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n'y fait allusion nulle part, à notre connaissance du moins. Hâtons-nous d'ajouter que ces textes sont sujets à caution, comme M. Keil l'a bien montré dans son commentaire au Papyrus de Strasbourg (p. 83 sqq.); encore méritaient-ils une mention.

Mais voici que le Papyrus nous donne, pour la somme transportée, le chiffre de 5,000 talents. Il est vrai encore que ce chiffre a paru suspect à la critique scrupuleuse de M. Keil, parce qu'il est exactement la moitié des 10,000 talents des autres textes (p. 37). En tout cas, il est nouveau, et nous ignorons absolument où l'auteur du papyrus l'a pris. Nous ne voyons pas de raison de rejeter sans examen un renseignement si catégorique et si précieux, puisqu'il concorde avec les faits que nous connaissions déjà et les conclusions qu'il était naturel d'en tirer.

Ce serait donc plutot la reconstitution, par M. Meyer, de l'histoire financière d'Athènes entre 480 et 448 qu'il faudrait modifier, ainsi que les conséquences, très importantes, qu'il en déduit. Mais ceci nous entraînerait bien au-delà des limites de cet article. Pour le moment, il était intéressant de montrer comment des hypothèses ingénieuses, mais basées sur le mépris de certains textes à la vérité un peu suspects, étaient ébranlées par la découverte d'un document nouveau. Eugène CAVAIGNAC.

- Les tomes II et III de l'excellente traduction française du Talmud de Jérusalem publiée par M. Moïse Schwab étaient épuisés. L'éditeur, M. Maisonneuve, vient de faire de ces deux volumes un nouveau tirage qui lui permet de mettre en vente l'ouvrage complet. Ce tirage a été effectué par un procédé qui reproduit le texte d'une manière suffisamment nette, quoique les lettres soient parfois un peu empâtées. Les autres tomes seront réimprimés de la même façon quand le besoin s'en fera sentir. - R. D.

- J'ai déjà signalé la publication, sous les auspices de l'Académie des inscriptions, d'un recueil intitulé Inscriptiones græcæ ad res romanas pertinentes. Le fascicule qui vient de paraître (Paris, Leroux, 1902) contient 309 textes empruntés à la Bithynie, au Pont, à la Cappadoce et à la Galatie. Il a pour auteurs MM.CAGNAT et LAFAYE. Ces documents étant plus épars, on devine qu'il a été beaucoup plus difficile à établir que le précédent. On y trouvera le fameux serment de Neoclaudiopolis signalé par M. Cumont en 1900. Mais le morceau capital est l'Inscription d'Ancyre. Elle est reproduite ici en entier sous sa double forme, latine et grecque. MM. Cagnat et Lafaye ne se sont pas bornés à copier le texte de Mommsen; ils ont adopté parfois des leçons différentes, en indiquant toujours les variantes proposées par les divers éditeurs. Leurs choix m'ont souvent paru très judicieux. Le commentaire est aussi résumé que possible; mais il renferme l'essentiel. - P. G. - M. P. CAUER a donné récemment, à la librairie Freytag (Leipzig, 1902), une seconde édition de l'Iliade et une troisième de l'Odyssée, à l'usage des classes. Celle-ci reproduit la seconde édition sans autre changement que quelques mots ajoutés à la préface, et les deux tomes, réunis en un seul volume, ont conservé chacun leur pagination. L'Iliade a été remaniée sur le plan de l'Odyssée, c'est-àdire que M. C. a ajouté une division de l'action en jours et une analyse du poème par chants; une table détaillée des termes qui ont rapport aux mœurs et à la civilisation homériques (en allemand) fait suite à celle des noms propres heureux complément de l'édition, qui facilite et oriente les recherches. Enfin, les témoignages anciens sur Homère ont également pris place dans ce volume. Il est regrettable que le titre du chant XIII (p. 267) ait été disposé avec peu de goût. — MY.

Ames religieuses, par H. BRÉMOND (Paris, Perrin, 1902; in-12, 1x-284 pages) est un recueil d'articles sur des sujets de psychologie religieuse. Tous ces articles sont fort bien écrits, et l'auteur sait merveilleusement analyser les manifestations du sentiment religieux chrétien. L'essai sur un saint anglican (John Keble) est un petit chef-d'œuvre d'analyse. L'auteur observe avec raison que la psychologie religieuse est une science qui débute. Il paraît destiné à lui faire faire de notables progrès. A. L.

