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et de Songs of Japanese children (Miscellany): ces chansons accompagnées en général de refrain, curieuses de forme, nées tout entières de l'imagination populaire, nous révèlent un côté à peu près inconnu de la poésie japonaise. M. H. a raison de dire qu'après les avoir parcourues, on éprouve « une sensation indéfinissable, comme après une première vision des rues japonaises le sentiment obscur d'une humanité autre et inscrutable, d'une àme de race différente, étrangement attirante, et pourtant à jamais étrangère à la nôtre » (Miscell., p. 230).

Les deux volumes contiennent aussi un certain nombre de contes, extraits des vieux Monagatari ou d'autres anciens livres, qui, s'ils sont au point de vue littéraire les perles des deux ouvrages, appellent cependant, à un autre point de vue, certaines réserves. Le choix même des sujets, pris presque exclusivement parmi les histoires sinistres de revenants et d'apparitions, risque de donner au lecteur non prévenu une impression quelque peu inexacte de ce qui est le fond ordinaire des récits japonais. Mais c'est surtout la manière même de conter qui est différente : jamais les conteurs japonais n'ont atteint à cette intensité d'effet, obtenue par un art savant et classique de la composition, une extrême concentration de l'intérêt, une élimination sévère des détails oiseux. Déjà la manière dont M. H. avait condensé dans quelques pages de In Ghostly Japan, le fameux roman d'En hò, Botan-Dôrô « La Lanterne aux pivoines », offrait un exemple typique de son procédé. Ces contes, violents et ramassés comme des nouvelles de Maupassant, n'ont aucun rapport de facture avec les récits diffus, coupés de hors-d'œuvre et de digressions, encombrés d'épisodes inutiles, alourdis de conversations interminables, dont ils sont pour la plupart extraits. Il va du reste de soi que ces rése ves n'enlèvent rien à leur beauté littéraire, due au contraire à leur saisissante brièveté. Tels d'entre eux, par exemple The Reconciliation (Shadowings) et Of a Promise broken (Miscellany), valent bien qu'on félicite M. H. d'être un interprète aussi infidèle. Il en est un, fort différent des autres, qu'il faut citer en première ligne: The story of Kırashin Koji (Miscellany), admirable specimen d'humour japonais, une pure merveille. CI. E. MAITRE.

Insulinde

J. BRANDES. Lo-Tong, een Javaansche Reflex van een Chineeschen Ridder-Roman (T. voor Ind. T.-L. en Volkenkunde, 45, fasc. 3.)

M. Brandes nous fait connaitre le remaniement javanais d'un roman chinois intitulé Lo-Tong. On connaissait déjà une traduction en malais du roman San-kouo-tche

Dagh-Register gehouden int Casteel Batavia vant passerende daer ter plaetse als over geheel Nederlandts-India anno 1674. Edité par la Société des Arts et Sciences de Batavia sous la surveillance de M. J. A. van der Chijs. (Batavia, 1902, in-8o, 375 pp.)

Ce nouveau Dagh-Register sera, comme ses devanciers, le bienvenu pour tous ceux qui s'occupent de l'histoire de l'Extrême-Orient. Les données sur les relations commerciales et officielles que la Compagnie des Indes Néerlandaises entretenait avec les pays de l'Indo-Chine, sont particulièrement abondantes et intéressantes. P. 70, nous trouvons la traduction d'une lettre du roi de Siam, Tsiou Praja Siri Derma Rata Diezit Gadja Matienzit Pipitdri Danrata Cazateboedi Pepiri Prakarma Padt, qui prie la Compagnie de protéger les sujets siamois

qui font le commerce au Tonkin; le roi réclame également deux caisses, qu'il avait confiées à un navire anglais, dont les Hollandais se sont emparés. P. 156, le roi du Cambodge, Yang Depertuwan, envoie à la Compagnie une lettre et comme cadeaux des défenses d'éléphant et de la laque. Une autre lettre intéressante est celle de « Annam Cockon, roi du Tonkin ». Il s'agit ici probablement de l'empereur Gia-Thon, qui régnait sur l'Annam de 1672 à 1676. Quant à son nom bizarre, Annam Cockon, nous inclinons à croire qu'il cache tout simplement le titre de Gia-Thon: Annam quoc vuong, roi du royaume d'Annam. ▾ Annam Cockon » se plaint dans sa lettre que les deux canons que la Compagnie lui a offerts précédemment, ne valent rien; il prie les Hollandais de lui envoyer quatre canons en bon état, accompagnés de 500 piculs de soufre, de 1,000 piculs de salpêtre et de 100,000 balles de différents calibres. Les Annales annamites passent ce fait sous silence, mais il est assez curieux de constater que dans la Hedendaagsche Historie of tegenwoordige Staat van alle Volkeren (Amsterdam, 1739) mention est faite (2e vol., page 591) de quatre canons hollandais, fondus à Amsterdam en 1656 et se trouvant dans la citadelle de Hué.

