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plus florissantes, celles qui formaient le centre de leur empire et où subsistent les traces monumentales les plus considérables de leur activité et de leur puissance. C'est à ces provinces, devenues siamoises, de l'ancien Cambodge, qu'est consacré le présent volume et que sera consacrée la plus grande partie du suivant.

<«< M. Aymonier est, bien entendu, resté fidèle au plan qu'il s'est tracé d'abord. En dehors d'un premier chapitre d'orientation sur le Siam actuel, sa population, ses institutions et ses coutumes, il procède province par province, et en l'appuyant sur des cartes et des figures assez nombreuses, à une description détaillée des ruines que ses explorations lui ont permis d'étudier. Au relevé méthodique de tous les restes subsistants, il ajoute un aperçu, souvent détaillé, soit des inscriptions khmères dont il a fait un objet spécial de ses recherches, soit des inscriptions sanscrites qui ont été jusqu'ici transcrites et étudiées. En extrayant les données les plus importantes, il replace chaque monument à sa date et signale ses affinités avec des restes similaires.

« Une exploration ne comporte pas toute la précision historique, l'étude générale de la filiation et des développements de l'architecture et de la sculpture. Mais cet exposé demeurera sans doute pour longtemps le répertoire le mieux informé et le plus exact, le plus instructif et aussi le plus compréhensif, des monuments de l'art khmer.

<«< Nous ne pouvons que souhaiter bon courage à M. Aymonier, souhaiter qu'il couronne bientôt, par la description d'Angkor et par ses vues historiques d'ensemble,cette œuvre considérable qui restera le résumé le plus complet et le témoin le plus expressif de la première période, de la période héroïque de l'archéologie cambodgienne.

J. BURGESS.

Fabricated geography. (Ind. Antiq., xxx, pp. 387-388).

Les Chroniques singhalaises (Mahāvamsa, ch. XII; Diparamsa, ch. VIII) disent qu'après le concile tenu la 18e année d'Açoka, le thera Moggaliputta Tissa envoya des missionnaires dans neuf régions: 1° Kaçmira et Gandhāra (Kaçmir et Panjab); 20 Mahisamaṇḍa!a (Mysore); 30 Vanavāsi (Kanara nord); 4° Aparāntaka (Konkan); 5° Mahāraṭṭha (pays des Mahrattes); 6o Yona ou Yavana-loka (Bactriane ou Perse); 7° Himavanta (Himalaya); 8o Suvanṇa-bhūmi (Birmanie); 9o Sihala (Ceylan).

Un auteur birman contemporain, Paññasāmi, auteur du Sāsanavamsa, écrit en 1861, étudié et publié par Mrs Mabel Bode (A Burmese Historian of Buddhism, Sasanavamsa, Londres, 1897), revendique toutes ces missions pour son pays, à l'exception des deux premières. Il identifie donc Vanavasi à Prome; Aparanta au pays de Sunaparanta, à l'O. du haut Irawadi; Maharaṭṭha au Laos; Yonakarattha à Xieng-May; Suvanna-bhumi à Sudhammapura Thatôn. Le Himavantapadesa est remplacé par le Cīnarattha (frontière du Yunnan). Il reproduit sans doute des auteurs birmans plus anciens; mais l'origine de cette «géographie fabriquée» n'est pas encore bien établie.

L. F.

T. H. LYLE. The Place of Manufacture of Celadon Ware. (Man, avril 1901, art. 41).

Récit d'une visite aux fours abandonnés et ruinés où l'on faisait autrefois le céladon, au Siam, près de Sawankalok, chef-lieu de la province du même nom. Il y en a plusieurs centaines, disposés en double rangée, à des intervalles de 20 à 40 mètres, sur plus de 4 miles: ce sont des monticules, envahis par la végétation, de 6 à 10 mètres de hauteur, et de 20 à 30 mètres de circonférence. Dans les débris innombrables qui jonchent le sol, M. L. n'a rien trouvé de bien intéressant des fouilles systématiques donneraient peut-être d'autres résultats.

Inde

L. de LA VALLÉE POUSSIN. Le Bouddhisme d'après les sources brahmaniques. (Museon, N. S. vol. 1, pp. 52-73, 171-207).

On n'accusera pas M. de la Vallée Poussin d'être de l'école des fleuristes ». Jamais plus austère travailleur ne fouilla d'une pioche plus intrépide un sol plus désolé. Dédaigneux des faciles architectures, il consacre ses efforts à « exhumer des matériaux », et ses matériaux, comme des exhumés qu'il sont, ont un air éminemment farouche et décharné.