- Hiesous, par P. NAHOR (Émilie LEROU, de la Comédie Française; Paris, Ollendorff, 1902; x1-360 pages) veut être un roman historique. Ce serait plutôt une ébauche de drame. Pour le fond, il suffit de dire que l'idée dominante est celle-ci : Jésus, initié à la plus haute philosophie par un sage de l'Inde, s'est résolu à être le Christ espéré par ses compatriotes et à inspirer à ses disciples, par un simulacre de résurrection, la foi à l'immortalité. Une certaine érudition ne manque pas à l'auteur; quelques descriptions peuvent flatter l'imagination d'un lecteur non versé dans la critique des Évangiles; le sens de la réalité historique fait à peu près complètement défaut. — A. L.

- La conférence de M. BUDDE sur l'Ancien Testament et les découvertes assyriologiques (Das Alte Testament und die Ausgrabungen; Giessen, Ricker, 1903; in-12, 39 pages) contient une critique très judicieuse de certaines assertions formulées par M. Delitzsch (Babel und Bibel), et surtout du panbabylonisme de M. H. Winckler (Die keilinschriften und das Alte Testament). — A. L.

- M. Erik STAVE traite, en quelques pages, le sujet, déjà ancien et toujours actuel, de l'influence de la critique biblique sur la vie de la foi. Après avoir établi en principe que la foi a toujours eu à se maintenir par une sorte de combat pour l'existence, il montre que les résultats de la critique conduiront seulement à une meilleure appréciation du fait religieux. Bien que la thèse soit formulée en général, l'auteur en fait surtout l'application à la critique de l'Ancien Testament, A. L.

La dissertation de M. W. GAUL, sur l'origine de la Cohortatio ad Graecos attribuée à S. Justin (Die Abfassungsverhältnisse der pseudojustinischen Cohortatio ad Graceos; Berlin, Schwetschke, 1902; in-8°, 110 pages) est très solide et méthodiquement conduite. Après avoir exposé l'état de la question et des opinions, l'auteur examine les témoignages ecclésiastiques relatifs à la Cohortatio, puis l'écrit lui-même et ses rapports avec la littérature antérieure à Eusèbe, spécialement avec la Chronographie de Jules Africain. La conclusion est que la Cohortatio a été composée dans les vingt premières années du Ie siècle, avant la Chronographie de l'Africain, et après les Stromates de Clément d'Alexandrie. - A. L. -Un intérêt théologique fait que la position de Luther à l'égard de la Bible est diversement appréciée. M. O. SCHEEL traite cette question avec impartialité, suivant la méthode historique; il analyse l'évolution qui s'est opérée dans les idées du célèbre réformateur et il admet une contradiction latente entre le principe qui donne valeur à l'Écriture selon qu'elle fait connaître le Christ, et l'autorité qui est reconnue à l'Écriture comme telle. Il paraît évident que Luther a gardé l'idée traditionnelle de l'inspiration. A. L.

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La philosophie religieuse de M. R. Eucken, contenue en des ouvrages déjà nombreux, ne manque ni d'originalité ni de valeur sorte de dogmatisme moral aboutissant au théisme et à une conception rationnelle du christianisme. M. H. POHLMANN en a fait un résumé très méthodique, instructif et de lecture facile : Rudolf Euckens Theologie mit ihren philosophuschen Grundlagen dargestellt (Berlin, Reuther, 1903; in-8°, 93 pages). — A. L.

La vérité du christianisme est-elle à démontrer? se demande M. E. VISCHER (Ist die Wahrheit des Christentums zu beweisen? Tübingen, Mohr, 1902; in-8°, 54 pages). L'auteur répond affirmativement, mais il croit la démonstration impossible en ce qui regarde le christianisme historique, puis dans la totalité de ses manifestations, ou seulement dans une partie, quand même ce serait le christianisme primitif. Le christianisme qui se prouve est une sorte de religion idéale, conforme à la raison et à la nature, et qui serait dans l'Évangile sans être proprement l'Evangile. La pensée de M. Vischer n'arrive pas à une formule très claire. Il semble vouloir dire que l'expérience de l'idéal chrétien fournit la preuve de sa vérité. · A. L.