En 1674 les comptoirs des Hollandais s'échelonnaient de Surate à Nagasaki. Aussi les rapports du Dagh-Register », rapports secs et détaillés, où les moindres évènements sont notés jour par jour, renferment-ils des renseignements précieux sur les pays indiens et extrêmeorientaux, sur les établissements français dans l'Inde et sur la rivalité acharnée qui y mettait aux prises Français et Hollandais. On sent dans mainte page l'excitation que cause aux habit tants de Batavia la guerre faite à la mère-patrie par la France; cette excitation se traduit souvent dans des représailles contre les prisonniers de guerre. Ainsi un Gascon et un Provençal sont condamnés aux galères pour avoir troublé le repos des burghers en se battant en duel. E. H.

S. VAN RONKEL. - Het Tamil-Element in het Maleisch. (Tijdschr. v. Ind. Taal-, Land- en Volkenkunde. Tome 45, fasc. 2, pp. 97-119).

C'est une liste de tous les mots malais d'origine tamoule qui se trouvent désignés comme tels dans les lexiques de Pijnappel et de Van der Tuuk. M. van Ronkel passe en revue tous ces mots et démontre qu'un bon nombre d'entre eux ne dérivent pas du tamoul, mais en dernier lieu du sanskrit.

Y. C. VAN EERDE. Een Huwelijk bij de Minangkabausche Maleiers. (Tijdschr. v. Ind. Taal-, Land- en Volkenkunde. Tome 44, fasc. 5-6, pp. 387-511.) M. van Eerde nous raconte avec de copieux détails comment se fête un mariage chez les Malais de Minangkabau à Sumatra. De nombreux aperçus sur l'exogamie et le matriarchat, qui sont en honneur chez eux, de même que sur le droit matrimonial et le divorce, rendent encore plus intéressant ce travail.

H. KERN.

Bijdragen tot de Spraakkunst van het Oudjavaansch. (Bijdragen tot de Taal-, Land- en Volkenkunde van Ned.-Ind. Tome IX, fsc. 1-2, pp. 161-183.)

M. Kern traite dans cet article avec son habituelle compétence du verbe et des préfixes en vieux-javanais. Cette étude se continue dans les fascicules 3-4 (pp. 512-531) du même tome.

Y. HAZEU. Het oud-javaansche Ä diparwa en zijn Sanskrit Origineel. (Tijdschr. v. Ind. Taal-, Land- en Volkenkunde. Tome 44, fasc. 4, pp. 289-357.)

M. Hazeu s'est assigné comme tâche la recherche de l'origine du Mahabharata en kawi. Dans son présent article il compare le chapitre Ādiparvan du poème vieux-javanais avec la partie correspondante des rédactions sanscrites et avec la Bhāratamañjarī de Kṣemendra. Voici ses conclusions: On peut admettre que dans la période des 9e, 10 et 11e siècles, il a existé plusieurs rédactions ou même plusieurs écoles du Mahābhārata. Une de ces rédactions, celle qui au milieu du onzième siècle était répandue au Kaçmir, nous est suffisamment connue par l'extrait qu'en donne Kṣemendra. Etant donnée l'étroite parenté qui existe entre cette rédaction kaçmirienne et l'original de la traduction faite un siècle auparavant à Java, on est autorisé à conclure que l'original du manuscrit vieux-javanais était lui-même venu du Kaçmir ou d'une région limitrophe, tout au moins du Nord-Ouest de l'Inde.

S. VAN RONKEL. En Toevoegsel op de Sadjarah Malajoe (Tijdschr. v. Ind. Taal-, Land- en Volkenkunde. Tome 44, fasc. 4, pp. 358-372).

