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comprend la partie Sud du Quảng Bình. Quant au châu de Bộ Chính, cest là partie du Quảng Bình qui comprend aujourd'hui le Bố Trạch, le Quảng Trạch et le Tuyên Hoá. Reste la sous-préfecture de Khương Lộc. Cette dénomination ne peut convenir qu'à la région formant aujourd'hui la préfecture de Quảng Ninh. En effet les Annales parlent en plusieurs endroits de divers villages disséminés à peu près sur toute l'étendue de la préfecture actuelle de Quảng Ninh, en disant qu'ils appartiennent à la sous-préfecture de Phong Lộc; or le nom de Phong Lộc remplace celui de Khương Lộc, d'après la Géographie impériale (1). La sous-préfecture de Khurơng Lộc, appelée plus tard Phong Lộc, est donc la préfecture actuelle de Quang Ninh.

Sous le règne de Lê Thánh Tôn se place un fait important pour l'histoire de la colonisation du Bô Chính. Ce cháu était fort peu peuplé. En 1467, huitième année du titre Quang Thuận, le même mandarin qui proposa, on l'a vu, de creuser le canal du Quang Binh, conseilla au roi de publier un édit pour inviter les individus non inscrits dans les rôles des villages ou du gouvernement, à venir défricher les rizières incultes du Bồ Chính (2).

Le roi acquiesça à cette demande. Un vieux et précieux document conservé dans le village de Mĩ Hoà, préfecture de Quang Trach, en fait foi. Il y est dit que « pendant les années Hông Đức (1470-1497), lorsque Thánh Tòn eut vaincu les Chams... et fut de retour à la capitale de l'Est, il y eut un édit adressé au peuple pour lui faire savoir que... le territoire du Bò Chính était vaste et peu peuplé, et touchait au châu de Hoàn (Hà Tịnh actuel); que si quelqu'un parmi les mandarins ou les gens du peuple voulait défricher les terres des Chams, il y ferait de grands profits. » C'est à cette époque que remonte la fondation du village de Mĩ Hoà, et de la plupart des villages du Quảng Bình Nord.

IV. LE QUẢNG BÌNH SOUS LES NGUYỄN

L'événement qui eut sans contredit le plus d'importance pour le pays qui nous occupe, fut la nomination de Nguyễn floàng, désigné dans les Annales par son titre impérial posthume de Thái tồ gia dũ hoàng đế t will brit L comme gouverneur de la province, xứ (3), de Thuan Hoá. Ce fait eut lieu en Pannée Mẫu Ng?, 158, première du titre Chính Trị In, de Lê Anh Tôn, (). Lorsque ce grand mandarin, fils de Nguyễn Do, ou Nguyễn Kim, le restaurateur des Lè, arriva dans le siège de son gouvernement, il trouva le pays divisé comme nous l'avons vu: au Sud, le phu de Triệu Phong, au Nord, le

(1) Hoàng triều Nam Việt địa du chi.

(2) An., liv. 20, fol. 25 A, col. 7.

(3) Le titre de thira tuyên avait été changé en celui de xứ, en 1490, année Canh Tuất, vingt-et-unième du titre Hong Đức. An., liv. 24, fol. 10 B, col. 4.

(4) An., liv. 28, fol. 11 A, col. 4 sqq.

phu de Tiên Binh dont dépendaient deux huyên et deux châu. Il s'installa sur la limite des deux préfectures, au village de Ai Tử, sur la rive gauche du fleuve de Quảng Trị. A sa mort, arrivée en 1613, il laissait le Quảng Bình profondément divisé. Les fondements du royaume de Cochinchine, qui devait être pendant plus de deux siècles entièrement indépendant de celui du Tonkin, étaient jetés, et le Quang Binh allait supporter pendant cinquante ans environ les conséquences de cet état de choses.

La limite Nord du nouvel État dut être un peu indécise pendant une période de temps assez longue. Ce qui est certain, c'est que lorsque Nguyễn Hoàng fut nommé gouverneur, le Bò Chính dépendait de lui, aussi bien que toutes les parties du Quang Binh actuel qui faisaient partie du xử de Thuận Hoȧ.

En 1571, Trịnh Tùng, maire du palais du Tonkin, avait voulu lui enlever une partie de son gouvernement, et avait chargé Mĩ Lương, originaire du huyên de Khurong Lộc, de lever les impôts dans la partie Nord du Thuận Hoá, c'est-à-dire sans doute dans la partie qui correspond à notre Quang Binh. Mais cet obscur prétendant fut vaincu et tué par Nguyễn Hoẳng (1).