— A en juger par son premier numéro, qui a paru en octobre 1902, la revue trimestrielle de religion, théologie et philosophie, The Hibbert Journal (Londres, Williams) est appelée à tenir un rang fort honorable parmi les publications de science religieuses. A noter, dans le numéro paru, les articles de P. Gardner sur le fondement de la doctrine chrétienne, de J. Royce sur l'idée d'infini, de J. Drummond sur «< la justice de Dieu » dans s. Paul, de F. C. Conybeare sur les anciennes modifications doctrinales des Évangiles. — A. L.

The Edda : II. The Heroic Mythology of The North, by Winifred FARADAY, M. A. Londres, D. Nutt, 1902. Un vol. de 60 p. 6d net : En cet élégant volume, le 13 des « Popular Studies in Mythology, Romance and Folklore », l'auteur résume rapidement toute la littérature héroïque de l'Edda de ci de là traduisant les passages les plus curieux et donnant, à l'occasion, son avis sur les différentes interprétations de tel ou tel mythe. P. ex., le trésor maudit des Nibelungen ayant eu son origine dans la coutume ancienne d'enterrer le mort avec ses richesses, le dragon sur la lande de Glitra ne serait que la personnification des dangers auxquels s'exposait un violateur. Nous ne croyons pas un mot de cette explication; pas plus que nous ne voyons le moindre rapport entre le Wafurlogi de Brynhildr et les feux de la St-Jean. On a, sans doute, abusé autrefois des mythes solaires; mais on tombe aujourd'hui dans l'excès contraire, en les rejetant tous. Toute discussion à ce sujet serait ici hors de popos, le petit livre de M. W. Faraday n'étant qu'un ouvrage de vulgarisation et, comme tel, très recommandable. Léon PINEAU.

- Sprak och Stil (1" année, fasc. 5; 2° année, fasc. 1, 2). A citer dans ces derniers numéros d'intéressantes observations de Josua Mjoberg sur le langage poétique et un travail de Ruben Gison Berg sur « The philosophy of style » de Spencer. Aussi plusieurs petits articles de métrique et de grammaire. En somme, cette revue, fidèle à son programme, apporte une sérieuse contribution à l'étude du suédois moderne. L. P.

— De Kristiana nous avons le plaisir d'annoncer le premier numéro de Norvegia (Librairie Grondahl. 4 numéros par an à 4 kr.) organe de la « Société des Traditions et Dialectes norvégiens », dont le président est M. le Prof. Dr G. STORM. Parmi les membres du comité directeur, les noms de MM. Sophus Bugge, Moltke Moe, M. Hægstad. A. Larse, etc., nous sont garants de l'importance de ce périodique. De tout cœur nous souhaitons à la nouvelle société longue vie et prospérité. - L. P.

-

Signalons également le 2° vol. de M. Ed. LEHMANN sur Zarathustra (Copen_ hague. Libr. Schuboth, 1902. In-8° de 266 p.). L'auteur y étudie I la vie de Zarahustra, II sa doctrine, III le parsisme ultérieur. L'ouvrage se lit avec intérêt et semble consciencieusement fait. Nous regrettons que notre incompétence nous oblige à ne lui accorder que cette courte mention. - L. P.

C'est une heureuse idée que d'avoir réédité le petit livre de Charles Kingsley

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REVUE CRITIQUE D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

sur les Héros (The Heroes or Greek Fairy Tales for my Children, edited by Ernest GARDNER, Cambridge University Press. I vol. in-8, xx et 178 p.). Peutêtre est-ce une superfétation que d'avoir confié le soin de cette édition à un professeur d'archéologie. K. ne se piquait pas de science et c'est par d'autres qualités que celles de l'érudition critique que ce court récit, si plein de vie, si véritablement captivant, mérite de retenir l'attention. Au reste, M. G. l'a s bien senti qu'il a borné au minimum son rôle d'éditeur. Deux pages d'introduction, quelques notes, quelques illustrations d'après l'antique, bien choisies d'ailleurs, et c'est tout. Il aurait pu être un peu moins concis sur K. lui-même. La date de sa naissance, celle de sa mort, voilà toute la biographie. La vie du chanoine K. méritait cependant au moins quelques lignes. Son nom a eu assez d'éclat dans la littérature du siècle dernier pour qu'on ne regrette pas l'absence d'une notice biographique dans une édition destinée aux classes comme celle-ci. - J. L.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 9 janvier 1903 (suite).

