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pratiques mystérieuses: c'est pourquoi on a constitué pour les livres himitsu une section à part, qui s'intercale entre les trois Pitakas (qu'on appelle en japonais Kyô, Ritsu et Ron) et la partie d'ouvrages mélangés (jap. Zatsu) qui existait déjà dans les éditions chinoises. En second lieu, les éditeurs de Tôkyô ont reproduit aussi des ouvrages, écrits du reste en chinois (1), dus aux fondateurs ou aux prêtres les plus célèbres des différentes sectes japonaises, et en ont formé la troisième section de la partie Zatsu. En tout il y a dans cette collection plus de 180 ouvrages entièrement nouveaux. Elle présente encore l'avantage de donner pour la première fois un texte critique. Sauf pour les ouvrages apportés au Japon sous la dynastie T'ang, dont on a reproduit le texte toutes les fois qu'il a été possible, c'est l'édition coréenne, la plus ancienne et la meilleure de toutes, qui a été prise comme base: mais on a indiqué en marge supérieure les leçons différentes données par les éditions Song, Yuan et Ming. Ajoutons à cela que la ponctuation a été mise partout. Mais il faut bien dire aussi que l'exécution n'a pas répondu entièrement aux intentions primitives des éditeurs: les fautes d'impression sont nombreuses et se sont multipliées surtout dans la seconde moitié de la collection, qui a été imprimée trop précipitamment, et qui de plus n'a pas été soumise à un travail critique aussi minutieux que la première.

5° Une société s'est constituée récemment à Kyôto, avec l'appui financier des principales sectes, pour publier une nouvelle édition du Tripitaka, dont les premiers fascicules ont paru au mois de mai. Il paraît dix volumes de 100 folios environ et de format 271192 chaque mois, et il y aura 363 volumes en tout (2). Imprimée sur beau papier, en caractères mobiles de deux types, la nouvelle édition est, au point de vue typographique, irréprochable; et je sais, pour l'avoir constaté moi-même, avec quel soin elle est corrigée. On peut espérer qu'elle nous donnera un texte à peu près parfait. Elle n'est pas ponctuée comme la précédente: mais en revanche elle porte des kaeriten, ces signes diacritiques qui indiquent l'ordre dans lequel les caractères doivent être lus à la japonaise. Il n'y a pas lieu de s'en plaindre. Ce système, beaucoup plus commode pour les lecteurs japonais que la ponctuation proprenent dite, ne l'est pas moins pour les purs sinologues, pourvu qu'ils se souviennent de ce principe cardinal de la construction japonaise, que le dernier mot d'une proposition est toujours un verbe ou un adjectif faisant fonction de verbe. En d'autres termes, les kaeriten découpent les différentes propositions aussi

(1) Si l'on met à part quelques rares commentaires et des livres de vulgarisation écrits en japonais, le chinois est resté la langue officielle du bouddhisme japonais, comme le latin celle de l'Eglise catholique.

(2) L'édition est publiée par la maison Tosho - shuppan kabushiki-gwaisha, à Kyoto. Le prix de souscription est de 285 yen, payables par versements mensuels de 7 y. 50, à réception de chaque paquet de 10 volumes. Quand l'impression sera terminée, le prix sera élevé à 400 yen.

nettement que le feraient des points et des virgules, et ont de plus l'avantage d'indiquer, dans une certaine mesure, les fonctions grammaticales des différents mots.

La nouvelle édition prend naturellement comme base le texte de l'édition de Corée. Il n'y a pas d'édition coréenne à Kyôto, ou du moins il n'y en a plus depuis que l'incendie a détruit presque entièrement celle du Kenninji: mais on en a l'équivalent. Au début du XVIIIe siècle, un prêtre du Shishigatani à Kyoto, nommé Nincho, frappé des imperfections que présentait l'édition de Mi-tsang récemment réimprimée à Obaku-san et de la supériorité de la collection coréenne, dont il avait vu quelques livres, réussit à obtenir communication de l'exemplaire du Kenninji et, assisté de dix collaborateurs, la collationna d'un bout à l'autre : il ne se tint pour satisfait qu'après une triple révision qui occupa cinq années (1706-1710). L'exemplaire de l'impression d'Obaku-san ainsi corrigé se trouve encore au Shishigatani: c'est ce texte que les nouveaux éditeurs ont pris comme base. En même temps Ninchò composa, sous le titre de Daizo-taikôroku, un