En 1896, M. Shellabear publia à Singapour une nouvelle édition de la chronique malaise Sadjarah Malayou, qui contient un chapitre assez long qui ne se trouve ni dans l'édition de Leyde ni dans celle qu'on doit à Dulaurier, et qu'il tira de deux nouveaux manuscrits. Toutefois le style de ce chapitre diffère assez de la manière d'écrire de Tun Sri Lanang, auteur du Sadjarah Malayou, pour qu'on puisse affirmer que ce fragment n'est pas de lui. Il n'en est pas moins intéressant. M. van Ronkel nous donne une analyse des faits qui y sont relatés, tous contemporains de la prise de Malacca par les Portugais.

S. VAN RONKEL - De Maleische Schriftleer en Spraakkunst getiteld Boestānoe'l Kātibīna (Tijdschr. v. Ind. Taal-, Land- en Volkenkunde. Tome 44, fasc.5-6, pp. 512-58).

M. van Ronkel nous présente le Panini des Malais, Radja Ali Hadji, auteur de la seule grammaire malaise qui ait été faite par un indigène. Radja Ali Hadji a écrit son Boustanou l'kāṭibina en 1857. Il s'est efforcé de faire entrer coûte que coûte la langue malaise dans les cadres grammaticaux inventés par les grammairiens arabes pour les besoins de leur langue. Il va sans dire que les résultats obtenus par cette méthode ne sont guère brillants.

Notes bibliographiques

Le fascicule 2 du tome 56 de la Zeitschrift d. D. M. G. contient la fin de l'article précédemment annoncé de M. Albert Bürk sur les Çulbasūtras (Bull. 11, 87) et la troisième partie de l'édition de Damodara par M. R. Simon (Bull. II; 206).

La Revue de l'histoire des religions, T. XLV, No 3, donne la fin du Bulletin des religions de l'Inde de M. Barth (Hindouisme). Les travaux de l'Ecole française y sont l'objet d'une appréciation, qui nous est un précieux encouragement. Le même fascicule contient un compte rendu des Recherches sur les Chams de M. Cabaton, par M. Sylvain Lévi.

CHRONIQUE

INDO-CHINE

Ecole Française d'Extrême-Orient. M. Parmentier, architecte, pensionnaire de l'Ecole française d'Extrême-Orient, a exposé au Salon de cette année ses études du monument de Po Nagar de Nhatrang: le jury de la section d'architecture a décerné une troisième médaille à l'œuvre de notre collaborateur.

Bibliothèque.

Nous avons reçu de l'Inspecteur général des douanes chinoises le volume suivant: Statistical Series, No 2. Customs Gazette. No CXXXIII, January-March 1902. Shanghai, 1902, in-40.

Le P. Vallot a fait don à notre bibliothèque de son Cours complet de langue annamite, tomes II-VII.

Musée. M. le général Dodds a fait don au Musée de trois instruments de musique mèo. Le R. P. Douspis, missionnaire à Canton, nous a envoyé une collection d'images populaires chinoises relatives aux évènements de 1900.

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Congrès des Orientalistes de Hanoi. M. Senart, membre de l'Institut, a été désigné par l'Académie des Inscriptions pour la représenter au Congrès. La Société Asiatique a choisi pour délégué M. Cl. Madrolle; la Société d'anthropologie, M. P. d. Enjoy; le Siam, M. le colonel Gerini (Luong Sara Sastra).

Mission d'exploration scientifique. Un arrêté du Gouverneur général du 15 mai 1902 (Journal Officiel, 24 juillet 1902) a créé en Indo-Chine une Mission d'exploration scientifique permanente, placée sous l'autorité du Gouverneur général de l'Indo-Chine et sous le contrôle scientifique de l'Académie des sciences. La Mission a pour objet l'exploration et l'étude, au point de vue de l'histoire naturelle et de l'anthropologie, des pays de l'Indo-Chine et des régions avoisinantes. Elle comprend quatre sections: Géologie et minéralogie; Zoologie; Botanique; Anthropologie. Elle se compose d'un directeur et d'explorateurs titulaires (deux par section) nommés par le Gouverneur général sur la présentation de l'Académie des sciences.

