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sont plus serrées. Il forme la face du terrasson en scotie allongée sur lequel reposent les constructions du premier étage. Il vient buter vers les angles sur les soubassements propres des pinacles qui forment transition entre l'étage inférieur et l'étage supérieur.

Le soubassement du pinacle est formé de deux doucines opposées, ornées de feuilles de lotus. Le pinacle de l'angle S.-O., particulièrement bien conservé, présente encore quatre étages de rangs de moulures au-dessus du soubassement. Un cinquième étage formait couronnement. Ces différents corps de moulures, tous semblables, sont ornés vers leur milieu de pilettes, à leurs angles d'acrotères. Le tympan des pilettes, double comme elles, est décoré de feuilles flammées. Les acrotères du premier corps sont de pierre, à apsaras aux angles intérieurs, ornementaux aux angles extérieurs. Les étages suivants ne possèdent plus que des acrotères de terre cuite ornementaux.

Entre ces quatre pinacles, ou mieux leurs débris, s'élève le corps central du premier étage; c'est la réduction du corps principal de la tour. Quatre pilastres ornent chaque face, un cinquième disparaît entièrement derrière la fausse niche. Ils reposent par une simple plinthe sur le terrasson, mais supportent un entablement, réduction exacte de l'entablement principal. Des pilettes à ogive à double face ornent leur pied.

Les fusses niches ont trois faces et quatre frontons: le corps antérieur, plus étroit et divisé en deux pilastres et un champ, porte un tympan plus petit, qui semble se couronner parfois d'une tête de monstre. Les deux autres portent, le premier un double tympan, le second un tympan simple. Chacun de ces éléments possède un soubassement et un entablement spécial, dont l'importance diminue avec l'importance de chaque corps, c'est-à-dire d'arrière en avant. Nous avons déjà donné un croquis de cette curieuse, mais fréquente disposition: il suffit d'y renvoyer (1).

Entre ces fausses niches et les pinacles d'angle, de grands oiseaux, les ailes éployées, tendent le cou en l'air; ils sont sculptés comme des bas-reliefs dans une dalle de pierre, mais leur silhouette est dégagée tout autour; fichés dans le terrasson, ils viennent donner de la vie à toute cette composition.

Sur la large face terminale de l'entablement de cet étage s'élèvent les constructions du deuxième étage: acrotères, pinacles d'angle, corps central et fausses niches, tout n'est que l'exacte reproduction du premier étage. L'unique différence consiste dans la substitution de cerfs aux grands oiseaux. Ils passent, la tête retournée en arrière, les oreilles et les cornes en avant. Ils portent comme les Nandins un collier de grelots (2).

(1) Voir Bulletin, t. 1, p. 254, fig. 42.

(2) Il serait intéressant de rechercher si ces oiseaux et ces cerfs, qu'on rencontre assez souvent dans la décoration chame, ne seraient pas la représentation d'animaux vivant librement dans les dépendances des temples. Diverses religions ont offert ainsi comme un droit d'asile à des animaux qui devenaient par suite presque sacrés. Est-ce le cas ici? Nous posons seulement le

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Sur l'entablement de ce nouvel étage, semblable encore par sa grande face et ses acrotères, s'élève un troisième étage un peu différent. C'est surtout dans les pinacles d'angle que se marque la distinction. Ils sont formés d'un corps à plusieurs redents sur les angles et couverts par un amortissement courbe que termine un petit tambour octogonal (1); celui-ci devait supporter un couronnement aigu. De grands oiseaux viennent reprendre la place des cerfs. La face de l'entablement file rigidement et s'orne aux quatre angles d'acrotères décoratifs. Il ne semble pas y avoir de pilastres: des fausses niches seules décorent le corps central.

L'étage suivant, qui forme l'étage terminal, paraît avoir été cantonné de quatre pinacles de forme plus simple, réduction en plan et allongement en hauteur des précédents; l'un d'eux, seul reconnaissable, paraît avoir glissé de cet étage sur le troisième dans l'angle N. de la face O. Le corps central se réduit probablement à un tambour de briques à seize pans, dont il ne reste qu'une partie mal distincte. L'exemple des autres monuments nous autorise à supposer qu'il soutenait, par l'intermédiaire d'une base à feuilles de lotus à seize pans, ou ronde, une pierre de couronnement de même section en forme d'obus.

Telle s'élève la tour à une hauteur actuelle de 22 mètres environ. Elle est complétée en avant sur la quatrième face, qui est en même temps la face principale, par un grand vestibule.

Ce vestibule est lui-même une petite tour dont le couronnement est au niveau inférieur de l'entablement de la tour principale. Ce nouvel édifice est simplement accolé au précédent, uni par une partie de muraille et par le soubassement inférieur commun. C'est une nouvelle composition de pilastres et d'entrepilastres à profils simples. Ici le nombre se réduit à trois; celui du milieu, qui se perd derrière de nouvelles fausses portes, est double des autres en largeur. Le soubassement, orné de pilettes, et l'entablement, du même type que les éléments correspondants de la tour, se réduisent proportionnellement à l'importance du nouvel édifice. La grande face supérieure donne lieu aux mêmes observations que celle de la tour principale: il y a lieu de signaler seulement que les acrotères d'angle extrême, sur le côté de la grande tour, sont des

apsaras.

Les fausses portes des faces N. et S. sont à double corps et à double fronton. L'évidement du tympan, les bases et les couronnements des deux corps répètent

problème, car nous ne savons pas à quelle croyance ou à quelle légende ces animaux devaient de prendre part à la décoration, au moins pour les cerfs. Nous profitons d'ailleurs de cette occasion pour reconnaître notre incompétence sur les sujets de ce genre: nous espérons, par ce que nous connaissons de notre métier, aider à éclaircir quelques points obscurs de l'art cham; nous regretterions en revanche vivement qu'on nous crût la prétention de discuter, et surtout de trancher, toute question qui sortit de notre ressort.

(1) Nous n'avons pu l'atteindre, en raison des éboulements qui se produisent dans les parties hautes du monument, dès qu'on tente de s'y élever, et nous n'avons pu savoir s'il était de pierre ou de briques : la première hypothèse nous parait cependant plus probable.

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