ouvrage en 57 volumes qui donne la liste de toutes les leçons différentes de la collection coréenne et de la collection de Tetsugen: ce Taikôroku, dont les exemplaires imprimés sont à peu près introuvables, mais dont les planches existent encore, sera reproduit à la suite de la nouvelle édition. . Ainsi cette nouvelle édition pourrait se définir une réimpression de l'édition Ming, mais avec un texte conforme, pour tous les ouvrages communs, à celui de l'édition de Corée. Un avantage de cette disposition est que le catalogue de M. Nanjio, basé sur l'édition Ming, sera également utilisable pour celle-ci. Quant aux 64 ouvrages qui se trouvent dans l'édition de Corée, mais manquent dans l'édition Ming, les éditeurs de Kyôto ont pris tout récemment, sur les représentations qui leur ont été faites, l'engagement de les reproduire aussi en supplément.

On regretterait davantage l'absence de tous les ouvrages, chinois ou japonais, qui avaient figuré pour la première fois dans l'impression de Tôkyô, si les mèmes éditeurs n'avaient pas formé un autre projet, dont la réalisation est vivement désirable. Ils se proposent en effet de publier, après le Tripitaka, une nouvelle collection comprenant tous les ouvrages bouddhiques importants traductions chinoises du sanscrit, originaux chinois, ouvrages japonais qui n'auront pas trouvé place dans le Tripitaka même. On conserve au monastère de Hôkôji à Kyoto (') deux collections faites en Chine qui, par leur format et leur impression, s'annexent naturellement au Tripitaka de Mi-tsang: le Siu tsang (jap. Zokuzô), « Supplément au Tripitaka », qui comprend 278 ouvrages subdivisés en 1.833 livres et répartis en 693 volumes, et le Yeou siu tsang (jap. Yûzokuzó), « Nouveau Supplément au Tripiṭaka », qui

(1) Il y en a aussi un exemplaire moins complet dans la bibliothèque du Nishi Hongwanji.

comprend 260 ouvrages subdivisés en 1.246 livres et répartis en 412 volumes. D'autre part, on a retrouvé récemment au Japon une copie manuscrite du catalogue d'une autre collection formant supplément au Tripitaka, qui remonte à la 5e année K'ang-hi (1666): cette collection paraît aujourd'hui perdue, mais la plupart des ouvrages qui la composaient peuvent se retrouver au Japon (1). Enfin on recherche tous les livres bouddhiques précieux, manuscrits ou déjà imprimés, chinois ou japonais, qui sont conservés dans les différents temples, depuis les commentaires de Shôtoku Taishi. On a inis déjà de côté plus de 700 ouvrages.

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III. Cette revue bibliographique du Tripitaka ne serait pas complète, si l'on n'y ajoutait quelques renseignements sur les principaux catalogues, nécessaires pour s'orienter lans cette énorme compilation. M. Nanjio en a décrit douze, qui se trouvent dans la collection Ming, sans compter celui de cette collection même, qu'il a traduit: je ne reviendrai pas sur ceux-là. Ils se rapportent du reste à des collections qui n'existent plus aujourd'hui. Ceux dont je donne la liste sont tous fondés au contraire sur des collections que j'ai décrites plus haut:

10 ***Enzan sandaizô-mokuroku,

Catalogue des

trois Tripitaka de Enzan [Zôjôji] », compilé en 1748 par le prêtre Suiten, publié en 1819 en 3 volumes 269x185. C'est le catalogue des trois éditions coréenne, Song et Yuan du Zojoji. Il contient aussi des indications sur des ouvrages propres à l'édition Ming.

20大明三藏聖教目錄 Ta ming san tsang cheng kiao mou lou, « Catalogue de l'enseignement sacré du Tripitaka des grands Ming ». C'est le catalogue de l'édition de Mi-tsang, celui par conséquent que M. Nanjio a traduit en l'augmentant de riches commentaires.

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Ta ts'ing tch'ong k'o long tsang houei ki, Catalogue du Tripitaka impérial, gravé de nouveau sous les grands Ts'ing », 1 vol. 268 × 178, portant la date de 1738. Outre les ouvrages qui se trouvent dans l'édition Ming, il contient l'indication de 54 ouvrages chinois nouveaux.