M. Daniel Serruys a découvert au monastère de Vatopédi (Mont Athos) des lettres inédites d'Ignace, patriarche de Constantinople, l'adversaire de Photius. Cette correspondance constitue un document précieux qui montre la situation du patriarchat vis-à-vis des évêques suffragants et des officiers impériaux. Elle détermine ainsi les causes intérieures du schisme et éclaire la physionomie, demeurée énigmatique, du patriarche qui fut successivement l'adversaire et le défenseur de la séparation des églises.

M. Dieulafoy donne lecture d'une note de M. José Gestoso y Perez, accompagnant la photographie d'une statue de Diane, récemment découverte à Santiponce, l'ancienne Italica.

M. Dieulafoy annonce ensuite que les objets provenant des fouilles de MartresTolosanes ont été installés au Musée de Toulouse par M. Joulin.

Séance du 16 janvier 1903.

M. Perrot, président, annonce la mort de M. J.-A. Poulle, correspondant de l'Académie depuis 1898.

M. Clermont-Ganneau" annonce qu'il a reçu du Comité du Palestine Exploration Found l'estampage d'une inscription grecque et hébraïque récemment découverte à Jérusalem et qui lui parait offrir un intérêt exceptionnel pour l'histoire juive. Elle est relative à un certain Nicanor d'Alexandrie qui y est dit avoir « fait les portes ». M. Clermont-Ganneau montre qu'il s'agit ici de la fameuse porte du temple juif de Jérusalem dite « porte de Nicanor » et célèbre dans l'antiquité par sa magnificence. Le Talmud et Flavius Josèphe en parlent longuement et en détail. Nicanor, riche juif d'Alexandrie, en avait fait exécuter dans cette ville les battants en bronze ornés de superbes ciselures d'or et d'argent.

M. Cagnat annonce que le Comité constitué pour élever un monument à Paul Blanchet, remet à l'Académie le reliquat de la souscription, pour fonder une médaille destinée à récompenser les découvertes historiques, géographiques ou archéologiques faites dans l'Afrique du Nord.

Léon DOREZ.

Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie Régis Marchessou, boulevard Carnot, 23.

Pseudocelli de universi natura libellum. Apulei fabula de Psyche et Cupidine, p. BECK (commentaire insuffisant). Αἰσχίνου περὶ τῆς mapaпpedőelas p. Julien et de Péréra. Kock, Die deutschen Relativpronomen. STREINZ, Urkunden der Iglauer Meistersinger. I. THOMAS, Young (très bon). - TOLLER, Outlines of the history of the English language. - PAYEN-PAYNE, French idioms and proverbs. LONGHAYE, XIX siècle. Esquisses littéraires et morales. - CALLE WAERT, Les premiers chrétiens furent-ils persécutés par édits généraux ou par mesures de police? - SELLO, Der Roland zu Bremen (très important). — Monumenta boica. Neue Folge. I. Bd. — FRIEDERICH, Ġeschichte des Herbstfeldzuges 1813. Festschrift des Vereins für Geschichte der Deutschen in Böhmen. Sir H. H. JOHNSTON, Geschichte der Kolonisation Afrikas durch fremde Rassen. Uebs. von Max von Halfern. W. von MASSow, Aus Krim und Kaukasus. BAASCH, Beiträge zur Geschichte des deutschen Seeschiffbaues und der Schiffbaupolitik.WARTMANN, Industrie und Handel der Schweiz im 19. Jahrhundert. E. VOLKMAR, Vis maior und Betriebsgefahr. FRIEDMANN, Die unkörperliche Sache. MATTHAEI, Die bildende

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Kunst und das Volksleben in Deutschland.

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

28, RUE BONAPARTE, VI®

L'ANNÉE ÉPIGRAPHIQUE

RECUEIL DES PUBLICATIONS ÉPIGRAPHIQUES RELATIVES A L'ANTIQUITÉ ROMAINE

année 1902

Par R. CAGNAT, de l'Institut, et M. BESNIER

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Un fort volume in-8, avec portrait et planches...

30 fr. »

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