Plus tard nous voyons le successeur de Nguyễn Hoàng, Tê Virong ou Sai Vương, désigné dans les Annales par son titre posthume de Ii tôn hiệu văn hoàng đề KUK BA (1613-1635, « semparer du territoire du Bô Chính méridional »(2). Le coup de main qui fit passer ce district entre les mains du seigneur de Thuận Hoá eut lieu en l'hiver de l'an 1630 (3). C'est la première fois que nous voyons apparaître ce nom de Bô Chính méridional. Nous avons ici l'explication de cette autre indication donnée au livre 3 (). « Du temps des Le le Bô Chính forma deux châu, le châu intérieur et le châu extérieur. » Le châu intérieur était le Bô Chính septentrional, plus rapproché de la capitale, Hà Nội; le châu extérieur était le Bô Chính méridional, situé plus an Sud.

Si Te Virong s'empara du Bô Chính méridional, c'est qu'il l'avait perdu, soit lui, soit son prédécesseur Nguyên Hoàng. A quel moment précis le Bò Chính tout entier échappa-t-il aux mains des Nguyễn, les Annales ne l'indiquent pas. Nous voyons cependant dans la collection des Mémoires (5), à propos d'une révolte de deux frères de Tè Virong, que Nguyễn Khải, sur les ordres de Tring Tráng, seigneur du Tonkin, s'était avancé à la tête de cinq mille hommes, en 1620, et s'était établi sur les rives du Nhurt Lê. L'armée tonkinoise s'en retourna sans avoir livré combat aux Cochinchinois, mais c'est sans doute à cette époque que le Bò Chính tout entier tomba aux mains des Trịnh.

Tê Vurong, reculant la frontière de ses états jusqu'au Sông Gianh, constitua le dinh du Bô Chính méridional. Cette dénomination de dinh désigne soit

(1) An., liv. 28, fol. 30.

(2) An., liv 21, fol. 24 A, col. 5.

(3) Mim., Liệt truyện, A,, liv. 3, fol. 14 A, col. 6-7.

(4) Fol. 29 B, col. 3-4

(5) Liệt truyện, A, liv. 2, fol. 3 A; liv. 6, fol. 20 A.

un camp, soit le siège d'une administration, une province, un département. Ici ce mot a les deux sens à la fois. En effet outre les mandarins civils qui administraient le pays, le Sud du Quang Binh tout entier fut couvert des

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troupes qui étaient fixées là pour repousser les attaques continuelles des Tonkinois.

Le chef-lieu du Bô Chính méridional était établi au village actuel de Chánh Hòa, dans la sous-préfecture du Bô Trạch. Le nom administratif de ce

village rappells le souvenir du vieux châu de Bộ Chính (E, Chính, Chảnh), et le nom vulgaire Dinh Ngói, le camp, le chef-lieu aux maisons couvertes en tuiles, rappelle le souvenir du dinh. Le village actuel comprend exactement le terrain de l'ancien camp, et les noms du cadastre permettent de reconstituer la disposition ancienne des divers services administratifs ou militaires.

Les mandarins établis là gouvernaient tout le pays correspondant au Bo Trach actuel, moins le canton de Cao Lao, c'est-à-dire la rive droite du Song Gianh proprement dit, et la vallée du Nguón Son. La limite Nord effective, sinon théorique et officielle, du royaume de Cochinchine paraît avoir été non le Song Gianh proprement dit, quoiqu'en disent les Annales, mais la chaîne de collines dite de Đá Nhảy, qui ferme au Sud le bassin du Sông Gianh (").

Les Annales nous parlent, pour l'année 1643, d'un thủ tướng *, gouverneur militaire du dinh (); en 1660, il y avait un trân thủ, gouverneur, du Bò Chính meridional (3); en 1774, il y avait un gouverneur portant le même titre (). D'après les Mémoires (5) le territoire du Bồ Chính méridional dut fournir ou reçut en garnison vingt-quatre compagnies de troupes đội thuyền Pk Hà (").

Quant au Bò Chinh septentrional, il conserva son titre de châu. Il comprenait toute la vallée du Sông Gianh et de ses affluents. Au point de vue administratif et militaire (7), il dépendait du xứ, province, du Nghệ An. Le P. de Rhodes arrivant là vers le mois d'avril 1629, y trouvait déjà un gouverneur tonkinois. Le siége administratif de cette région paraît avoir été sur la rive gauche du Sòng Gianh, un peu en amont du marché actuel appelé Chợ Đăng, dans le village de Lu Phong. Lorsque les princes de la famille Lê, ou les Trịnh, ou les Nguyễn venaient dans le Bo Chinh septentrional, ils s'établissaient dans le village de Phù Lộ *, aujourd'hui Phù Ninh ‡, ou dans celui de Yên Bài, aujourd'hui Thuận Bài , situés, le premier un peu en amont, le second un peu en aval du Chợ Đăng. Tout autour de ce centre étaient campées des troupes tonkinoises. Le nom vulgaire de Ba Don, les Trois Forts, donné encore aujourd'hui au grand marché qui se tient sur le territoire du village de Phan Long, rappelle ces souvenirs, et l'on peut voir dans les cadastres des villages de To Xá, Trung Ái, Hưởng Phương, etc., de curieuses

traces de ces établissements militaires.