Les profanes restent pensifs devant ces pages mi-sanscrites mi-françaises, hérissées de termes techniques et de signes mystérieux, fortifiées d'un rempart de notes, qui ne condescendent que rarement à être explicatives; mais les initiés goûtent l'intransigeante littéralité des traductions et l'abondance des rapprochements utiles.

On accueillera donc avec plaisir la série de documents brahmaniques sur le buddhisme, que M. de L. vient de commencer dans le Museon. Le premier, de ces documents est le chapitre 11 du Sarvadarçanasamgraha qui traite de la doctrine buddhique. Ce chapitre avait précédemment été traduit par Gough,; la traduction de M de L. est plus serrée et mieux pourvue de références. Un court passage donnera une idée de l'ouvrage : « La momentanéité des objets (kṣaṇa), bleu, etc. résulte par raisonnement de leur existence... Et ne dites pas que cet argument (à savoir sattva) est « asiddha », car l'existence qui a pour définition arthakriyākāritva, est établie par la perception des objets, bleu, etc.; et il est démontré qu'il y a incompatibilité de l'existence et du non-momentané, par le fait qu'il y a incompatibilité [du non-momentané, et] de l'activité] successive ou non successive, [laquelle est] vyapaka [de l'existence]: de l'incompatibilité avec le vyapaka [kramākrama] résulte l'incompatibilité avec le vyapya [sattva). »

Il serait désirable que l'auteur citât plus libéralement les textes sanscrits au lieu de se borner, comme il le fait souvent, à y renvoyer l'intelligence du texte français en serait notablement facilitée.

L. F.

Vincent A. SMITH. Kusinârâ or Kuçinagara and other Buddhist Holy Places. (J. R. A. S. janvier 1902, pp. 139-163.)

Kuçinagara (pâli Kusinârâ) est l'endroit où le Buddha mourut. Il est déterminé dans les itinéraires des pélerins chinois par rapport à trois points: Bénarès, le Parc Lumbini et Vaisàli. Le second point est représenté par les ruines de Rummindei, dans le district de Basti, Tarâi Népalais, par 83° 20' long. E. Gr. et 27o 29 lat. N. Quant à Vaisāli, M. Smith donne comme certaine, en se réservant de la démontrer plus tard, son identité avec des ruines près de Basår, district de Muzaffarpur, Bihar, par 85o 11' long. E. et 25 58 lat. N. Les points extrêmes étant ainsi fixés, M. S. étudie en détail l'itinéraire des pèlerins de Lumbinì à Kusinârâ et propose les identifications suivantes :

Rāmagrāma = Dharmauli (?), sur la frontière du district de Gorakhpur et du Népal; Endroit où Chandaka revint sur ses pas Bihar (?), district de Camparan ;

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Kusinārā doit être cherché près de Gurunggaon, dans la vallée de la petite Rapti, à 30 milles en ligne droite de Kathmandu. De Kusinàra à Vaisâli, l'itinéraire est indiqué par les piliers d'Açoka à Rampurvà, Lauriya-Nandangarh Lauriya-Araraj, Bakhirà (près de Vaisàli) et par le Stupa du Roi Cakravartin à Kesariyâ.

Voilà donc Kusinàrà transporté de Kasia à quelque 80 milles du côté de Kathmandu. Il ne reste plus qu'à vérifier l'hypothèse sur le terrain. Mais, comme le remarque M. Smith, « une épaisse forêt, pleine de tigres et d'éléphants sauvages n'est pas un terrain propice à l'investigation archéologique »: c'est là pour une théorie la meilleure garantie de durée.

L. F.

VINCENT A. SMITH. Chronology of the Kuşan Dynasty of Northern India. (J.R.A.S. janvier 1902, p. 175.)

Le Journal of the Royal Asiatic Society insère la lettre suivante :

Cheltenham, 16 décembre 1901.

Mon cher Professeur Rhys Davids, Je vous serai très obligé si vous pouvez réserver une petite place dans le N° de janvier du Journal pour annoncer que je crois avoir eu la bonne fortune de résoudre le problème longtemps débattu de la chronologie des Kuşans. Les dates connues sont : Kanişka, de 5 à 28; Huvişka, de 29 à 60; Vasudeva, de 74 à 98. Ces dates sont, je crois, exprimées dans l'ère Laukika ou Saptarṣi du Kachmir, les mille et les centaines étant omis, conformément à la pratique de la Ràjatarangini. Les dates correspondantes sont : Kauiska [32] 05 et [32] 28 = 129-130 et 154-155 A. D.; Huvişka, 155-156 et 184-185 A. D. ; Vasudeva, 198-199 et 222-223 A. D. J'ai établi ce résultat en détail, après considération de tous les principaux écrits sur ce sujet, y compris les récents essais de MM. Bhandarkar, Boyer, Sylvain Lévi et Specht. J'espère dans une autre occasion, en temps voulu, convaincre les autres, comme je m'en suis convaincu moi-même, que ma solution est en conformité avec les données chinoises, épigraphiques, numismatiques, et monumentales, ou, en d'autres termes, qu'elle satisfait à toutes les conditions du problème.