4o✰✰✰*** Dai-Nihon kôtei Daizôkyô-mokuroku, «Catalogue du Tripitaka révisé au Japon », 1 volume. C'est la table de l'impression de Tôkyô. Elle indique pour chaque ouvrage s'il se trouve dans les éditions coréenne, Song, Yuan et Ming, et à quelle place (2).

50 Genson Nihon Daizôkyô kwanjimokuroku, « Catalogue des Tripitaka conservés au Japon par ordre de premier

(1) Ce catalogue vient d'être imprimé à Kyôto sous le titre de Zokuzôkyô choku-kwakuitsu.

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(2) C'est-à-dire dans quel paquet ou enveloppe (, chitsu). Les paquets de toutes les éditions du Tripitaka sont classés par ordre des mille caractères.

caractère », par M. Fujii Senshô, Kyôto, 1899, 1 vol. in-8°. C'est le plus complet de tous. Il mentionne en effet non seulement tous les ouvrages contenus dans l'impression de Tôkyô, mais aussi tous ceux qui se trouvent dans les deux collections additionnelles, Siu tsang et Yeou siv tsang, conservées au Hôkôji. Les ouvrages sont classés suivant l'ordre de l'iroha, le syllabaire japonais : à l'intérieur de chaque groupe, ils sont répartis d'après leur premier caractère. Un index alphabétique des premiers caractères avec la transcription en lettres romaines de leur prononciation chinoise a été ajouté à l'usage des sinologues. M. Fujii annonçait de plus un catalogue par matières, et un autre par noms d'auteurs et par ordre chronologique, qui n'ont pas encore paru.

Un inconvénient de ce catalogue est qu'il ne donnait pas de renvois à celui de M. Nanjio. Un nouveau catalogue, qui est en préparation, comblera cette lacune.

COUTUMES POPULAIRES

DE LA VALLÉE DU
DU NGUÔN-SƠN

PAR LE R. P. CADIÈRE, MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE

L'ENFANT

LA NAISSANCE. Dans les familles riches ou simplement à l'aise, on voit ordinairement, dans la travée du milieu, à droite en entrant, appuyée contre la paroi qui sépare la partie principale de l'habitation, la salle de réception, de la chambre intérieure réservée aux habitants de la maison, une petite niche sculptée, dédiée à « la Sainte Mère du Palais de l'Ouest », Doài Cung Thánh Mẫu, appelée plus simplement Bà, « la Dame ». On y voit au fond une image avec douze figures de femmes disposées sur deux rangs : ce sont les douze sagesfemmes célestes. Parfois l'image est absente. On lui offre, à certaines époques, de l'encens et de l'eau pure. C'est la patronne de la mère de famille, de l'épouse. Lorsqu'une femme est sur le point de devenir mère, on va chercher la mụ bà, << la sage-femme ». On prépare un plateau de riz blanc, avec douze bouchées d'arec et de bétel, et la sage-femme offre le tout aux sages-femmes célestes pour demander l'heureuse délivrance de la maîtresse de maison. Elle consulte préalablement le sort avec deux sapèques, xin keo, c'est-à-dire que prenant deux sapèques dont le côté face a été blanchi à la chaux, elle les laisse tomber dans une assiette. Si les sapèques en tombant ne concordent pas, c'est que l'opération réussira. Si elles concordent et retombent toutes deux du côté face ou du côté pile, c'est mauvais signe. Elle recommence jusqu'à ce qu'elle ait obtenu une décision favorable.

Dès que l'enfant est né, on prend un tamis, tràng, en bambou tressé, sur lequel on place sept sapèques pour les garçons, neuf pour les filles. Ce nombre est lié à la croyance que les hommes ont sept esprits vitaux, les femmes neuf. On dispose quelques habits sur le tamis et on y place l'enfant, le laissant ainsi quelque temps.

Cependant on est allé chercher dans le village une femme qui ait un enfant en bas âge. On la fait asseoir sur un grand pot en terre, cháu, renversé, et elle présente le sein à l'enfant pour la première fois, au moment où la maréc descend. Ces formalités sont destinées à donner bon appétit à l'enfant de même que le vase renversé est vide de tout, de mème que, la marée descendant, le fleuve est vidé de son eau, de même l'estomac de l'enfant sera vite vide et

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