre les deux provinces de Germanie supérieure et de Germanie inférieure, anche della regione oltre il Reno siasi costituita una provincia di Germania? etc.,

etc.

J. TOUTAIN.

Martyrologe de la sainte Église de Lyon, texte latin inédit du xe siècle. transcrit sur le manuscrit de Bologne et publié avec préface, appendices, notes et table onomastique, par J. CONDAMIN et J.-B. VANEL. Tiré à trois cents exemplaires. Lyon et Paris, Vitte, 1902, xxxш1-177 pp. et 2 pl. in-8.

Le manuscrit publié par MM. Condamin et Vanel est aujourd'hui le ms. 925 de l'université de Bologne. Il a été copié entre 1221 et 1226, mais son texte a été compilé avant 1163, par un prêtre de la primatiale de Lyon, nommé Etienne. Le manuscrit a été légué à Bologne par Benoît XIV et celui-ci devait le tenir de son ami, le cardinal de Tencin. Le fond du texte est emprunté au martyrologe d'Adon, que le compilateur a résumé et qu'il a complété à l'aide du martyrologe dit de Bède et Florus. Les éditeurs pensent que le martyrologe hiéronymien a été consulté; c'est plus douteux. Le texte est reproduit avec son orthographe. A la suite, trois appendices: 1o un martyrologe déduit de l'obituaire de la collégiale Saint-Just, xive siècle; 2o une Oratio ad poscenda sanctorum suffragia, copiée par dom Estiennot d'après un manuscrit de l'abbaye de Saint-Pierre à Lyon; 3o trois litanies tirées du manuscrit de Bologne. L'Oratio est très curieuse. Elle est en forme de litanies développées, comme les aimait la piété irlandaise (cf. Book of Cerne, éd. Kuypers, nos 1, 15, 29 et p. 221). Cette prière paraît être destinée surtout à servir de commendatio animae. Les notes ajoutées par les éditeurs à la fin du volume semblent avoir été rédigées un peu hâtivement. P. 161, il fallait ren

voyer à la note 1 de mai (il n'y a pas de note 2) et surtout à la note 54d'avril; lire Roget de Belloguet. P. 164, lire: Odilo Rottmanner, et: Rundschau.

On pourra tirer de ces notes quelques renseignements utiles sur les saints lyonnais.

P. L.

Passio S. Theclae uirginis; Die lateinische Uebersetzungen der Acta Pauli et Theclae, nebst Fragmenten, Auszügen und Beilagen, herausgegeben von Oscar von GEBHARDT, Leipzig, Hinrichs, 1902 (Texte u. Untersuchungen, neue Folge, VII, 2). CXVIII-188 pp. in-8. Prix : 9 Mk. 50.

Cet apocryphe célèbre, en raison même de son succès et de sa diffusion, a subi des transformations. Aussi ne peut-on pas donner <«< une » édition de la traduction latine. M. O. von Gebhardt, qui s'occupe de ce texte depuis vingt-cinq ans, distingue cinq versions différentes. Deux sont complètes, A et C, une est presque complète, B; des fragments étendus existent de la quatrième, D; la cinquième est représentée par un court fragment. Elles ont eu d'ailleurs une fortune inégale. A n'existe que dans deux manuscrits; D, dans un seul. Au contraire, B comporte trois variétés réparties entre 24 manuscrits; C, quatre variétés réparties entre 22 manuscrits. Ces détails montrent quelle attention et quelle rigueur ont été nécessaires pour démêler les affinités d'un si grand nombre de rédactions.

La traduction A remonte à un temps où le texte grec unique n'avait pas encore donné naissance à une série de textes dérivés. Elle nous rapproche donc de l'original. Malheureusement, elle n'est ni assez fidèle ni assez bien conservée pour qu'on puisse l'utiliser beaucoup dans une restitution. B concorde souvent avec les manuscrits F G du grec dans Lipsius; mais il y a aussi désaccord. Au contraire, un fragment grec publié dans les papyrus d'Oxyrhynque présente des rapports étonnants avec B. Nous avons donc là une source indépendante des autres. Cette impression, que la tradition connue du texte grec a des lacunes, est confirmée par l'étude des versions C. Dans un appendice, M. von G. montre comment les traductions latines peuvent servir à rétablir le texte grec. Mais la conclusion à retenir est que ce texte repose sur trop peu de manuscrits et que de nouvelles collations sont indispensables.

La disposition de l'édition est excellente. Sur une page, on a A et Ba, Bb, Bc; sur l'autre Ca, Cb, Cc, Cd. Les textes de A, Ba, Ca sont imprimés intégralement. Des dispositions ingénieuses permettent de voir du premier coup d'œil les différences des variétés de chaque groupe. L'apparat critique, dans le même ordre, présente les variantes. des manuscrits. Ceux-ci, malheureusement, ne sont pas très anciens : un du x siècle, trois du xi° siècle; les autres sont postérieurs.

Dans l'appendice sont publiés: 1° les fragments de Brescia (bibl. munic. A VI 4) du x-x1° ou du XIIe siècle (version D); 2° un fragment de Munich (version E); 3° sept epitomae (parmi lesquelles la légende dorée, Vincent de Beauvais, Adon, Petrus de Natalibus); 4° les miracles du manuscrit Lambeth 94 (manuscrit de Ba; xive siècle); 5o le panégyrique de Thècle par Photius; 6o l'article du synaxaire copte.

M. von Gebhardt s'est acquitté d'un travail difficile et ingrat. Il mérite toute la reconnaissance des érudits.

Paul LEJAY.