Vincent A. SMITH.

A.-M. BOYER. Etude sur l'origine de la doctrine du samsâra. (J.A., T. 18, pp. 451-499 novembre-décembre 1901).

=

M. Boyer s'est proposé d'établir dans ce travail que la doctrine indienne du samsara n'est pas une importation étrangère, mais est sortie, par une évolution naturelle, de l'idée que les Hindous de l'époque védique se faisaient de la destinée humaine après la mort.

E. HARDY. A Cambodian Mahāvamsa. (J.R.A.S. janvier 1902, pp. 171174).

Dans une lettre au Prof. Rhys Davids, M. E. Hardy, qui prépare une nouvelle édition du Mahāvamsa pour la Pali Text Society, signale l'existence à la Bibliothèque Nationale de Paris, d'un ms. catalogué comme ms. du Mahavamsa, mais qui est en réalité une œuvre secondaire où est incorporé le Mahāvamsa». L'auteur a eu pour but d'éclaircir et de développer l'original. Le ms. est en écriture cambodgienne, ce qui ne suffit pas à justifier le titre de « Mahāvamsa cambodgien », car il peut aussi bien être d'origine siamoise. L'ouvrage est d'ailleurs inconnu au Cambodge.

L. F.

CAROLINE A. F. RHYS DAVIDS, M. A. - A Buddhist Manual of Psychological Ethics of the fourth Century B. C.,.... (Oriental Translation Fund, New Series, T. XII.) Londres, 1900. In-8°, xcv-393 PP:

Il est un peu tard pour dire tout le bien que nous pensons de l'ouvrage de Mme Rhys Davids et son succès n'a d'ailleurs plus besoin de nos éloges. Toutefois les livres pénètrent si lentement en Indo-Chine que nous ne croyons pas inutile de signaler à nos lecteurs coloniaux l'apparition de cette première traduction en langue européenne de la Dhamma-sangani, le premier livre de l'Abhidhamma-piṭaka ou, comme on traduit, « Corbeille de métaphysique » du canon pâli. On ne saurait trop louer le zèle et le soin pieux apportés par Mme K. D. à la tâche fastidieuse de comprendre et de traduire toutes ces énumérations et ces formules; la peine qu'elle a prise, aidée des notes manuscrites de son mari, pour nous donner des équivalents exacts de tous les termes techniques; enfin, et surtout, le remarquable talent avec lequel elle a su dégager, tant dans sa longue introduction que dans son commentaire, tout ce qui se cachait d'intérêt un peu général sous l'aride et monotone prolixité des répétitions scholastiques. C'est là un grand service rendu, non seulement à la connaissance de la philosophie bouddhique, mais encore de la pensée indienne, et même, si l'on veut, humaine. Est-ce à dire que le Bouddhisme tout entier doive être considéré comme tenant dans ce texte ? Pour nous, qui ne nous piquons pas d'orthodoxie en ces matières, nous croyons qu'il y a de par le monde plus d'une religion du Buddha et qu'elle n'est contenue dans aucun catéchisme déterminé, fùt-il « du quatrième siècle avant notre ère », ou de la main du colonel Olcott. Rien n'est plus édifiant à cet égard que de lire par exemple, aussitôt après les cahiers de séminaire qui viennent de nous être rendus si industrieusement accessibles par Mme R. D., les matériaux que M. L. de la ValléePoussin a réunis de son côté sous le titre de Bouddhisme, Etudes et Matériaux. On se trouve aussitôt transporté dans un tout autre monde ; et ce n'est pas assurément ici qu'on s'en étonnera, dans ce pays où l'on peut coudoyer tous les jours des moines cambodgiens ou annamites, apparemment bouddhiques les uns et les autres, et qui n'ont pas entre eux une seule idée commune, pas même leur conception du Buddha.

