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5. « Qu'on ne circule pas à sa fantaisie (1) dans ce séjour du dieu, ni monté <« sur un char (2), ni porteur de parasols déployés, ni en agitant de riches <«< chasse-mouches; qu'on ne nourrisse ni chiens, ni coqs (3) dans les enceintes du domaine du dieu. Tel est le commandement de ce maître du monde que « nul ne doit transgresser sur terre ».

A. BARTH.

(1) Ou bien, à la rigueur, avec une sorte d'incise: « que l'accès soit libre,.... mais qu'on Pour des interdictions semblables, cf. Inscriptions sanscrites de Campă

n'y circule

pas... >>>

et du Cambodge, XLIV, 36-47; LV, 65-89; LVI, D, 9, 10, 14, 15.

(2) Ou un véhicule quelconque.

(3) Je suppose que la défense vise les coqs de combat. Le chien était probablement exclu comme animal chasseur.

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La publication de la stèle de Vat Phou par M. Barth nous offre l'occasion de dire ici quelques mots d'un monument aussi remarquable que mal connu.

Vat Phou (1) est une des belles œuvres architecturales de l'ancien Cambodge. Assurément il ne saurait se comparer aux grands monuments d'Angkor, de Beng Mealea, de Praḥ Khan: mais je ne sais si les architectes cambodgiens ont jamais montré plus de goût dans le choix d'un site, plus d'art à l'aménager, plus d'habileté à combiner les accidents du terrain et la disposition des édifices, de manière à produire une saisissante impression de noblesse et de majesté. Si Vat Phou était moins lointain, il jouirait sans nul doute de la notoriété qui s'attache à des monuments d'un art moins relevé, mais d'un accès plus facile. Situé en plein Laos, à près de trois degrés au Nord de Vat Nokor, — l'ultima Thule des touristes, il est de ceux dont on ne parle guère. M. Barth renvoie à deux descriptions, qui paraissent bien en effet être les seules qui en existent, mais dont aucune n'est entièrement satisfaisante: celle du Voyage d'exploration en Indo-Chine, exacte dans l'ensemble, manque un peu de précision dans le détail; celle de M. Aymonier (Cambodge, II, 158-162) apporte, comme éléments nouveaux, une rectification et un plan: mais la rectification n'est pas fondée et le plan ne correspond pas de tous points à la réalité.

Notre intention n'est pas de décrire en détail un monument auquel nous n'avons pu consacrer qu'un examen rapide; mais il nous a semblé, en présence des renseignements vagues et contradictoires dont il a été l'objet, que ces notes prises sur place, toutes sommaires et incomplètes qu'elles soient, pourraient servir à en fixer quelques traits essentiels (*).

Le monument de Vat Phou est situé à 7 ou 8 kilomètres au S.-O. de Bassac, au pied des hauteurs du Phou Bassac. Il est construit, suivant l'orientation EstOuest, sur une pente qui s'élève de la plaine jusqu'à une hauteur de 90 mètres environ, où elle est brusquement coupée par une muraille de rocher à pic.

Au bas de la pente est un bassin rectangulaire dont le grand axe (E.-0.) mesure 600 mètres, et le petit (N.-S.), 200 (3). Une chaussée dallée part du côté

(1) Vat Phou, la «bonzerie de la montagne», tire son nom d'un couvent de bonzes laotiens qui s'est établi dans les ruines.

(2) Le plan ci-contre a été dressé par M. Lunet de Lajonquière; il a été obligeamment préparé pour la reproduction par M. Commaille.

(3) Pour ce bassin, qui ne figure pas sur notre plan, non plus que la partie de la chaussée qui va du bassin à l'esplanade, voir le plan de M. Aymonier, op. laud. II, 160.

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Ouest et conduit à une large esplanade, où elle débouche, en A, entre deux grands bâtiments, qui ont suscité une curieuse contestation. Selon Francis Garnier (Voyage, I, p. 188), ce sont « deux grands monuments carrés. Ils consistent en une galerie de 40 mètres de côté environ, au centre de laquelle est une cour dallée. » M. Aymonier, d'autre part, a cru y voir « deux galeries en croix dont les grandes branches sont parallèles à l'avenue.» « Et non, insiste-t-il en note, de grands monuments carrés consistant en galeries de 40 mètres de côté, entourant une cour dallée, dont les précédents auteurs ont parlé. » (Cambodge, II, 159).

Le plan ci-joint, fait sur les lieux mêmes, montre que les précédents auteurs n'avaient pas tort, et que si ces deux monuments que nous croyons pouvoir appeler des palais- ne sont point parfaitement carrés, il sont encore moins cruciformes.

Ces deux palais sont exactement symétriques et n'offrent qu'une différence notable dans la nature des matériaux celui du Nord est construit tout en limonite; dans celui du Sud, la galerie postérieure scule est en limonite; celle qui borde l'avenue est en grès. Apparemment le palais du Sud était le logis principal, celui du seigneur du lieu : c'est celui que nous choisirons pour en donner une courte description, qui s'appliquera également à l'autre, sauf la différence indiquée.

La galerie antérieure B s'ouvre sur l'avenue par une entrée centrale. On pénètre d'abord dans un porche spacieux éclairé de chaque côté par deux fenêtres; au fond, un escalier de quatre marches conduit à une porte ornée:

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2500

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les pieds-droits sont formés d'une colonnette octogonale engagée et d'un pilastre à feuillages; le linteau représente Visnu armé de la massue, assis sur

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