Annam. Sur les indications du P. Geffroy, missionnaire à Gia-hun et avec son obligeant concours, M. Parmentier a reconnu et estampé une inscription nouvelle dans le voisinage de la pagode de Ho-gian, village de Thanh-sơn, canton de Văn-sơn, huyện de Hoai-an, province de Binh-dinh (Annam). Elle est gravée sur un rocher de 3 m 50 de longueur et 2 m de hauteur, au bord du ruisseau de Hò-gian, et assez curieusement placée sous la nappe tombante d'une cascade; une longue pierre formant palier devant la roche inscrite est creusée d'un puits de 2 m de profondeur environ. L'inscription comprend 14 lignes en caractères de 4 centimètres environ de hauteur, en partie usés par le glissement des nappes d'eau.

Cambodge.

Nous avons reçu la lettre suivante de M. Bellan, résident de Prey-Veng:

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Monsieur le Directeur, J'ai l'honneur de vous signaler plusieurs ruines ou emplacements d'anciens monuments qui ne figurent pas sur l'Atlas archéologique de l'Indo-Chine et que j'ai visités au cours de mes tournées. Voici la description sommaire de ces ruines :

I. A une demi-heure au Sud de Prey-Veng se trouve le lieu dit: Barai Andet. C'est l'emplacement d'un sanctuaire qui a eu un certain renom, et dont il ne reste plus de traces. Les indigènes prétendent que les anciennes pierres qui se voient dans les trois pagodes modernes de Prey-Veng, proviennent des ruines de ce monument. Etat actuel: un tertre de trois ou quatre mètres d'élévation, planté de grands arbres, avec deux bassins entourés d'une large chaussée en bon état de conservation, ainsi que j'ai pu le reconnaitre en débroussaillant un peu. Sur la plate-forme du tertre, un petit Neak Ta. En débroussaillant, au pied d'un gros arbre et a demi enterrés dans une termitière, des débris de statues, parmi lesquels un corps de divinité féminine, en grès, d'une seule pièce, d'une remarquable facture; collier et ceinture sculptés. Les pieds, les bras et la tête de la statue ont disparu.

II. A 200 mètres environ à l'Est de la pagode de Prey Sla (province de Péarang), un petit monument carré en briques dont le toit s'est effondré, et dont les murs ont trois ou quatre mètres de hauteur. Un portail formé de belles pierres de taille plates de 80 centimètres de largeur et de près de deux mètres de hauteur. En avant du portail, deux colonnes sculptées en pierre, d'une seule pièce, supportant un linteau également sculpté: le sujet représenté est Indra sur l'éléphant tricéphale. Ces ruines paraissent être les vestiges d'un monument plus important. Le tertre est en effet très vaste; son élévation au-dessus de la plaine est de deux mètres. Une légère dépression du terrain se remarque autour du tertre, dernières traces du fossé qui a dû être creusé primitivement et qui, à la longue, s'est comblé avec la terre emportée par les pluies. Un mur en briques, dont il reste encore des vestiges, devait retenir les remblais du tertre. Sur la plate-forme de celui-ci, et devant le monument que je viens de citer, un petit toit de tuiles surbaissé abrite une pierre (support de linga sans doute) de fort belles dimensions, creusée de rigoles pour l'écoulement des eaux lustrales. Sur cette pierre reposent des débris, dont plusieurs têtes de Ganeça. Dans l'intérieur du monument, au-dessus du linteau, des débris de nombreuses statuettes de Buddha, de divinités.

III. Dans la province de Péarang, une ruine dite Tuol Prasat, petit édifice carré en briques avec quelques pierres dont plusieurs sculptées et représentant des têtes d'éléphant. Ce monument se trouve isolé au milieu des rizières.

IV.

-

Près de la pagode de Robang (province de Kandal) un monument en briques du genre de celui de Prey Sla, mais de dimensions plus restreintes. Portail très bas formé de pierres plates sans sculptures.

V. A Bun trai Yean (Kandal), emplacement d'un ancien fort: un cheddey qui passe chez les indigènes pour être le mausolée d'un ancien roi du Cambodge.

VI. Non loin de Prey Veng: le Neak Ta Romiel, petit tas de pierres sur le talus d'une rizière; un linga ébréché, des débris de statues en pierre, avec sculptures, en assez bon état de conservation.

CH. BELLAN.

Laos. -M. P. Macey, commissaire du Gouvernement à Pak hin Boun (Laos), nous a adressé deux vocabulaires du langage des Khas Tiaris et des Khas Mong-khong. Ces deux tribus, qui ne se marient qu'entre elles, ne comptent plus que 1.500 à 2.000 familles disséminées sur

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