1. G. Schlumberger, L'Épopée byzantine à la fin du xe siècle, Basile II le tueur de Bulgares (989-1025). Paris, Hachette, 1900, I vol. in-4° de vi-653 pp. avec de nombreuses illustrations.

2. A. MILIARAKI, Ἱστορία τοῦ βασιλείου τῆς Νικαίας καὶ τοῦ δεσποTátov Týc 'Heiρov (1204-1261), Athènes et Leipzig, Spirgatis, 1898, 1 vol. in-8° de 676 pages.

3. G. SCHLUMBERGER, Expédition des Almugavares ou routiers catalans en Orient, de l'an 1302 à l'an 1311, Paris, Plon, 1902, 1 vol. in-8° de 1396 pages.

4. A. LOMBARD, Constantin V empereur des Romains (740-775). Paris, Alcan, 1902, 1 vol. in-8° de m-175 (Bibl. de la Faculté des Lettres de l'Université de Paris, fasc. XVI).

5. STRZYGOWSKI, Orient oder Rom, Leipzig, Hinrichs, 1901, 1 vol. in-4° de 159 pages.

6. HASELOFF, Codex purpureus Rossanensis, Berlin et Leipzig, Giesecke et Devrient, 1898, 1 vol. gr. in-4° de xv1-154 pages, avec 15 planches.

7. G. MILLET, Le monastère de Daphni, Paris, Leroux, 1899, 1 vol. gr. in-4® de XI-204 pages, avec 19 planches et 75 gravures.

8. Général DE BEYLIÉ, L'Habitation byzantine, Grenoble et Paris, Leroux, 1902, 1 vol. in-4° de xv-218 pages, avec de nombreuses planches et gravures.

Tous ceux qui ont parcouru les copieuses bibliographies qui accompagnent chaque fascicule de la Byzantinische Zeitschrift savent quels ont été en ces dernières années les progrès des études byzantines. Je voudrais ici signaler simplement en m'excusant pour plusieurs du retard que j'ai apporté à en rendre compte quelques ouvrages récents de particulière importance, soit pour la connaissance de l'histoire, soit pour l'étude de l'art de Byzance.

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1. Du beau livre où M. Schlumberger a étudié les trente-six dernières années du règne de l'empereur Basile II (989-1025), je pourrais redire, à peu de choses près, ce que j'ai dit ici même de la première partie de l'Épopée byzantine 1. Peu de périodes plus intéressantes nous sont plus mal connues que celle-là; dans l'histoire de cette époque où sous la main d'un prince énergique, infatigable, l'empire grec, une fois encore, retrouva une grandeur sans égale, dans le récit de ces sa

1. Revue critique, 1897, 1, p. 391 sqq.

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vantes ou foudroyantes campagnes par où la Bulgarie fut noyée dans le sang, la Syrie soumise, les vassaux d'Arménie et du Caucase réduits à céder leurs états à Byzance, le prestige grec maintenu en Italie en face des empereurs allemands, sans cesse nous rencontrons de grands trous sombres, où parfois plusieurs années de suite s'évanouissent et disparaissent. Pour tirer de cette sécheresse des textes un récit qui s'enchaîne et se tienne, pour « restituer cette histoire à peu près de toutes pièces », il a fallu à M. S. un prodigieux et attentif labeur; il lui a fallu un soin minutieux et une conscience admirable pour dépouiller tant de sources diverses, classer tant de renseignements épars, pour donner enfin des événements une vue claire et sur tant de points nouvelle. Et ce qu'il convient également de louer en ce livre, c'est le tour de l'exposition, toujours animée, variée, pittoresque, où se retrouvent, comme dans toute l'œuvre historique de M. S., cet amour passionné des choses de Byzance, cet ardent désir de faire revivre les faits et les hommes disparus, cette façon de conter attrayante et enthousiaste, qui sont la marque de son talent. C'est par là que cette œuvre d'érudition est aussi un livre d'histoire capable de plaire à un plus large cercle de lecteurs, encore qu'il y ait peut-être

et M. S. s'en est lui-même rendu compte, — quelque monotonie dans ce récit d'un règne « presque exclusivement guerrier ». C'est pour cela que je regrette un peu que, par un souci trop exact de la chronologie, M. S. ait dispersé, au lieu de les ramasser en un tableau d'ensemble, les renseignements si curieux que les documents nous fournissent sur l'histoire intérieure du règne, qu'il ait surtout volontairement réservé pour un prochain volume tout ce qui concerne l'industrie, la littérature et l'art sous le règne de Basile II. Je ne veux point, au reste, insister sur ces réserves, non plus que sur tels autres menus détails, où il y aurait mauvaise grâce à chercher chicane. Quand M. Schlumberger nous aura donné le volume qu'il nous promet et conduit ainsi jusqu'à l'avènement d'Isaac Comnène (1057) l'histoire de Byzance, il pourra légitimement se rendre le témoignage d'avoir élevé un monument digne de toute estime et de tout intérêt. On pourra reprendre partiellement son œuvre, la rectifier en tel détail, la condenser en telle ou telle partie, la compléter même parfois par un arrangement différent des matières: ces quatre beaux volumes, admirablement illustrés, n'en auront pas moins pour la première fois fait connaître une collection incomparable de monuments de la civilisation byzantine, ils auront surtout donné à un public, qui en ignorait tout, la sensation vivante de l'intérêt très vif que peut offrir ce monde oublié. C'est là le service tout à fait éminent que M. S. a rendu aux études byzantines et que seul peut-être il leur pouvait rendre, et de cela tous ceux qui s'intéressent aux choses de Byzance lui doivent une reconnaissance sans réserves.

2. L'histoire de l'empire grec de Nicée et du despotat d'Épire (1204

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