Les Annales ne nous apprennent pas si les anciennes sous-préfectures de Khương Lộc et Lệ Thủy furent maintenues pendant la domination des Nguyễn,

(4) Il serait trop long de donner ici les preuves de cette assertion.

(2) Liv. 31, fol. 31 B.

(3) Liv. 32, fol. 37 B.

(4) Liv. 44, fol. 18 A.

(5) Liệt truyện, A, liv. 3, fol. Li A.

(6) J'ai retrouvé des traces de ces doi thuyen dans la préfecture actuelle de Quảng Ninh, mais pas dans le Bò Trạch.

(7) An., liv. 21, fol. 24 A, col. 6.

avant Gia Long. C'est fort probable. En revanche elles nous parlent souvent du dinh de Quảng Bình. Ce nom aurait été donné an Tiền Binh par Nguyễn Hoàng lui-même, d'après la Géographie impériale. Le chef-lieu du dinh du Quảng Bình était sur le territoire du village actuel de Võ xá ť ('), et le terrain qu'il occupait forme le village de Tráng Thiệp, connu sous le nom vulgaire de Dinh Muroi, le Camp dixième. Il y avait un gouverneur militaire, trân thủ , du dinh de Quang Binh, en 1648 (2); en 1672, il y avait un commandant du camp du Quảng Bình, chưỡng dinh , et un gouverneur militaire, trân thu, de la même région (3).

Dans les relations des missionnaires qui évangélisèrent la région à cette époque, ou dans le siècle suivant, on parle de Dinh Trạm, du Kambin et du Boquin. Le Kambin et le Boquin sont le dinh du Quang Binh et le dinh du Bô Chính méridional. Cette expression de Dinh Trạm désigne-t-elle une troisième circonscription? Les Annales ne le disent pas, mais on peut le supposer. On remarque encore dans le cadastre du village de Thuận Trạch, sous-préfecture de Lê Thuy, connu sous le nom vulgaire de Dinh Trạm, des noms qui indiquent qu'il y eut là jadis un groupement important de troupes. D'ailleurs l'étude de toute cette région, au point de vue militaire, serait très intéressante, grâce aux nombreux souvenirs que le terrain lui-même, par les noms du cadastre des villages, nous a conservés.

Ajoutons, pour ce qui concerne l'histoire antérieure au XIXe siècle, que pendant les quelques années que les Tonkinois occupèrent Hué et le Nord du royaume de Cochinchine, 1774-1786, l'ancienne province de Thuận Hoá fut rétablie avec son titre de xir, telle qu'elle avait été remise, plus de deux siècles auparavant, entre les mains de Nguyễn Hoàng (4).

Dans le courant du XIXe siècle on a peu d'événements importants à signaler. L'année de son avènement, 1802, Gia Long divisa le Thuận Hoá ancien en trois provinces on dinh (), le Quảng Đức, le Quảng Trị et le Quảng Bình. Cette dernière vit son titre de dinh changé en celui de trân, la huitième

(1) An., liv. 32, fol. 6. B, col. 2.

(2) An., liv. 32, fol. 5 A.

(3) An., liv. 33, fol. 34 B, col. 4.

(4) An.. liv. 21, fol. 24 A. col. 6-7. Il y est dit : « La quarante-septième année du titre Canh Hung, les gens des Trịnh envahirent (la Cochinchine); ils constituèrent le xử de Thuận Hoà.» Ce n'est pas en 1786 qu'eut lieu l'invasion des Tonkinois, mais bien en Giáp Ngọ, 1774, trente-cinquième année du titre Cành Hung, que l'expédition commença. .an., liv. 44, fol. 10 sqq. En 1786, année Binh Ngọ, quarante-septième du titre Canh Hưng, les Tonkinois furent chassis par les troupes du Tây Sơn Nguyễn Văn Huệ. An., liv. 46, fol. 14 B, 15, 16. (5) Les Annales désignent ces provinces par le titre de trực lộ dinh đi. Cette expression marquait sans doute une particularité d'ordre administratif. Cette désignation particulière fut supprimée du temps de Minh Mạng. Comparez les expressions citées par le P. Couvreur: trực leik, dépendre immédiatement; trire le chân đĩ ** H, préfecture de second ordre qui n'est pas soumise à un phu ff et dépend immédiatement du dạo dài ř✨; trực lệ tinh vi, la province où est la capitale de l'empire. Ces trois provinces devaient donc être soumises directement au roi.

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