A. FOUCHER.

T. W. RHYS DAVIDS. The last to go forth. (Journ. Roy. As. Soc., oct. 1901, pp. 889-893).

Dans cet article, M. R. D. réunit un certain nombre de renseignements concernant six theras de Ceylan, qui sont cités dans le Commentaire des Jâtakas comme s'étant convertis les derniers (pacchāgatakā). Il termine en exprimant l'espoir que, « quand les textes seront complètement sous nos yeux, nous pourrons reconstruire dans une large mesure l'histoire littéraire et intellectuelle de Ceylan au 11o siècle avant notre ère ».

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V. A. SMITH. The translation of a devūnampiya ». (Journ. Roy. As. Soc., oct. 1901, p. 930.)

Rappelle que Bhagvanlal Indraji a vu le premier dans ce titre un synonyme de rāja (Ind. Antiq., mai 1881).

P.-E. PAVOLINI. Il Compendio dei cinque elementi. (Giorn. Soc. As. Ital., vol. XIV, 1901, pp. 1-40).

Texte d'un traité extra-canonique des Jainas Digambaras, intitulé Pañcatthiyasamgaha-sutta ou Pavayaṇa-sāra, et formé de 173 stances divisées en deux parties, l'une ontologique, sur

B. E. F. E.-0.

T. II. 14

les cinq éléments, l'autre sur la délivrance (mokṣa-marga). Il est l'œuvre de Kundakundācārya. M. P. annonce, comme seconde partie de son travail, une traduction et une introduction sur l'auteur et la doctrine. Il ajoute dès maintenant aux observations de Pischel (Gramm. der Prakrit Sprachen, § 21) sur le prâkrit des Digambaras cette observation, que le changement de la sourde en sonore a lieu non seulement pour les dentales, mais aussi pour les gutturales (loka: loga). L. F.

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The Great Stúpa at Sánchi (J. R. A. S. janvier. 1902,

Sanchi, situé à 20 milles N.-E. de Bhopal, est le nom moderne d'un lieu qui s'appelait autrefois Kâkanada (pâli: Kâkaṇâva), et qui est célèbre par ses deux stúpas, dont les sculptures et les inscriptions remontent au 1e et au Ie siècle avant J. C. M. B. donne une intéressante revue des travaux qui ont été consacrés à ces monuments depuis l'esquisse du Dr Yeld, en 1819, jusqu'à la belle série de photographies prises l'année dernière par M. Henry Cousens, de l'Archæological Survey de Bombay. Les cinq portes monumentales ou toranas (dont l'une, celle de l'E., est représentée par un moulage conservé au Musée Guimet) forment une suite de 150 négatifs au 1/8 de l'original. M. Burgess exprime le vou, auquel nous nous associons pleinement, « que cette importante série de représentations du plus ancien monument connu de l'art indien soit publié sous une forme satisfaisante, comme une importante contribution à l'archéologie indienne ». L. F.

H. COUSENS.

Progress Report of the Archeological Survey of Western India for the year ending 30th June 1901. - (Bombay,) in-40, 199 pp.

Le rapport de M. Cousens, superintendant de l'Archæological Survey à Bombay, comprend principalement une visite aux sanctuaires jainas du Mont Abu, avec un plan des monuments, et un relevé des antiquités de l'ile d'Elephanta. Le programme pour 1901-1902 comporte un survey de la province de Berâr.

R. PISCHEL. 158.)

Die Inschrift von Piprāvā. (Z. D. M. G., T. 56, pp. 157

Conjecture ingénieuse et très plausible sur le sens d'un mot de l'inscription de Piprāvā. On sait qu'en janvier 1898, M. William Peppé, en fouillant un ancien stupa buddhique situé à Piprāvā, dans le district de Bāstī, sur la frontière du Népal, découvrit un reliquaire en stéatite portant, gravée en caractères d'Açoka, cette inscription: iyum salilanidhane Budhasa bhagavate sakiyanam sukiti bhatinam sabhaginikanam saputadalanam.

Le seul mot qui fasse quelque dificulté est sukiti. Tout le monde a cru y reconnaître le skr. sukirti, les uns en faisant un nom propre, et les autres une épithète du Buddha (« le Glorieux »); quant au génitif sakiyanam, on l'expliquait comme dépendant de dānam sous-entendu. On traduisait donc : « Ce réceptacle des reliques du sublime Buddha [est le don] des Çâkyas, frères de Sukīrti (ou : « frères du Glorieux [Buddha] ») avec leurs sœurs, leurs fils et leurs femmes ».

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sukṛtiḥ: « est l'œuvre pie des Çakyas, des frères avec les sœurs,

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